De violents combats opposaient, hier, des rebelles aux forces gouvernementales à Alep, dans le nord de la Syrie, ont annoncé des mouvements d'opposition et des militants syriens. Des militants qui se trouvent sur place, ont précisé que des affrontements se déroulaient à seulement quelques centaines de mètres de la citadelle médiévale dominant la ville. Selon des militants, les rebelles essayent de progresser et de se rapprocher du centre historique d'Alep. Les troupes gouvernementales pilonnent sans interruption depuis deux semaines les quartiers d'Alep contrôlés par les rebelles, essentiellement dans le sud-ouest de la plus grande ville de Syrie, située à 350km au nord de la capitale, Damas. Mohammad Said et l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), une organisation de militants basée en Grande-Bretagne, ont fait état de bombardements et d'affrontements, hier, essentiellement dans les quartiers de Salaheddine, al-Sukkari et Hananou. Le vice-Premier ministre syrien Qadri Jamil, à la tête de la délégation à Moscou ces derniers jours, a déclaré vendredi à la presse qu'ils avaient demandé un prêt pour renouveler les réserves de devises, frappées par les embargos américain et européen sur les exportations syriennes. La Syrie serait en train d'épuiser le stock de 17 milliards de dollars (près de 14 milliards d'euros) en devises étrangères dont elle était censée disposer au début du soulèvement. Membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies, la Russie a bloqué, avec la Chine qui dispose elle aussi d'un droit de veto, l'adoption de toute résolution condamnant la répression menée par le régime alaouite et De son coté, Pékin a accusé, avant-hier, au contraire les Occidentaux d'avoir entravé les efforts pour résoudre le conflit syrien en appelant au départ du fils de Hafez el-Assad. "Nous sommes opposés à une ingérence dans les affaires intérieures, à la volonté d'imposer un changement de régime et au soutien à une intervention militaire", a expliqué Long Zhou, un conseiller au ministère chinois des Affaires étrangères. Quarante-huit Iraniens enlevés Des hommes armés ont enlevé samedi 48 pèlerins iraniens qui allaient visiter un lieu saint chiite dans une banlieue du sud de Damas, a annoncé la télévision publique iranienne. Les pèlerins venaient de quitter leur hôtel et se rendaient en autocar à la mosquée Saïda Zeinab quand des hommes armés les ont enlevés, a précisé Al-Alam, la chaîne de télévision publique iranienne en arabe, citant un responsable de l'ambassade d'Iran à Damas. La chaîne de télévision publique iranienne en anglais, Press TV, a qualifié les ravisseurs de "terroristes", reprenant le terme utilisé par le régime syrien pour décrire les rebelles qui luttent contre les forces de Bachar el-Assad depuis 17 mois. L'Iran interpelle le Qatar et la Turquie L'Iran a interpellé le Qatar et la Turquie pour faire libérer ses pèlerins enlevés samedi en Syrie, a rapporté, hier, le site de la télévision d'Etat. "Le ministre iranien des Affaires étrangères Ali Akbar Salehi a demandé lors d'une conversation téléphonique avec (son homologue turc) Ahmet Davutoglu l'intervention immédiate de la Turquie pour la libération des pèlerins iraniens pris en otage en Syrie", selon le site de la chaîne publique. M. Davutoglu a "promis d'examiner la question et de déployer des efforts, comme pour les cas précédents" pour faire libérer les pèlerins iraniens, selon la même source. Le Premier ministre et ministre des affaires étrangères du Qatar, Cheikh Hamad ben Jassem ben Jaber Al Thani, a également été sollicité, avant-hier, par M. Salehi afin de faire libérer les otages iraniens. Clinton va se rendre en Turquie pour discuter du conflit syrien La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton va se rendre samedi prochain en Turquie pour y discuter du conflit en Syrie, a déclaré, hier, une porte-parole du département d'Etat. Mme Clinton va à Istanbul pour des consultations bilatérales avec le gouvernement turc sur la Syrie et pour couvrir d'autres questions d'actualité, a dit la porte-parole qui accompagne Mme Clinton dans sa tournée en Afrique. Elle se rendra en Turquie alors que le conflit syrien s'intensifie sur le terrain et que toute solution diplomatique parait bloquée. Le président des Etats-Unis Barack Obama et le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan ont indiqué en début de semaine, lors d'une conversation téléphonique, qu'ils voulaient accélérer la transition politique en Syrie et le départ du président Bachar al-Assad. Les deux dirigeants de pays alliés au sein de l'OTAN avaient évoqué leur inquiétude grandissante vis-à-vis des attaques sans pitié du régime syrien contre son propre peuple, le plus récemment à Alep, et la situation humanitaire qui est en train de se détériorer dans toute la Syrie, par la faute des exactions du régime. Alors que la Turquie a jusqu'ici accueilli quelque 44 000 Syriens fuyant les violences dans leur pays dans une dizaine de camps de réfugiés, M. Obama avait aussi rendu hommage à la générosité des Turcs.