Les principales Bourses européennes ont ouvert en baisse, hier, avec l'ensemble des actifs à risque, interrompant la hausse du mois d'août, reprises par les inquiétudes concernant la croissance et en attendant l'intervention du président de la Fed vendredi à Jackson Hole. Les analystes doutent pourtant que Ben Bernanke lève le voile à l'occasion de ce symposium sur les projets de la Réserve fédérale américaine, qui ne seraient ainsi dévoilés qu'à l'occasion de sa réunion de politique monétaire des 12 et 13 septembre. À Paris, l'indice CAC 40 recule de 0,66% à 3 439,89 points peu après l'ouverture. À Francfort, le Dax perd 0,68% et à Londres, le FTSE, qui était fermé la veille, cède 0,37%. L'indice paneuropéen Eurostoxx 50 abandonne de son côté 0,72%. Les marchés mondiaux ont bien progressé depuis le début du mois d'août, portés par les espoirs que la Réserve fédérale américaine prenne des mesures pour soutenir la croissance et que la Banque centrale européenne (BCE) agisse rapidement pour limiter la hausse des taux d'intérêt de l'Espagne et de l'Italie et contenir la crise de la dette en zone euro. Mais les investisseurs sont de plus en plus soucieux de ce "rally" qui s'est fait en l'absence de toute action concrète et se focalisent sur le ralentissement de la croissance. Le gouvernement japonais a notamment abaissé, hier, sa perception de l'économie pour la première fois depuis octobre 2011, invoquant les effets du ralentissement mondial sur ses exportations et sur sa production industrielle. "Tout le monde est devenu attentiste. Même s'ils sont dans le marché, ils interviennent sur un horizon très court et sont très défensifs en ce qui concerne les actions", commente Larry Jiang, responsable de la stratégie chez Guotai Junan International Securities. Les cycliques, notamment les technologiques (-1,18%) et les produits de base (-1%) essuient les plus lourdes pertes en Europe. Nokia recule de 6,11%, plus forte baisse de l'indice l'EuroStoxx 50, suivi d'ArcelorMittal qui cède près de 2%. Le fabricant d'éoliennes Vestas Wind bondit de plus de 14% après la confirmation par le groupe danois de discussions avec le japonais Mitsubishi Heavy Industries en vue d'une éventuelle collaboration stratégique. Paris: le CAC 40 débute en baisse de 0,46%, focus sur les emprunts La Bourse de Paris débutait la séance en baisse, hier, (-0,46%), sur ses gardes avant des emprunts sur le marché de l'Espagne et de l'Italie et impatiente d'en savoir plus sur les intentions des banques centrales en Europe et aux Etats-Unis. Dans les premiers, l'indice CAC 40 perdait 15,94 points à 3 446,89 points, après avoir gagné 0,86% la veille. Parmi les valeurs, Crédit Agricole (+0,89% à 4,32 euros) se hissait en tête du CAC 40 malgré un bénéfice net divisé par trois, à 111 millions d'euros, au deuxième trimestre. La banque a par ailleurs vu la recommandation sur son titre relevée à "acheter, contre "neutre" auparavant, par Goldman Sachs. D'autres résultats d'entreprises étaient bien accueillis à l'image de celui d'Ipsen (+2,18% à 18,98 euros). Le groupe a publié un bénéfice net en repli de 1,6% au premier semestre mais a relevé son objectif de croissance des ventes de médecine de spécialité pour 2012. Bureau Veritas prenait 1,39% à 73,00 euros après avoir enregistré au premier semestre un bénéfice net en hausse de 6,2%. EADS (-0,17% à 29,58 euros) régissait peu à l'annonce par la compagnie aérienne Philippine Airlines (PAL) d'une commande de 54 Airbus pour un prix catalogue de 7 milliards de dollars américains. CFAO prenait 1,40% à 37,41 euros. La maison de commerce Toyota Tsusho Corporation (TTC), filiale du groupe japonais Toyota, a annoncé, hier, son intention de lancer une offre publique d'achat (OPA) sur