L'émissaire international pour la Syrie Lakhdar Brahimi a rendu visite, hier, à des réfugiés syriens dans un camp du sud de la Turquie, sa première rencontre avec des réfugiés depuis le début de sa mission le 1er septembre.Lors de sa visite, l'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe s'est notamment entretenu avec des habitants du camp d'Altinözü, ouvert il y a quinze mois dans la province turque de Hatay et qui héberge actuellement quelque 1.300 Syriens qui ont fui les violences dans leur pays. M. Brahimi a été accueilli par de nombreux locataires de ce camp aux cris de libérez la Syrie ! Nous nous battrons jusqu'à la mort ! Il s'est également informé auprès de responsables locaux turcs des conditions de vie des réfugiés et de leurs besoins, alors que la Turquie réclame le soutien de la communauté internationale pour continuer à accueillir les Syriens. Nous espérons que leur pays va retrouver la paix et qu'ils pourront y retourner aussi vite que possible, a souhaité le diplomate algérien lors d'une réunion avec ces responsables. Il s'est également réjoui de la qualité de l'accueil des autorités turques, affirmant que les réfugiés syriens étaient les bienvenus et en général extrêmement bien traités en Turquie. Le nouvel émissaire s'est entretenu pour la première fois samedi avec le président syrien Bachar Al-Assad, avertissant que le conflit en Syrie était une menace pour la région et le monde entier. Il a fait une halte au Caire lundi où se réunissait un groupe de contact quadripartite sur la Syrie regroupant l'Egypte, l'Iran, l'Arabie saoudite, et la Turquie, alors qu'il cherche à mettre un terme au bain de sang en Syrie. La Turquie, qui apporte son soutien à la mission de M. Brahimi et accueille déjà 83 000 réfugiés syriens dans plusieurs camps, s'est déclarée disposée à en accueillir plus de 100 000. Pour tenter d'endiguer ce flot, Ankara a appelé le Conseil de sécurité de l'ONU à créer des zones-tampons sous protection en territoire syrien. Mais son appel est jusque-là resté lettre morte. L'Iran propose l'envoi d'observateurs régionaux Téhéran a proposé l'envoi d'observateurs régionaux lors de la première réunion du groupe de contact quadripartite sur la Syrie (Iran, Egypte, Turquie, Arabie saoudite), en l'absence d'un représentant saoudien, selon les médias officiels iraniens et égyptiens. Les ministres des Affaires étrangères des trois pays présents n'ont cependant pas pris d'autre décision que celle de poursuivre leurs consultations en marge de l'Assemblée générale de l'ONU fin septembre à New York. Nous avons échangé nos points de vue pour aboutir aussi vite que possible à un plan pour mettre fin au bain de sang en Syrie, a déclaré le ministre égyptien des Affaires étrangères, Mohammed Kamel Amr, cité par l'agence, tout en précisant: Il est trop tôt pour dire que nous avons conclu quoi que ce soit de précis. M. Amr n'a pas vraiment expliqué l'absence de son homologue saoudien, se contentant de dire qu'il avait déjà d'autres engagements. L'Arabie saoudite avait pourtant participé aux rencontres préparatoires à la réunion, fruit d'une initiative du président égyptien Mohamed Morsi. Pour tenter de faire taire les armes, le ministre iranien des Affaires étrangères, Ali Akbar Salehi, a proposé l'envoi d'observateurs des quatre pays, malgré l'échec de missions similaires sous l'égide de la Ligue arabe cet hiver puis de l'ONU ces derniers mois selon la télévision iranienne. M. Salehi a aussi appelé à un arrêt simultané des violences par les parties en présence, à un règlement pacifique sans intervention étrangère et à un arrêt de l'aide financière et militaire à l'opposition syrienne, selon la même source. De retour de Damas après une mission de quatre jours, l'émissaire international pour la Syrie Lakhdar Brahimi a participé à la réunion, selon un diplomate arabe. Violents combats entre rebelles et soldats à Alep Sur le terrain, de violents combats ont éclaté, hier, à l'aube dans des quartiers rebelles d'Alep, selon des habitants de cette métropole du nord de la Syrie où armée et insurgés tentent de marquer des points depuis près de deux mois. Les affrontements ont éclaté à Boustane Al-Kasr, dans le sud-ouest de la métropole, ainsi que dans le quartier voisin d'Izaa, et ces deux secteurs ont été bombardés par l'armée, d'après les résidents. Des combats ont également éclaté plus au sud, à Soukkari, où sont également retranchés des rebelles, selon des habitants. De plus, deux civils ont péri dans un bombardement du quartier Sakhour (est). Le régime a affirmé que ses troupes contrôlaient le quartier stratégique de Midane, dans le centre d'Alep, après une semaine de combats acharnés. Sur place, l'armée conseillait toutefois aux habitants d'éviter une partie du quartier, prévenant que des tireurs embusqués pourraient y être retranchés. Selon le journal, la prise de Midane ouvrira la porte au nettoyage d'autres quartiers rebelles limitrophes, citant Boustane A-Bacha, Souleimane Al-Halabi et surtout Sakhour, qui semble être la prochaine cible. Les médias officiels ont fait état d'une opération qualitative de l'armée à Sakhour où elle a visé un rassemblement d'hommes armés dans le marché aux légumes. L'armée a en outre attaqué des rebelles à Boustane Al-Kasr.