Un attentat à la voiture piégée a secoué, avant-hier, un quartier huppé de Damas, près du Palais de justice et du ministère de l'Information, près de deux heures après une première attaque dans le nord de la capitale, a rapporté la télévision d'Etat syrienne. L'explosion qualifiée de terroriste s'est produite dans le secteur de Mazzé (ouest), dans une rue entre le Palais de justice et le ministère de l'Information, a précisé la chaîne. Des voitures ont été endommagées selon la télévision qui n'a pas fait état de morts ou de blessés. L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a également rapporté une puissante explosion près du Palais de justice, faisant état d'une voiture piégée. Deux heures plus tôt, cinq membres des forces de l'ordre ont été tués dans un attentat à la moto piégée qui a été perpétré à la sortie d'une mosquée dans le nord de Damas après la prière de vendredi, a fait cinq morts parmi les forces de l'ordre selon la télévision d'Etat, qui a qualifié l'attentat de terroriste. L'OSDH a confirmé la mort d'au moins cinq membres des forces gouvernementales et fait état de six autres blessés. L'attentat à la bombe a eu lieu sur la place Chamdine, dans le quartier Roukneddine, alors que des membres des forces de sécurité se trouvaient près de la mosquée al-Roukniya. Par ailleurs, une bombe a explosé dans la région de Salhiya, dans le centre de la capitale, faisant des blessés parmi les troupes régulières. Plusieurs attentats ont secoué Damas depuis le début de la révolte contre le régime de Bachar al-Assad en mars 2011, le plus meurtrier ayant fait 55 morts et 372 blessés le 10 mai dernier dans la région de Qazzaz devant un immeuble abritant un bâtiment de la Sécurité. Un groupuscule islamiste obscur a revendiqué certaines de ces attaques, alors que le régime et l'opposition s'accusent mutuellement d'être derrière ces violences. L'ONU double son appel de fonds Les Nations unies ont annoncé, avant-hier, avoir presque doublé leur appel de fonds humanitaire pour la Syrie, qui passe de 180 millions à 347 millions de dollars. Ce programme humanitaire comporte 57 projets et couvre la totalité des 14 gouvernorats de la Syrie, a précisé à New York le porte-parole de l'ONU Martin Nesirky. L'augmentation de l'appel de fonds a été annoncée lors du Forum humanitaire pour la Syrie, qui réunit les principales agences de l'ONU. Le Forum a lancé un appel, lors de sa 5ème session à Genève, pour que davantage de pays apportent leur aide à la Syrie. Pour John Ging, président du Forum et directeur à l'OCHA (Office des Nations Unies chargé de la coordination de l'aide humanitaire), il y a trop peu de donateurs. Il faut élargir la base des pays donateurs, actuellement, il n'y a qu'une poignée de pays qui donnent des fonds pour l'aide humanitaire à la Syrie, a-t-il déclaré à la presse. Il a rappelé que 2,5 millions de personnes avaient besoin d'une aide humanitaire en Syrie, soit deux fois plus qu'en mars dernier. Plus de 1,2 million de personnes sont déplacées à l'intérieur du pays, plus de la moitié sont des enfants, obligés de quitter leurs foyers. Il y a plus de 250 000 réfugiés syriens dans les pays voisins, dont 100 000 ont été enregistrés pour le seul mois d'août. Moscou va chercher le soutien de l'ONU à l'accord de Genève La Russie a indiqué, hier, qu'elle pousserait le Conseil de sécurité de l'Onu à approuver l'accord de Genève sur les principes d'une transition en Syrie, mais Washington a prévenu qu'il n'accepterait une résolution que si elle prévoyait des sanctions. Il y a le projet de tenir une réunion spéciale du Conseil de sécurité de l'ONU avec la participation des ministres sur la question syrienne, a déclaré à des journalistes le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov à Vladivostok, dans l'Extrême-Orient russe, où a lieu le sommet annuel du Forum de coopération économique Asie-Pacifique (Apec). Il a indiqué que cette réunion aurait lieu fin septembre. La Russie plaidera pour que le conseil de sécurité approuve le communiqué de Genève, a-t-il ajouté, à l'issue d'une rencontre bilatérale avec la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton. …et déplore les sanctions américaines Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a déclaré pour la même occasion que les sanctions américaines à l'encontre de la Syrie et de l'Iran nuisaient aux intérêts économiques de la Russie. Les sanctions unilatérales américaines contre la Syrie et l'Iran prennent de plus en plus un caractère extra-territorial qui touche aux intérêts des entreprises russes, a-t-il déclaré Il a précisé que cela concernait en particulier les banques. M. Lavrov a indiqué avoir fait part de sa position à Mme Clinton. Nous avons été entendus mais je ne sais pas quel sera le résultat, a-t-il dit. Les Etats-Unis ont annoncé le 10 août des sanctions contre une compagnie pétrolière syrienne et le Hezbollah libanais afin d'accentuer la pression sur le régime du président syrien Bachar al-Assad et sur l'Iran. Mi-juillet, ils avaient déjà renforcé leurs sanctions contre le régime de Bachar al-Assad en allongeant le nombre de personnes physiques et morales syriennes figurant sur leurs listes noires.