le solde du capital. Foncière des régions (+0,45% à 55,86 euros) et Gecina (+0,66% à 75,78 euros) profitaient d'un relèvement de recommandation par la banque américaine Morgan Stanley. En revanche, Eultesat (-0,42% à 24,92 euros) était pénalisé par une note défavorable de Deutsche Bank. Enfin, Euro Disney (+12,46% à 7,67 euros) poursuivait son ascension, entamée vendredi sur des rumeurs de rachats par sa maison mère Walt Disney. Londres en baisse dans les premiers échanges La Bourse de Londres, qui était fermée la veille pour cause de jour férié, était en baisse, hier, dans les premiers échanges, les investisseurs restant prudents dans l'attente de nouvelles en provenance des banques centrales. Après avoir ouvert à l'équilibre, l'indice FTSE-100 des principales valeurs cédait 17,07 points peu après l'ouverture, soit une baisse de 0,30% par rapport à la clôture de vendredi, à 5 759,53 points. Les minières étaient sous pression, Antofagasta cédant 1,59% à 1 117 pence, Rio Tinto 1,53% à 2 865,5 pence, Eurasian Natural Resources 1,30% à 334,5 pence et Glencore 1,10% à 362,8 pence. Le groupe pharmaceutique AstraZeneca, qui a annoncé la nomination du Français Pascal Soriot au poste de directeur général pour remplacer David Brennan, s'effritait de son côté de 0,17% à 2 976,5 pence. Du côté des progressions, le fabricant de cigarettes Imperial Tobacco prenait 0,41% à 2 463 pence, le brasseur SABMiller 0,31% à 2 783 pence, la banque Barclays 0,25% à 187,67 pence et le groupe de grande distribution Tesco 0,17% à 339,58 pence. Francfort: le Dax cède du terrain dans un contexte incertain L'indice vedette Dax de la Bourse de Francfort évoluait à la baisse, hier, en milieu de matinée, dans un contexte de forte incertitude en zone euro et dans l'attente d'une réunion des banquiers centraux qui débutera, vendredi, à Jackson Hole (Wyoming, centre) aux Etats-Unis. L'indice Dax des trente valeurs vedettes de la Bourse de Francfort cédait 0,51% à 7 013,41 points dans les premiers échanges, tandis que le MDax des valeurs moyennes reculait, lui, de 0,29% à 11 029,56 points. Peu avant l'ouverture, l'institut GFK avait dévoilé son baromètre mensuel du moral des consommateurs allemands, en très légère hausse à 5,9 points contre 5,8 points en juillet, montrant que cet indicateur robuste jusqu'à présent s'érode lui aussi sous l'effet de la crise en zone euro. Sur le Dax, la quasi totalité des valeurs évoluait dans le rouge. Le titre Lufthansa était en dernière position, perdant 1,89% à 9,73 euros, après l'échec de négociations entre le syndicat Ufo des personnels navigants et la direction, comme l'a déclaré, hier, un porte-parole de la compagnie aérienne. La menace de grève brandie depuis début août par Ufo, le syndicat allemand du personnel navigant, n'a jamais été aussi concrète. Jeudi dernier Ufo avait prévenu qu'il allait lancer un appel à la grève cette semaine si les nouvelles négociations échouaient. Seuls rescapés de cette entame morose, le groupe de cosmétiques Beiersdorf évoluait en hausse de 2,48% à 59,01 euros, tandis que le distributeur Henkel gagnait 2,44% à 61,35 euros, après que la banque Deutsche Bank a changé son opinion concernant ces deux titres, passant à "acheter" contre "conserver" auparavant, cité par Dowjones Newswires. Suisse : ouverture en net recul, les indications d'Asie pèsent La Bourse suisse a ouvert sur une note négative, hier. Le marché souffrait de la faiblesse des indications préalables en provenance d'Asie après que le gouvernement japonais a tenu des propos sceptiques à propos de l'évolution de l'économie. Dans son rapport sur la situation économique, le gouvernement a pour la première fois depuis près d'un an réduit ses prévisions à cause de la conjoncture