Les principales Bourses européennes ont ouvert en légère baisse, hier, les investisseurs prenant leurs bénéfices après un bond des indices à des plus hauts de quatre mois et guettant les signes d'une possible intervention des banques centrales pour soutenir la croissance et juguler la crise européenne de la dette. Dans les premiers échanges, le CAC 40 cède 0,39% à 3 361 points. À Francfort, le Dax recule de 0,13% et à Londres, le FTSE perd 0,30%. L'indice paneuropéen Eurostoxx 50 abandonne 0,27%. L'appétit pour le risque "s'estompe car techniquement, la hausse a été rapide et d'amplitude forte vendredi. Le manque de publications économiques à paraître aujourd'hui incite aussi à la prudence", soulignent les analystes de Saxo Banque. Sur le marché obligataire, où s'échangent les titres de dette déjà émis par les Etats, les taux d'emprunt de l'Espagne poursuivaient leur détente, à 6,7% pour l'échéance à dix ans. Pour Cameron Peacock, analyste chez IG Markets, "les espoirs restent très forts quant à une action de la Banque centrale européenne (BCE) et de la Réserve fédérale américaine d'ici à la mi-septembre" ce qui contribue à un apaisement sur le marché de la dette. Madrid a annoncé un plan prévoyant 100 milliards d'euros d'économies d'ici à 2014, et n'exclut plus une demande d'aide financière à ses partenaires européens. En Grèce, les chefs des trois partis de la coalition gouvernementale dirigée par le Premier ministre conservateur Antonis Samaras se réunissent pour tenter de se mettre d'accord sur les nouvelles mesures de rigueur de 11,5 milliards d'euros exigées par les créanciers internationaux du pays. Ces mesures sont une condition préalable pour débloquer le versement au pays d'une tranche d'aide de 31,5 milliards d'euros en septembre, provenant du deuxième prêt de 130 milliards d'euros accordé en hiver. Paris recule, reprenant son souffle après l'envolée de vendredi La Bourse de Paris était en légère baisse, hier matin, reprenant son souffle après son rebond spectaculaire de vendredi, dans un marché creux en l'absence de nombreux investisseurs et sans rendez-vous économique à l'agenda. Peu après l'ouverture, le CAC 40 cédait 0,22% à 3 365,22 points. Du côté des valeurs, les bancaires n'étaient pas affectées par les dégradations, par Standard and Poor's, de la note de 15 banques italiennes et de l'espagnole CaixaBank. Axa gagnait 1,91% à 10,39 euros malgré l'abaissement par Exane BNP Paribas de son objectif de cours à 14,70 euros, un objectif encore élevé par rapport au cours actuel. Le courtier laisse inchangée sa recommandation sur le titre à "surperformance". Publicis cédait 0,31% à 40,58 euros. La société a déclaré n'avoir aucune discussion en vue du rachat de son concurrent américain Interpublic, démentant des informations du site Financial Times Alphaville qui a lui-même fait machine arrière. Hors CAC 40, LaCie s'envolait de 11,97% à 4,49 euros. Le fabricant américain de disques durs Seagate va déposer une offre publique d'achat simplifiée sur le solde du capital du français, spécialisé dans les périphériques de stockage informatique et dont il a acquis 64,5% du capital. Londres: le Footsie en baisse dans un marché peu animé La Bourse de Londres a ouvert en légère baisse, hier, après son fort rebond de vendredi, dans un marché sans grand volume et peu animé en l'absence d'annonce majeure. L'indice FTSE-100 des principales valeurs perdait 15,14 points, peu après l'ouverture, soit 0,26% par rapport à la clôture de vendredi, à 5 772,14 points. "La volatilité devrait rester élevée, compte-tenu de l'absence de volumes en plein été. C'est l'ouverture du marché américain qui devrait fournir une direction" au marché, a commenté Ishaq Siddiqi de ETX Capital. Le groupe aérien IAG (-0,99% à 149,5 pence) continuait de perdre du terrain après ses résultats décevants publiés la semaine dernière. Les valeurs pharmaceutiques étaient également en recul, comme Astrazeneca (-0,94% à 3 067 pence), GlaxoSmithKline (-0,53% à 1 490 pence), Shire (-0,66% à 1 945 pence). Unilever abandonnait aussi 0,73% à 2 317 pence. Le secteur bancaire évoluait en ordre dispersé, avec les hausses de Barclays (+1,31% à 173,6 pence), Royal Bank of Scotland (RBS) (+0,69% à 217,5 pence) et Lloyds Banking Group (+0,69% à 30,8 pence). HSBC reculait pour sa part de 0,54% à 2 310,5 pence. Francfort: le DAX repart à la hausse après une semaine faste La Bourse de Francfort, après un faux départ dans le rouge, repartait à la hausse, hier en matinée, poursuivant sur sa lancée après une semaine faste. Dans les premiers échanges l'indice vedette Dax prenait 0,56% à 6 903,83 euros, après avoir déjà engrangé 2,63% sur l'ensemble de la semaine écoulée. A la même heure, le MDax des valeurs moyennes avançait de 1,16% à 11 118,44 points. Le Dax était entraîné par l'un des poids lourds de l'indice, l'assureur Allianz, en hausse de 2,68% à 85,30 euros. L'action bénéficiait de commentaires élogieux de JPMorgan, qui a amélioré sa recommandation à "surpondération" et son objectif de cours à 109 euros (contre 106). Les courtiers prévoient un marché plus favorable en Allemagne pour le groupe. Allianz avait déjà séduit vendredi dernier par de solides résultats trimestriels. Par ailleurs, Beiersdorf gagnait 0,18% à 57,07 euros. Le fabricant de la crème Nivea a lui aussi livré la semaine dernière des résultats trimestriels encourageants et relevé ses prévisions. Citigroup en a pris bonne note et a émis, hier, une recommandation "neutre" pour le titre ("vendre" auparavant). Saluant les efforts de restructuration de Beiersdorf, la banque américaine a fixé son objectif de cours à 63 euros, contre 45,50 euros précédemment. Une fois de plus, les automobiles avaient la cote à Francfort: BMW prenait 2,17% à 59,38 euros, Daimler 2,09% à 41,28 euros, et Volkswagen 1,98% à 144,50 euros, profitant de leur image de champions face à une concurrence européenne aux abois.
