L'euro montait un peu face au dollar, hier, dans un marché digérant des chiffres décevants de l'activité dans l'industrie en zone euro et toujours dans l'attente avant les décisions de politique monétaire américaine et européenne. Dans les premières transactions, l'euro valait 1,2316 dollar contre 1,2302 dollar la veille en clôture. L'euro gagnait également un peu de terrain face à la monnaie nippone à 96,24 yens contre 96,12 yens la veille. Le dollar restait quasi stable face au yen à 78,14 yens contre 78,13 yens la veille. L'indice PMI de l'activité manufacturière en zone euro pour juillet a ralenti plus fortement qu'anticipé, suggérant un début de troisième trimestre poussif pour l'économie de la région. L'euro restait tout de même porté par "des espoirs persistants de voir la BCE (Banque centrale européenne) transformer en actions les paroles de son président Mario Draghi la semaine dernière", commentait Derek Halpenny, analyste chez Bank of Tokyo-Mitsubishi. "La BCE est prête à faire tout ce qui est nécessaire pour préserver l'euro. Et croyez-moi, ce sera suffisant", avait déclaré M. Draghi jeudi dernier, laissant entrevoir la possibilité d'une relance du programme de rachat de dette publique, comme le lui réclame notamment l'Espagne confrontée à une envolée historique de ses taux obligataires à long terme. Ce volontarisme a depuis été relayé par les dirigeants politiques en zone euro qui sont disposés à accompagner une action de la BCE par une intervention du fonds de secours européen. En attendant, les Etats-Unis étaient au centre des attentions des cambistes hier, car "outre les chiffres de l'emploi dans le secteur privé et l'indice d'activité dans l'industrie (pour juillet), l'évènement principal de la journée sera la décision de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed)", notait Michael Hewson, analyste chez CMC Markets. Le marché s'attend à ce que la banque centrale américaine s'abstienne d'agir immédiatement de manière massive, les récents indicateurs confirmant un ralentissement de la reprise économique mais pas à un niveau encore inquiétant, et qu'elle opte plutôt pour l'envoi de signaux préparant à une action ultérieure, peut-être à l'occasion de sa réunion de septembre. Fin juin, la Fed avait annoncé le maintien "au moins jusqu'en 2014" de son taux directeur à un niveau quasi nul, et prolongé jusqu'à la fin de l'année le programme d'échange d'obligations baptisé "Twist", censé s'achever en juin et portant sur 647 milliards de dollars. Le FOMC aurait décidé, hier, d'étendre encore la durée de vie de ces programmes, selon les analystes. Les mesures de soutien, comme des injections de liquidités, de la Fed à la première économie mondiale tendent à affaiblir de dollar en diluant sa valeur, le rendant moins attractifs pour les investisseurs spéculatifs. Les cambistes devraient par ailleurs rester sur leurs gardes en attendant la diffusion vendredi du rapport officiel pour juillet sur l'emploi et le chômage aux Etats-Unis, un indicateur majeur pour évaluer la vigueur de la reprise américaine.