rampante aux USA et en Chine et de la crise de la dette en Europe. Peu après l'ouverture, le SMI perdait 0,69% à 6 446,31 points. Le SLI cédait 0,78% à 953,2 points et le SPI 0,66% à 5 954,26 points. Le bon de jouissance Roche cédait 1,0% après l'annonce de changements dans les étages supérieurs de la direction. Novartis (-0,8%) reculait un peu moins nettement que Roche. La volatile Transocean reculait de 1,7%. La veille, elle avait encore nettement progressé en Europe, avant de subir des prises de bénéfices. Silchester International a nettement augmenté sa participation dans Nobel Biocare (-1,5%) et en est devenu un nouveau gros actionnaire. L'entreprise britannique est passée à 10% contre environ 5% auparavant, lit-on dans une annonce de participation sur le site internet de SIX. UBS (-1,3%) faisait partie des grands perdants de la matinée. Julius Bär (-0,7%) et CS (-0,6%) résistaient mieux. Schindler (-0,1%), SGS (-0,2%), Actelion (-0,2%) ou encore Nestlé (-0,3%) tiraient également leur épingle du jeu, et ce sans information particulière. DKSH (+0,2%) va soutenir l'expansion des montres de luxe Bovet en Asie. Le groupe zurichois de négoce international a conclu un accord de coopération à long terme avec la marque neuchâteloise et pris une participation stratégique de 20% dans la société. Sur le marché élargi toute une série d'entreprises ont publié leurs résultats, parmi lesquelles Bobst (-6,0%), Eastern Property (+1,4%), Intershop (+0,2%), Bossard (inchangé) ou encore Valartis, VP Bank, Chemie+Papier Holding et Alpine Select. Tokyo clôture en baisse de 0,57% à cause d'une remontée du yen La Bourse de Tokyo a terminé la séance d'hier en baisse de 0,57%, à cause d'une remontée du yen face à l'euro et d'un surcroît de prudence à quelques jours d'un discours très attendu du président de la banque centrale américaine (Fed). A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a perdu 52,10 points à 9 033,29 points. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a reculé davantage, de 1,20%, lâchant 9,07 points à 746,30 points. L'activité a été assez faible, avec 1,63 milliard d'actions échangées sur le premier marché. Le marché a ouvert en légère hausse, certains investisseurs continuant d'espérer des actions prochaines des grandes banques centrales (Japon, Etats-Unis, Europe et Chine) pour soutenir leurs économies respectives. Le yen, considéré comme une valeur refuge par temps économique difficile, est logiquement remonté, hier, face à l'euro, perçue comme une monnaie plus "risquée". Or ce phénomène réduit la valeur des revenus des groupes nippons en zone euro, lorsqu'ils les convertissent en yens. La montée du yen entraîne donc habituellement une vente des titres des firmes nippones les plus tournées vers l'étranger, notamment dans la fabrication d'électronique. Sony a en conséquence perdu 1,74% à 903 yens, Panasonic 2,49% à 549 yens et Canon 0,59% à 2.702 yens. Sharp a en revanche fortement rebondi de 9,13%, à 215 yens, après avoir touché il y a deux semaines son plus bas niveau quatre décennies. Le titre du spécialiste des écrans LCD, en grande difficulté financière, remonte cette semaine à la faveur de déclarations rassurantes de son P-DG et du patron de Hon Hai, qui ont confirmé le maintien de la prise de participation de 9,9% du groupe informatique taïwanais dans son partenaire japonais. Autre secteur souffrant de l'appréciation du yen, la construction d'automobiles a aussi perdu du terrain: Toyota a freiné de 1,24% à 3 180 yens, Nissan de 2,09% à 751 yens et Honda de 1,91% à 2 562 yens. Les groupes sidérurgiques, très dépendants de la conjoncture, ont aussi fait grise mine: Nippon Steel a fondu de 3,51% à 165 yens et JFE Holdings de 2,42% à 1 046 yens.