Face à l'impasse sur le dossier nucléaire iranien, l'Union européenne a brandi, avant-hier, la menace d'un renforcement des sanctions déjà sévères à l'encontre de Téhéran, au moment où Moscou a jugé qu'elles nuisaient aux intérêts économiques russes. Lors d'une réunion à Paphos (Chypre) des ministres européens des Affaires étrangères, de nombreuses voix se sont élevées en faveur d'un renforcement des sanctions européennes, mais aussi internationales, à l'encontre de Téhéran. Les Occidentaux soupçonnent l'Iran de chercher à se doter de l'arme atomique sous couvert d'un programme nucléaire civil, ce que Téhéran dément. Les discussions prévues fin août entre la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton, émissaire des grandes puissances sur le nucléaire iranien (le groupe des 5+1: Etats-Unis, Chine, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne) et son homologue iranien Saïd Jalili, n'ont toujours pas eu lieu. Et un nouveau rapport de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) est venu alarmer les capitales européennes, confirmant que l'Iran poursuivait ses activités d'enrichissement d'uranium. ous ne pouvons accepter que l'Iran cherche à gagner du temps, comme cela a été le cas jusqu'ici, et c'est pourquoi nous allons préparer de nouvelles sanctions, de manière à pouvoir les mettre en œuvre rapidement, a indiqué samedi le chef de la diplomatie allemande, Guido Westerwelle. Personne ne décide volontiers des sanctions, mais un armement nucléaire de l'Iran n'est en aucune manière acceptable, a martelé le chef de la diplomatie allemande. On est vraiment dans une logique de consensus à ce sujet au sein de l'UE, a confirmé le ministre belge, Didier Reynders. Personne n'a défendu une position contraire, a précisé de son côté le ministre français, Laurent Fabius. S'il n'y a pas d'évolution côté iranien, le nouveau de train de sanctions européennes serait décidé d'ici à la mi-octobre, à la prochaine réunion formelle des ministres européens à Bruxelles, a précisé M. Reynders. Ces sanctions doivent porter en particulier sur les aspects financiers, les aspects commerciaux, les aspects pétroliers, a plaidé Laurent Fabius. Elles viendraient s'ajouter à un arsenal très étendu de sanctions bancaires et commerciales, internationales, complété par des sanctions unilatérales décidées par l'Europe et les Etats-Unis. La plus sévère est l'embargo pétrolier mis en place par l'UE et les Etats-Unis, entré officiellement en vigueur en juillet. Le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, vient d'admettre que son pays a quelques problèmes pour écouler son pétrole.