Les membres du Conseil de sécurité de l'ONU ont négocié, le week-end dernier, un projet de résolution sur la Syrie mais les pourparlers ont about à un bras de fer entre les Etats-Unis et la Russie. La Russie refuse de sanctionner son allié syrien s'il ne cesse pas ses attaques à l'arme lourde contre l'opposition, comme le prévoit un projet de résolution occidental. Les Etats-Unis menacent de leur côté de ne pas prolonger le mandat de la Mission des observateurs de l'ONU en Syrie (Misnus), si le Conseil n'utilise pas les sanctions comme moyen de pression sur le président Bachar al-Assad, selon des diplomates. L'ambassadrice américaine à l'ONU, Susan Rice, a été tout à fait claire là-dessus devant le Conseil, lors d'une réunion tenue mercredi dernier, à laquelle participait le médiateur de l'ONU et de la Ligue arabe Kofi Annan, a déclaré un diplomate. Il est scandaleux de laisser les observateurs à découvert sans aucun soutien du Conseil, a estimé un autre diplomate. A Moscou, le vice-ministre des Affaires étrangères, Guennadi Gatilov, a jugé inacceptable la résolution occidentale, car elle ne fixe pas d'obligations à l'opposition syrienne. Dans leur texte, Européens et Américains donnent dix jours à Damas pour retirer ses troupes et armes lourdes des villes rebelles, sous peine de sanctions économiques. Le texte proposé par les Etats-Unis, la France, le Royaume-Uni et l'Allemagne prolonge aussi pour 45 jours la Mission des observateurs. La Russie avait proposé mardi dernier, une résolution rivale qui renouvelle aussi ce mandat, mais n'évoque pas de sanctions. Les 15 membres du Conseil ont jusqu'au 20 juillet pour s'entendre sur une nouvelle résolution. Les deux textes rivaux devaient être examinés, par l'ensemble des ambassadeurs des 15 pays. Défection d'un ambassadeur La Syrie a confirmé la première défection de l'un de ses ambassadeurs, affirmant que Nawaf Farès est démis de ses fonctions et n'a plus aucune relation avec notre ambassade à Bagdad, ni avec le ministère. Dans la nuit, M. Farès avait annoncé sa défection dans un message vidéo et appelé l'armée syrienne à rejoindre immédiatement les rangs de la révolution. Selon Bagdad, M. Farès se trouve actuellement au Qatar. Sa défection porte un nouveau coup au régime syrien, quelques jours après celle de Manaf Tlass, un général proche du président Assad. Plus de 150 morts dans l'attaque d'un village, selon l'OSDH Plus de 150 personnes ont été tuées ,avant-hier, dans l'attaque par les forces gouvernementales syriennes du village de Treimsa, dans le centre de la Syrie, a affirmé l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).Des troupes gouvernementales ont bombardé le village en utilisant des chars et des hélicoptères, a déclaré le président de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane. Il a estimé que le nombre des morts était supérieur à 150. Selon M. Abdel Rahmane, les corps de 30 villageois ont déjà été identifiés à la suite de l'attaque. Les médias officiels ont affirmé que des affrontements ont opposé l'armée à un groupe terroriste dans la localité. Sans donner de bilan ces derniers ont indiqué qu'il y avait eu de lourdes pertes dans les rangs des terroristes et que trois soldats avaient été tués. Auparavant, l'OSDH avait annoncé que les violences en Syrie avaient causé avant-hier, la mort d'au moins 69 personnes, dont 17 tuées lors d'une attaque des forces gouvernementales contre le village de Treimsa, situé dans la région de Hama, dans le centre du pays. Annan choqué et effaré, condamne ces atrocités Kofi Annan s'est déclaré choqué et effaré par les nouvelles concernant des combats intenses et de nombreuses victimes dans le village syrien de Treimsa, près de Hama, et condamne ces atrocités dans les termes les plus forts. Il est désespérément urgent que cette violence et ces brutalités cessent et il est plus important que jamais que les gouvernements ayant une influence l'exercent de façon plus effective pour s'assurer que la violence cesse - immédiatement, a dit M. Annan. Dans un communiqué diffusé, hier, à Genève, l'émissaire spécial des Nations Unies et de la Ligue arabe pour la Syrie a estimé qu'il s'agit d'une violation de l'engagement du gouvernement de cesser l'emploi d'armes lourdes dans les centres de population et de son engagement sur le plan en six points. M. Annan sera à Moscou lundi prochain pour des entretiens avec le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a confirmé son porte-parole à Genève. Les observateurs de l'ONU prêts à aller à Treimsa s'il y a un cessez-le-feu Les observateurs de l'ONU sont prêts à se rendre dans la localité de Treimsa, où selon l'opposition un massacre a été commis par les forces gouvernementales, en cas de cessez-le-feu", a affirmé, hier, leur chef le général Robert Mood. " S'il y a une cessation crédible de la violence et un cessez-le-feu local, nous sommes prêts à envoyer une équipe plus importante pour vérifier les faits sur le terrain"., a-t-il dit dans un communiqué qu'il a lu lors d'une conférence de presse à Damas. Comme vous le savez, la mission a suspendu ses opérations en raison du niveau inacceptable de violence sur le terrain. "Cependant les observateurs sont toujours stationnés dans les différentes provinces, peuvent voir ce qui se passe dans les environs et sont en relations avec les parties sur le terrain. A partir de notre présence dans la province de Hama, nous avons pu constater hier des combats permanents dans la région de Treimsa au cours desquels étaient impliqués des unités mécanisées, de l'artillerie et des hélicoptères", a-t-il souligné.