Les imprévisibles hausses des prix de plusieurs produits de consommation se multiplient depuis quelques semaines sans susciter la moindre explication et encore moins une réaction salutaire concernant les produits qui bénéficient d'un soutien de l'Etat. Les flambées s'opèrent au niveau mondial, certes, mais par rapport au pouvoir d'achat du consommateur algérien, c'est carrément la catstrophe. Les produits de base ont connu, pratiquement tous, des augmentations dont le sucre, la semoule et l'huile de table. Des augmentations conséquentes viennent d'être pratiquées sur le sac de semoule de 25 kilogrammes qui était à la hauteur de 780,00 DA et qui est passé sans coup férir à 950,00 DA ; le bidon de 5 litres d'huile a, de son côté, grimpé jusqu'à plus de 500 dinars alors qu'il était cédé à 390 DA. Par ailleurs, le sachet de sucre, le kilogramme de café ont connu eux aussi des hausses qui restent inexpliquées surtout que le sucre a augmenté de plus de 25% par rapport à son prix initial au moment même où on annonce une baisse des prix sur le marché mondial. Ces envolées, pour le moins que l'on puisse dire sauvages, s'ajoutent à la cherté des légumes et des fruits qui deviennent insupportables pour beaucoup de ménages. La redondance relative à la pomme de terre n'a plus besoin d'être relatée tant le tubercule est devenu un produit de luxe et son prix qui s'affiche, en certains endroits, donne tout simplement le tournis et fait tomber dans les pommes les ménagères et les pères de familles dont les ressources financières sont limitées. Par ailleurs, et comme un malheur ne vient jamais seul, l'envolée des prix a pris une nouvelle direction pour s'orienter vers les pâtes alimentaires. La flambée du blé sur le marché mondial fait bouillir déja le prix des pâtes. Le paquet de pâtes, produit alimentaire populaire par excellence, risque de devenir un produit de luxe. Après des années de baisse du prix réel des pâtes sèches, le prix du paquet de Panzani n'ayant pas changé depuis des années, même ailleurs (Europe), malgré l'inflation, la tendance est en train de s'inverser. Le blé dur, base quasi exclusive des pâtes alimentaires, connaît une situation préoccupante sans précédent depuis plus de vingt ans. Son prix a subi une augmentation de 40 % en l'espace de quelques semaines ce qui se traduira par une forte augmentation du prix des pâtes. Contrairement aux autres produits alimentaires, les pâtes sont peu transformées et la hausse des matières premières se répercute directement sur le prix. La matière première pèse jusqu'à 50 % dans le prix de revient. Quand le prix du blé dur augmente de 40 à 50 %, le prix de revient subit une hausse de 12 à 20 %. Il n'y a pas une société au monde qui peut supporter une telle baisse de marge. De son côté, Panzani a déjà annoncé la couleur. Le géant italien des pâtes s'apprête à opérer une augmentation des prix sur l'ensemble de ses produits alimentaires. Décidément, même les spaghettis et les coquillettes ont prix des ailes. C'est désormais le futur signe alimentaire de richesse !