Les principales Bourses européennes ont ouvert en léger repli, hier, amorçant une pause après la forte hausse des derniers jours, alimentée par le reflux continu de l'aversion au risque, qui a porté les marchés actions à leur plus haut niveau depuis huit mois. Malgré les prises de bénéfice, la tendance de fond reste néanmoins favorable grâce à la multiplication des signes de renforcement de la reprise économique aux Etats-Unis et d'apaisement relatif de la crise de la dette dans la zone euro. Les actions devraient être la classe d'actifs la plus performante au cours des trois prochains mois, selon une enquête de Barclays auprès de quelque 700 clients institutionnels, qui reflète aussi un regain de confiance marqué. A Paris, le CAC 40 recule de 0,55% à 3 574,89 points. À Francfort, le Dax abandonne 0,38% et à Londres, le FTSE cède 0,27%. L'indice paneuropéen Eurostoxx 50 perd 0,48%. Parmi les valeurs en hausse figurent plusieurs cibles d'offre d'achat, à commencer par TNT EXPRESS, qui gagne 1,3% et se rapproche du prix de 9,50 euros auquel UPS doit lancer une OPA amicale de 5,16 milliards. A Londres, l'éditeur de logiciels Misys prend 6% après un accord avec le fonds de capital-investissement Vista Partners pour 1,27 milliard de livres. Paris souffle après huit séances dans le vert La Bourse de Paris se repliait, hier, dans les premiers échanges (-0,56%) et reprenait son souffle après huit séances consécutives dans le vert, dans une séance dépourvue de rendez-vous économique majeur. Peu après l'ouverture, le CAC 40 perdait 20,28 points à 3574,55 points. Plusieurs valeurs qui avaient mené la hausse du marché parisien la semaine dernière fléchissaient un peu, hier matin, comme Saint Gobain (-0,44% à 36,95 euros) ou Société Générale (-0,93% à 24,99 euros). Total prenait 0,31% à 42,09 euros après avoir annoncé être en discussion avec le groupe pétrolier public chinois Sinopec sur la création d'une coentreprise d'exploration et production de gaz de schiste en Chine, selon le directeur général du français au Wall Street Journal. PSA Peugeot Citroën signait la plus forte hausse du CAC 40 (+2,13% à 13,40 euros). L'américain General Motors veut pousser son alliance avec le français avec deux nouveaux modèles dont la conception pourrait commencer cet automne, a affirmé son P-DG Dan Akerson au Wall Street Journal. Safran (-0,29% à 27,32 euros) bénéficiait peu d'un relèvement de recommandation de "neutre" à "acheter" par Goldman Sachs, au contraire de CNP Assurances (+3,43% à 12,80 euros) qui a bénéficié du même mouvement. Dassault Aviation gagnait 0,38% à 700,10 euros. Le groupe estime pouvoir conclure la vente de Rafale à l'Inde d'ici six mois, indique Eric Trappier. Enfin, ABC Arbitrage prenait 0,57% à 7,04 euros après avoir enregistré un bénéfice net en hausse de 18% en 2011, le deuxième meilleur de son histoire. Francfort: le Dax recule suite à des prises de bénéfices La Bourse de Francfort était en baisse, hier, dans les premiers échanges, les investisseurs prenant leurs bénéfices après une forte hausse la semaine précédente. Dans les premiers echanges, l'indice Dax des trente valeurs vedettes perdait 0,46% à 7125,14 points, et le MDax des valeurs moyennes reculait de 0,62% 10'682,97 points. Le SDax des petites valeurs parvenait toutefois à progresser légèrement (+0,09% à 5196,21 points. "Le Dax a besoin de reprendre son souffle" après avoir enregistré le meilleur début d'année de son histoire, et pris près de 5% la semaine dernière, notait Berndt Fernow de LBBW. Peu de nouvelles macro-économiques ou en provenance des entreprises, qui ont déjà pour la plupart présenté leurs résultats annuels, ne venaient contrer, hier, le repli technique. Les fondamentaux restent toutefois positifs, les craintes à propos de la crise de la dette s'étant évaporées des marchés, et "la Bourse devrait reprendre sa hausse après cette pause", prévoyait M. Fernow. Le Dax reste d'ailleurs malgré tout proche de son plus haut niveau annuel, et continue d'évoluer largement au-dessus du plancher des 7 000 points franchi la semaine dernière. Côté entreprises, les plus gros perdants étaient les titres automobiles, BMW reculant de 1,74% à 71,74 euros, Daimler de 1,36% à 46,60 euros et Volkswagen de 1,06% à 139,75 euros. Après les profits historiques dégagés par ces grands noms de l'automobile l'an dernier, les investisseurs commencent à s'interroger sur leurs faiblesses, notamment leur grande dépendance au marché chinois et les difficultés persistantes en Europe. Côté finance, banques et assurances, les valeurs étaient également malmenées, Deutsche Bank reculant de 1,55% à 38,07 euros et Commerzbank lâchant 0,87% à 1,94 euros. Munich Re faisait également pâle figure (-0,82% à 115,05 euros) tandis que son concurrent Allianz tirait son épingle du jeu (+0,02% à 94,02 euros). Metro, qui doit présenter ses résultats annuels mardi, était en tête de l'indice Dax (+0,72% à 31,40 euros) suivi de Deutsche Post (+0,32% à 14,19 euros) et K+S (+0,20% à 39,19 euros).
