Les Etats-Unis se sont félicités, avant-hier, du retour à Bamako du président malien par intérim Dioncounda Traoré, qui avait été violemment agressé dans son pays, Washington saluant un pas important vers le rétablissement d'un gouvernement démocratique au Mali. Les Etats-Unis se réjouissent du retour du président par intérim Dioncounda Traoré à Bamako, a déclaré dans un communiqué la porte-parole du département d'Etat, Victoria Nuland. M. Traoré, 70 ans, grièvement blessé le 21 mai, a passé deux mois à Paris pour se faire soigner. Rentré, avant-hier, à Bamako, il a déclaré à son arrivée qu'il pardonnait à ses agresseurs. Ces derniers, des jeunes manifestants surexcités opposés à son pouvoir, l'avaient violemment frappé dans son bureau. La première des tâches de Dioncounda Traoré va être de travailler à la formation d'un gouvernement d'union nationale exigé d'ici au 31 juillet par les pays voisins du Mali, sous peine de sanctions économiques et politiques. Washington appelle toutes les parties à s'inspirer de la tradition malienne de consensus, de tolérance et de bonne volonté pour former un gouvernement unitaire d'ici au 31 juillet, a ajouté Mme Nuland. Un tel gouvernement doit avoir une légitimité suffisante pour pouvoir lancer, avec le soutien de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), une contre-offensive dans le nord du pays, totalement occupé depuis quatre mois par des islamistes liés à Aqmi (Al-Qaïda au Maghreb islamique). La Maison Blanche et la secrétaire d'Etat Hillary Clinton se sont déclarées à plusieurs reprises profondément inquiètes de la situation dans le nord du Mali. Fabius au Niger et au Burkina, la France en facilitateur Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a discuté, avant-hier,avec les autorités du Niger et du Burkina Faso de la crise au Mali voisin, dont le Nord est aux mains d'islamistes armés, et a expliqué que la France était prête à servir de facilitateur. Les grands pays comme la France apportent leur soutien aux Africains sur ce dossier et si nous pouvons être un facilitateur de ce qui peut être fait dans l'intérêt des Maliens et de la sous-région, nous remplirons ce rôle de facilitateur, ni plus ni moins, a déclaré M. Fabius devant la presse à l'issue d'une entretien avec le président nigérien Mahamadou Issoufou à Niamey. L'approche que nous avons- le Niger et ses voisins qui sont directement concernés, et nous indirectement est une approche convergente, a-t-il dit. Il a ajouté que le Mali devait rétablir une légalité démocratique large grâce à un gouvernement d'union, qui aura à restaurer la sécurité au sud et ensuite au nord. Il y aura certainement des discussions avec des groupes armés du Nord mais, si certains refusent le dialogue, les forces africaines d'abord devront agir de manière sécuritaire sur la base de dispositions internationales, a-t-il affirmé. La situation au Mali est une situation sérieuse, même préoccupante, a insisté M. Fabius. Il s'est rendu ensuite au Burkina Faso et a rencontré à Ouagadougou son homologue Djibrill Bassolé, avant d'être reçu par le président Blaise Compaoré, médiateur de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) dans la crise malienne.