L'agence d'évaluation financière Moody's Investors Service a mis, hier, ses menaces à exécution en abaissant de trois crans la note de la Caisse centrale du Crédit immobilier de France (CIF), au risque de couper définitivement l'établissement de ses sources de financement. La note de la structure de refinancement du CIF, qui faisait l'objet depuis la mi-février d'un examen par Moody's en vue d'une possible dégradation, tombe ainsi de A1 à Baa1 pour ce qui est de la dette long terme. La note à court terme passe simultanément de Prime 1 à Prime 2, selon un communiqué. La menace de Moody's, qui laissait planer la menace d'un abaissement pouvant aller jusqu'à quatre crans, avait provoqué une crise chez le CIF, qui se refinance traditionnellement sur les marchés et avait vu cette option se refermer brutalement. Les pouvoirs publics cherchent depuis un repreneur à qui adosser cet établissement spécialisé dans le crédit immobilier. Dans son communiqué, Moody's se dit persuadé que l'Etat français va continuer à soutenir le CIF. Dans le cas contraire, sa note pourrait chuter de neuf crans supplémentaires, a averti l'agence. Mais l'agence estime que les difficultés structurelles de l'établissement à se refinancer accroissent la probabilité d'une gestion future en extinction (l'établissement n'accorderait plus de nouveaux crédits et se contenterait d'accompagner les emprunteurs actuels jusqu'à la fin de leur contrat). Un tel scénario obligerait les autorités françaises à apporter un soutien financier au Crédit immobilier de France, fait-elle valoir. Faute de pouvoir accéder aux marchés, le CIF ne sera probablement pas en mesure d'honorer le remboursement de sa dette exigible en octobre, notamment une émission sécurisée de 1,75 milliard d'euros. Si le CIF n'a pas trouvé un repreneur d'ici là, une assistance de la banque centrale pour assurer la liquidité (de l'établissement) sera probablement nécessaire, note Moody's. Investissements 2012: les industriels prévoient une hausse de 5% Les industriels français anticipent un investissement "toujours dynamique" en 2012, en hausse de 5% par rapport à l'année dernière, selon l'enquête trimestrielle de l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) publiée, hier. Interrogés en juillet 2012, les chefs d'entreprise de l'industrie manufacturière ont par ailleurs indiqué que leurs investissements avaient augmenté de 12% en 2011 par rapport à 2010. Mais la hausse des investissements pour l'année 2012 a de nouveau été révisée à la baisse d'un point de pourcentage par rapport à l'estimation d'avril qui était également en repli par rapport aux anticipations de l'enquête menée en janvier, selon l'Insee. "L'investissement serait dynamique dans tous les secteurs à l'exception des secteurs des autres industries (-1%) tels que le travail du bois et du papier, l'industrie pharmaceutique et l'industrie chimique", a relevé l'Institut. Les entrepreneurs de l'industrie manufacturière ont confirmé la progression de leurs investissements par rapport au second semestre 2011 (ce qu'ils anticipaient dès janvier) mais ils "prévoient une baisse" au second semestre 2012 par rapport au premier, a rapporté l'Insee. Le nombre de demandeurs d'emploi explose en juillet à près de 3 millions Le nombre de demandeurs d'emploi sans activité a augmenté de 41 300 en juillet (+1,4%), la plus forte hausse depuis plus de trois ans, pour atteindre 2,987 millions de personnes, a annoncé, avant-hier, le ministère français du Travail. Il s'agit du 15e mois consécutif de hausse depuis que le chômage a recommencé à augmenter pour cette catégorie, en mai 2011, et d'une hausse inégalée depuis le printemps 2009. A ce rythme, la barre symbolique des 3 millions de chômeurs en métropole sera franchie le mois prochain. En incluant ceux qui exercent une activité réduite, 4,453 millions de personnes cherchaient un travail en France, soit une hausse de 58 300 personnes par rapport à juin (+1,3%). Avec l'outre-mer, 4,733 millions de personnes étaient recensées fin juillet, dont 3,232 millions sans aucune activité. Depuis juillet 2011, l'ensemble des départements métropolitains a vu le nombre de demandeurs d'emploi augmenter, la région Bretagne enregistrant la plus forte hausse sur un an (+12,2%). Les seniors et les chômeurs de longue durée sont les plus touchés ce mois-ci. Le nombre d'inscrits de plus de 50 ans, 932 300 personnes, a augmenté de 1,8% en un mois, de 15,3% en un an. Il est reparti à la hausse depuis février. Le chômage de très longue durée vire au rouge écarlate, avec une augmentation de 1,9% en un seul mois, près de 22% en un an.