Londres: le Footsie en baisse, le marché attend le nouveau budget La Bourse de Londres était en baisse, hier, dans un volume d'échanges modéré au début d'une semaine qui sera marquée par la divulgation mercredi du budget britannique 2012/2013. Dans les premiers échanges, l'indice FTSE-100 des principales valeurs cédait 32,04 points, soit 0,54% par rapport à la clôture de vendredi, à 5933,54 points. "La séance devrait se poursuivre sans grand éclat, les investisseurs se concentrant désormais sur les annonces mercredi du ministre des Finances George Osborne et ses projets pour l'économie britannique", estimait Simon Furlong, du cabinet Spreadex. Ce budget, qui sera à nouveau marqué par la rigueur, devrait contenir de nouvelles mesures pour stimuler les prêts aux entreprises et faire baisser certains impôts, notamment pour les plus aisés, dans le but affiché d'encourager la croissance. Dans ce contexte attentiste, les banques étaient dans le rouge, à l'image de Barclays (-1,48% à 250,17 pence) et Lloyds Banking Group (-1,36% à 36,98 pence). Les minières étaient elles aussi à la baisse : -1,77% à 943 pence pour Kazakhmys, -1,32% pour ENRC et -1,11% pour Fresnillo. Le secteur des télécommunications était en meilleure forme, Vodafone s'adjugeant 0,93% à 167,90 pence et BT Group 0,70% à 217,10 pence. Hors Footsie-100, l'éditeur de logiciels bancaires Misys gagnait 6,80% à 351,90 après l'annonce d'un accord pour son rachat pour 1,27 milliard de livres (1,52 milliard d'euros) par le fonds américain Vista Equity Partner, soit 350 pence par action. Suisse: ouverture en petite baisse, le marché reprend son souffle Contrairement à ce que semblaient prédire les indices avant ouverture, la Bourse suisse était en petite baisse, hier, dans les premiers échanges. Peu après l'ouverture, le SMI reculait de 0,34% à 6319,64 points, le SLI perdait 0,50% à 971,63 points, le SPI abandonnait 0,31% à 5796,35 points. Swiss Life (-3,5% à 111,40 francs) était plombé par la rétrogradation du titre par Goldman Sachs, à "sell" contre "neutral", alors que l'objectif de cours a été ramené de 115 francs à 107 francs. Les objectifs de cours de Roche (-0,2%) et Novartis (-0,3%) ont été en revanche relevés par Goldman Sachs, à respectivement 220 francs et 51 francs. Roche reste sur la liste "Conviction Buy", Novartis est à "neutral". Julius Bär (-2,0%) était mal orienté, après l'annonce du prochain départ du président du conseil d'administration Raymond J. Bär et la désignation de Daniel J. Sauter pour lui succéder. Dans une étude sur les banques, Barclays a revu les objectifs de cours de trois titres du SMI, tout en maintenant ses recommandations. UBS (-0,5%) a vu son objectif relevé à 12 francs contre 9 francs, le titre restant à "underweight", comme Credit Suisse (-1,2%), dont l'objectif passe à 22 francs contre 19 francs. L'objectif de cours de Julius Bär a été relevé à 40 francs contre 36 francs, la recommandation reste à "equalweight". Credit Suisse a revu à la hausse son offre de rachat d'instruments Tier 1 et Tier 2 à 4,75 milliards, contre 4 milliards francs précédemment. A ce jour, les investisseurs ont présenté pour 4,5 milliards francs de valeur mobilières au rachat, a indiqué la banque dans un communiqué. Kühne + Nagel (+0,4%) progressait à la suite d'un relèvement par UBS de l'objectif de cours. D'autres titres sensibles à la conjoncture comme ABB (+0,3%), Logitech (+0,1%), Schindler (-0,1%) ou Lonza (inch.) montaient ou stagnaient. Le poids lourd Nestlé se repliait de 0,1%. Tokyo: le Nikkei clôture stable La Bourse de Tokyo a terminé la séance d'hier, quasi stable (+0,12%), les investisseurs se montrant prudents en l'absence d'indicateurs économiques et avant un jour férié au Japon. La Bourse de Tokyo sera fermée aujourd'hui et rouvrira demain. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a grappillé 12,16 points à 10 141,99 points. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a grimpé de son côté de 0,19%, prenant 1,62 point à 868,35 points. L'activité a été assez faible, avec 1,95 milliard d'actions échangées sur le premier marché. Le Nikkei n'avait pas clôturé à un aussi haut niveau depuis le tremblement de terre du 11 mars 2011. Il a engrangé quelque 20% de gains depuis le début de l'année, les investisseurs étant moins inquiets pour l'économie mondiale depuis que la crise d'endettement européenne donne des signes d'apaisement. Les valeurs bancaires ont ainsi encore repris du terrain: Mitsubishi UFJ Financial Group 1,37% à 445 yens, Mizuho Financial Group 2,12% à 144 yens et Sumitomo Mitsui Financial Group 1,31% à 2924 yens. Le groupe de services financiers Nomura a grimpé de 2,23% à 413 yens. Le cimentier Taiheiyo Cement a bondi de 2,86% à 180 yens, le fabricant d'engins de chantiers Komatsu de 2,91% à 2508 yens et l'entreprise de sidérurgie JFE Holdings de 2,52% à 1871 yens. La compagnie d'électricité desservant le centre-ouest du Japon, Kansai Electric Power (Kepco), a chuté au contraire de 4,18% à 1330 yens. Première actionnaire de la société, la municipalité d'Osaka a fait savoir qu'elle allait lui demander de démanteler ses réacteurs nucléaires, un an après la catastrophe de Fukushima dans le nord-est du pays. La requête n'est toutefois pas certaine d'aboutir. Dans le sillage de son homologue du Kansai, Tokyo Electric Power (Tepco), compagnie alimentant Tokyo et gérant la centrale accidentée de Fukushima, a perdu 3,56% à 217 yens.
