Le ministre syrien de la Défense, le général Daoud Rajha, a été tué, hier, dans un attentat-suicide à Damas, a annoncé la télévision d'Etat syrienne. L'attaque qui a visé le bâtiment de la Sécurité nationale aurait également fait des blessés, dont certains "graves". "Le général Daoud Rajha est tombé en martyr dans l'attentat terroriste qui a visé le bâtiment de la sécurité nationale", a indiqué la télévision. Celle-ci avait annoncé plus tôt que l'attentat s'était produit lors d'une réunion de ministres et responsables de la sécurité. Des sources de sécurité ont affirmé que plusieurs blessés, dont le ministre de l'Intérieur, Mohammad Ibrahim al-Chaar, ont été transportés à l'hôpital al-Chami dans la capitale. Des quartiers de Damas bombardés par les forces du régime Les forces du régime pilonnaient, hier matin, les quartiers de Qaboune et de Barzé à Damas, alors que les combats entre rebelles et armée se poursuivaient dans d'autres secteurs de la capitale. Plus de 60 soldats de l'armée ont été tués ces dernières 48 heures dans ces combats, selon l'OSDH. "Qaboune est encerclé par les chars, et les forces du régime pilonnent ce quartier de tous les côtés", rapporte l'Union des coordinateurs de la Révolution syrienne (UCRS). Les forces du régime bombardaient à l'aide d'hélicoptères, tandis que des tirs nourris étaient entendus aux barrages, ont indiqué pour leur part les Comités locaux de coordination (LCC), qui organisent la mobilisation sur le terrain, et l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Des combats entre l'armée régulière et l'Armée syrienne libre (ASL), composée notamment de déserteurs, se déroulaient parallèlement dans les quartiers de Midane et de Kafar Soussé, dans le sud et l'ouest de Damas, a ajouté l'OSDH. Selon cette ONG, "entre 40 et 50 soldats des forces régulières syriennes ont été tués lundi dans des combats à Damas et au moins 20 ont péri avant-hier." La situation est "très grave" pour Ban Ki-moon Alors que les affrontement se poursuivent à Damas, le secrétaire-général de l'ONU Ban Ki-moon et le président chinois Hu Jintao, qui ont évoqué, hier, à Pékin la Syrie, ont estimé que la situation sur place était "très grave". "J'espère sincèrement que les membres du Conseil de sécurité vont pouvoir échanger avec un sens accru de l'urgence et prendre une décision collective, avec un sens de l'unité", a déclaré M. Ban. "Nous ne pouvons pas continuer comme ça. Tellement de gens ont perdu la vie sur une longue période". Hier, le Conseil de sécurité doit se prononcer sur une résolution prévoyant de nouvelles sanctions contre Damas, un texte qui permettrait l'emploi de la force contre le régime du président Bachar el-Assad, une option que Moscou et Pékin ont toujours exclue. Les membres du Conseil de sécurité décideront également de prolonger ou non le mandat des 300 observateurs envoyés en Syrie, qui prend fin demain. Avant-hier, à l'issue d'une rencontre entre le président russe Vladimir Poutine, soutien indéfectible de Damas, et l'envoyé spécial Kofi Annan, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a déclaré "ne pas voir de raison pour laquelle nous ne pourrions pas trouver un accord au Conseil de sécurité. Nous y sommes préparés". Quant à Kofi Annan, il "espère que le Conseil poursuivra ses discussions et trouvera des termes qui rassembleront tout le monde pour avancer sur cette question décisive". Si le président russe n'a pas fait de déclaration à l'issue de la rencontre, il a promis au début de leur entretien que Moscou ferait tout son possible pour le soutenir. Assad redéploie des troupes du Golan vers les zones de combat "Le président syrien Bachar al-Assad a redéployé une partie de ses forces basées dans la région du Golan vers Damas et d'autres zones de la Syrie touchées par des combats", a affirmé, hier, le chef du renseignement militaire israélien. Assad a retiré beaucoup de ses forces du plateau du Golan (pour les redéployer) vers les zones de conflits dans le pays, a déclaré à des députés israéliens. "Le président syrien n'a pas peur d'Israël en ce moment, il veut surtout augmenter ses forces autour de Damas", a-t-il affirmé, estimant très faible la probabilité que Bachar Al-Assad attaque Israël pour faire diversion. "Israël surveille attentivement l'éventualité que des armes de pointe et non conventionnelles parviennent à des groupes terroristes", a-t-il souligné. La Suisse durcit les sanctions contre Damas De son côté, le Conseil fédéral annonce dans un communiqué publié sur le site du Département fédéral de l'économique (DFE) le durcissement les sanctions envers le régime syrien. La décision a été prise au regard de l'aggravation de la situation pour les civils sur le terrain. Cette nouvelle ordonnance a fait l'objet d'une révision totale. Elle prévoit des interdictions supplémentaires dans plusieurs domaines. Est visée en premier lieu la livraison d'équipements militaires et de tout bien ou service technique et financier pouvant contribuer à la répression ou à la surveillance de la population. La prohibition s'étend aussi au financement, à l'acquisition ou à l'importation de produits pétrolier ou gaziers.