Le gouvernement japonais a abaissé sa perception de l'économie pour la première fois depuis octobre 2011, invoquant les effets du ralentissement mondial sur ses exportations et sur sa production industrielle. La décélération en Chine et aux Etats-Unis, qui vient s'ajouter à la crise de la dette souveraine, est à l'origine de cette dégradation, a dit le gouvernement dans son rapport mensuel, prévenant qu'un ralentissement plus net poserait des risques à la troisième économie mondiale. Comme ailleurs dans le monde, les craintes manifestées par les responsables politiques alimentent l'hypothèse d'une action de soutien à l'économie par la banque centrale japonaise. "L'économie se reprend modérément, soutenue par la demande liée à la reconstruction, même si une certaine faiblesse a été observée récemment", a indiqué le Cabinet, ajoutant que la reprise serait affectée par le ralentissement mondial. Si le gouvernement, dans son précédent rapport, soulignait déjà que la reprise modérée était alimentée par la demande liée à la reconstruction après le séisme et le tsunami de 2011, il s'était borné à constater qu'il y avait des difficultés, ce qui tranche avec l'expression de "faiblesse" utilisée cette fois. Après avoir beaucoup souffert dans les mois qui ont suivi la catastrophe, le Japon a bénéficié d'un rebond alimenté par la demande liée à la reconstruction. Prévenant que la consommation des ménages, qui représente 60% de l'économie nippone, risquait elle aussi de perdre de son élan, le gouvernement a abaissé son opinion sur la croissance des dépenses privées, disant qu'elle était sur une tendance de progression modérée, une expression légèrement plus négative qu'il y a un mois. "Nous avons utilisé le mot tendance pour montrer que le rythme de l'augmentation ralentit. Les ventes de voitures diminuent après une forte augmentation plus tôt dans l'année. De plus, la météo défavorable du mois de juin a affecté les achats de vêtements, de boissons et de climatiseurs", a dit un responsable du Cabinet. La croissance japonaise a ralenti à 0,3% sur les trois mois d'avril à juin, avec la décélération de la consommation et les effets de la crise de la dette souveraine en Europe, et les économistes ont revu à la baisse leurs prévisions pour la deuxième partie de l'année. Le gouvernement a abaissé sa perception sur l'évolution des exportations et de la production, disant que les livraisons vers l'étranger s'affaiblissaient et que la production industrielle avait diminué ces derniers temps. En juillet, il indiquait que les exportations augmentaient modérément et que la production industrielle se reprenait modérément. Les chiffres du commerce japonais ont montré en juillet une forte baisse des exportations depuis le mois de janvier, à l'image de ce que l'on peut voir dans d'autres pays asiatiques dotés d'un fort secteur exportateur. L'économie japonaise semble toutefois en meilleure forme que la plupart des autres économies des pays du G7. Le gouvernement a abaissé sa prévision pour l'économie mondiale, en particulier pour les Etats-Unis, l'Europe, la Chine et d'autres parties de l'Asie.