L'agence de notation financière Fitch a abaissé cette semaine d'un cran, à A-, la note de la dette à long terme des trois géants bancaires japonais, Mitsubishi UFJ, Mizuho et Sumitomo Mitsui, en raison des moindres garanties apportées par l'Etat japonais dont la note a elle-même été récemment abaissée. Les trois principales banques nippones sont désormais créditées de la septième meilleure note sur l'échelle de 22 crans de l'agence. Fitch a assorti les nouvelles notes d'une perspective stable, ce qui signifie qu'elle n'envisage pas de les abaisser de nouveau dans l'immédiat. Une quatrième banque, Sumitomo Mitsui Trust Bank, a aussi vu sa note réduite de A à A-, une décision assortie là encore d'une perspective stable. L'abaissement de ces notes reflète la capacité réduite du gouvernement de soutenir le système bancaire, indiquée par la dégradation de la note de la dette du Japon en mai, a expliqué l'agence de notation dans un communiqué. Il y a deux mois, Fitch a abaissé de deux crans la note du Japon, la dette de la troisième puissance économique mondiale étant désormais notée A+ (5e meilleure note sur l'échelle de 22). L'agence a en outre maintenu la perspective négative attribuée à la notation, ce qui signifie qu'elle pourrait, au terme d'un à deux ans, la dégrader de nouveau. Fitch avait souligné que l'endettement public du Japon allait s'élever à 239% du produit intérieur brut du pays d'ici à la fin 2012, le taux de loin le plus élevé de toutes les nations que nous notons. Ce ratio est pire que la proportion enregistrée dans les pays de la zone euro en difficulté financière, comme l'Espagne, l'Italie et même la Grèce. Fitch avait relevé en outre que la dette nippone croissait rapidement, ayant bondi de 61 points de pourcentage depuis la crise financière internationale de 2008-2009. Les grandes banques nippones paient donc la fragilisation du profil financier de l'Etat japonais, bien qu'elles n'aient pas été, en tous cas jusqu'à présent, affectées aussi violemment que leurs homologues occidentaux par les conséquences des problèmes d'endettement européens. Les trois géants bancaires ont tous enregistré une progression de leur bénéfice net lors de l'année budgétaire du 1er avril 2011 au 31 mars 2012 : de 68,3% à 981 milliards de yens (près de 10 milliards d'euros) pour Mitsubishi UFJ (avec il est vrai un gain exceptionnel), de 17,2% à 485 milliards de yens (près de 5 milliards d'euros) pour Mizuho et de 9% pour Sumitomo Mitsui, à 518 milliards de yens (plus de 5 milliards d'euros).