Un jeune cheikh sunnite a été tué, avant-hier,par un tireur embusqué à Tripoli, la grande ville du nord du Liban. L'événement a provoqué de nouveaux combats liés au conflit syrien entre deux quartiers rivaux, a indiqué un responsable des services de sécurité. Les combats à l'arme automatique et au lance-roquettes ont éclaté à l'aube après un fragile cessez-le-feu entre les quartiers alaouite de Jabal Mohsen et sunnite de Qobbé. Ils ont provoqué d'importants incendies dans ces quartiers pauvres, situés dans l'est de la grande ville portuaire. Des familles fuyaient en faisant des trous dans les murs de leurs appartements à travers lesquels elles faisaient descendre des échelles en bois. Vers 08H30, les miliciens des deux bords se sont retirés à bord de mobylettes et les armes se sont tues. "Nous avons été surpris par cette bataille", a commenté Abou Othman, un homme armé sunnite. Il a accusé "les gens de Jabal Mohsen" d'avoir ouvert le feu. Au moins 12 morts Les combats, entamés lundi, ont fait au total au moins douze morts et 86 blessés. Ils opposent depuis cinq jours des hommes armés de Jabal Mohsen, partisans du régime syrien contrôlé par le clan alaouite du président Bachar al-Assad, à leurs rivaux de Bab el-Tebbaneh, quartier sunnite proche de celui de Qobbé et hostile au pouvoir à Damas. Il s'agit du dernier épisode d'une série de combats qui secouent régulièrement Tripoli depuis le début de la crise en Syrie il y a 17 mois. Le Liban, qui a connu 30 ans d'hégémonie syrienne, reste profondément divisé entre adversaires et partisans du régime Assad dont le puissant mouvement chiite du Hezbollah.