Suisse : ouverture négative, Richemont en forte hausse La Bourse suisse a ouvert, hier, sur une note peu changée, légèrement négative. Les courtiers parlaient de petite réaction technique après la forte progression de la semaine passée, qui a vu le SMI gagner 1,6%. En Suisse, les poids lourds défensifs tendent à tirer le marché vers le bas. Les actions du luxe Richemont et Swatch profitent d'informations positives publiées par le groupe genevois et sont nettement en tête du tableau des blue chips. Peu après l'ouverture, le SMI cédait 0,22% à 6 447,05 points. Le SLI, moins exposé aux poids lourds, gagnait 0,05% à 951,623 points, avec 14 gagnants, un inchangé et 15 perdants. Le SPI cédait 0,12% à 5 955,55 points. Les informations d'entreprises sont rares en ce début de semaine, mais cela va changer: quatre blue chips selon le programme vont publier leurs chiffres trimestriels et/ou semestriels cette semaine, à savoir Swisscom mercredi et Nestlé, Swiss Re et Adecco jeudi. A cela s'ajouteront les chiffres de plusieurs sociétés du marché élargi. Richemont a surpris le marché avec un avertissement positif sur bénéfice. Le groupe qui détient des marques comme IWC, Montblanc et Cartier prévoit, du point de vue actuel, que ses bénéfices opérationnel et net augmenteront de 20 à 40% au 1er semestre 2012/13 (avril à septembre). Sur les quatre premiers mois de l'année (avril à juillet), le chiffre d'affaires a augmenté de 13% en monnaies locales et de 24% en euros. Après avoir ouvert en hausse de 3,5%, l'action Richemont continuait sur sa lancée et gagnait 5,1% à l'heure mentionnée. Dans son sillage, Swatch montait de 2,8%. Les poids lourds défensifs Nestlé, Roche et Novartis étaient responsables de la légère baisse du SMI. Ces trois titres avaient nettement progressé la semaine passée et on assiste à des prises de bénéfices, selon des courtiers. Roche tenait la lanterne rouge du SMI avec un recul de 1,1%. Novartis perdait 0,5% et Nestlé 0,4%, le tout sans information négative d'entreprise. Novartis a annoncé un accord de recherche et développement dans le domaine du cancer avec l'Université de Pennsylvanie: positif pour le sentiment, mais peu important pour le cours de l'action, ont commenté des observateurs. Les valeurs bancaires continuent de retenir l'attention et c'est la question de la querelle fiscale avec les USA qui tient le devant de la scène. Les USA ont posé de nouvelles exigences et la Présidente de la Confédération Eveline Widmer-Schlumpf a estimé que cela est de nature à reporter la conclusion d'un accord. UBS reculait de 1,05 à 10,40 francs, CS de 0,5%. UBS devrait continuer de souffrir des chiffres trimestriels décevants de la semaine passée. Barclays a par exemple abaissé à l'objectif de cours à 9,00 francs. Les assurances se plaçaient dans le haut du tableau: Bâloise gagnait 1,1%, Zurich 0,8%, Swiss Re 0,7% et Swiss Lie 0,4%. Ces valeurs sont probablement soutenues par les informations positives en provenance de la zone euro. A part cela, les quelques cycliques comme Logitech (+1,2%), Sika (+0,6%), Adecco (+0,5%) et Schindler (+0,4%) profitaient de perspectives conjoncturelles un peu moins sombres. Sur le marché élargi, Komax reculait de 2,6% après la publication de premiers chiffres semestriels provisoires: la BC de Zurich a réagi en abaissant la recommandation à "pondérer". Tokyo enregistre sa plus forte hausse depuis avril La Bourse de Tokyo a terminé, hier, la séance en hausse de 2%, la plus forte depuis la mi-avril, bénéficiant des chiffres de l'emploi aux Etats-Unis meilleurs que prévu et d'un relatif regain de vigueur de l'euro face au yen. L'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a gagné 171,18 points (+2,00%) à 8 726,29 points, son plus haut niveau depuis le 19 juillet. Il s'agit de sa plus forte progression en pourcentage depuis le 18 avril. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a, de son côté, augmenté de 11,79 points (+1,63%) à 735,73 points. L'activité a été faible, avec 1,34 milliard de titres échangés sur le premier marché. Toyota a gagné 2,44% à 3140 yens. Le géant automobile, qui a récemment retrouvé son rang de numéro un mondial, a fortement augmenté ses bénéfices et a quasiment doublé ses ventes au premier trimestre de son exercice, par rapport à l'année précédente.Parmi les autres exportateurs, Honda s'est adjugé 2,79% à 2470 yens, Fuji Heavy Industries 5,24% à 602 yens, Fanuc 4,92% à 12'150 yens, Mazda 5,62% à 94 yens. Sharp a encore plongé de 5,72% à 181 yens. L'action du groupe japonais d'électronique s'était déjà effondrée de plus de 28% vendredi après l'annonce de résultats trimestriels désastreux et de 5 000 suppressions d'emplois. Toray a progressé de 4,27% à 488 yens. Le groupe chimique japonais a annoncé, hier, avant la clôture des résultats trimestriels meilleurs que prévu malgré une baisse de la demande sur ses principaux marchés.