La banque centrale des Etats-Unis (Fed) devrait assouplir davantage encore sa politique monétaire qu'elle ne vient de le faire, a déclaré un de ses dirigeants, Narayana Kocherlakota. "L'essentiel de mon message aujourd'hui est que le Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) peut augmenter encore le concours financier qu'il fournit à l'économie" américaine, a indiqué M. Kocherlakota lors d'un discours, selon le texte de son allocution rendu public. La Fed a décidé, le 13 septembre, de se lancer dans de nouveaux rachats de titres adossés à des créances immobilières, à raison de 40 milliards de dollars par mois, et a annoncé qu'elle continuerait de la sorte tant que "la perspective du marché du travail ne (s'améliorerait) pas nettement". Le FOMC a promis ce jour-là la poursuite d'une politique monétaire ultra-accommodante "pendant un temps considérable", même "après le renforcement de la reprise", si nécessaire, ainsi que le maintien de son taux directeur, quasi nul depuis plus trois ans et demi, à un niveau "exceptionnellement bas" jusque fin 2015 au moins si la situation l'impose. M. Kocherlakota propose, lui, que le FOMC s'engage ouvertement "à maintenir son taux directeur extrêmement bas tant que le taux de chômage n'est pas tombé sous 5,5%", et tant que les attentes d'inflation à long terme restent stables et que le Comité estime que l'inflation à moyen terme ne risque pas de s'écarter de plus d'un quart de point au-dessus de son objectif (2,0%). Avec un tel engagement, "les ménages peuvent s'attendre à une baisse plus rapide du chômage et donc épargner moins pour se prémunir contre le risque de perdre leur emploi. Les gens dépenseront davantage aujourd'hui et cela fera progresser l'activité économique", a-t-il fait valoir. Le taux de chômage américain était officiellement de 8,1% en août. La Fed a pour mission d'assurer le plein emploi (qui correspond selon elle à un taux de chômage compris entre 5,2 et 6,0%) et la stabilité des prix. La Fed n'a aucune idée de ce qu'il convient de faire La banque centrale des Etats-Unis (Fed) n'a absolument aucune idée de ce qu'il convient de faire pour sortir l'économie américaine de l'ornière, a déclaré un de ses dirigeants, Richard Fisher. "La vérité, cependant, est que personne au sein du Comité [de politique monétaire de la Fed (FOMC) ou de la banque centrale] ne sait réellement ce qui entrave l'économie", a déclaré M. Fisher, dans un discours à New York, selon le texte de son allocution distribué à la presse. "Personne ne sait ce qui marchera pour remettre l'économie sur la bonne voie", a ajouté M. Fisher, président de l'antenne de la Fed à Dallas, au Texas (sud des Etats-Unis). M. Fisher a indiqué qu'il s'était opposé au nouvel assouplissement monétaire décidé le 13 septembre par le FOMC. Prenant acte du ralentissement qui frappe la croissance économique américaine depuis le début de l'année, le FOMC a lancé la Fed dans de nouveaux rachats de titres adossés à des créances immobilières à raison de 40 milliards de dollars par mois, et annoncé qu'elle continuerait de la sorte tant que "la perspective du marché du travail ne s'améliorerait pas nettement". Faisant valoir que des milliers de milliards de dollars prodigués abondamment par la Réserve fédérale dorment dans les coffres des banques, des entreprises, ou de fonds monétaires, M. Fisher estime que continuer à inonder le marché de liquidités ne mènera à rien. Néanmoins, "je prie pour que" cela marche, a-t-il dit, exhortant une nouvelle fois le Congrès américain à agir pour compléter l'action de la Fed au lieu de faire selon lui "tout pour décourager la création d'emplois" en refusant de régler la question de la dette publique américaine, et en contribuant ainsi à alimenter un climat d'incertitude défavorable à l'investissement. "Je suis tenté de recourir à ce rapprochement éculé comparant notre Congrès dévoyé à un équipage de marins ivres", a lancé cet ancien élève officier de l'école navale américaine à son auditoire, "mais ceux d'entre vous qui sont patriotes pourraient en prendre ombrage et faire valoir qu'une telle comparaison pourrait être perçu comme une insulte aux marins ivres". Baisse des nouvelles inscriptions au chômage Les nouvelles inscriptions au chômage ont légèrement reculé aux Etats-Unis dans la deuxième semaine de septembre, selon des chiffres publiés à Washington par le département du Travail. Le ministère a recensé le dépôt de 382 000 demandes d'allocations de chômage dans le pays du 9 au 15 septembre, soit 0,8% de moins que la semaine précédente, pour laquelle il a revu son chiffre en hausse de 0,8%. La prévision médiane des analystes donnait l'indicateur des nouveaux chômeurs à 375 000 inscriptions. Le ministère avait indiqué le 13 septembre que les demandes d'allocations avaient bondi au cours de la première semaine du mois, notamment à cause du passage de l'ouragan Isaac, qui avait entraîné la fermeture d'installations pétrolières du golfe du Mexique. Le recul des inscriptions annoncé cette semaine est loin d'avoir effacé les effets de ce bond, et, en moyenne sur un mois, l'indicateur du ministère apparaît en hausse pour la cinquième semaine de suite, à 377 750 nouveaux chômeurs, son niveau le plus élevé depuis le 30 juin. Selon les derniers chiffres officiels, le taux de chômage des Etats-Unis a reculé de 0,2 point en août, pour s'établir à 8,1%, mais ce recul a été provoqué par une baisse de la population active, le nombre de chômeurs étant resté peu ou prou le même qu'en juillet. La situation économique du pays, en particulier celle de l'emploi, est un des sujets les plus ardemment débattus entre les deux candidats aux élections présidentielles de novembre: le président sortant Barack Obama (démocrate) et le représentant du Parti républicain, Mitt Romney. La banque centrale américaine (Fed) a décidé le 13 septembre d'injecter de nouvelles liquidités dans le circuit financier, à hauteur de 40 milliards de dollars par mois, pour tenter de faire baisser un peu plus les taux d'intérêt afin de stimuler l'activité économique et de hâter la décrue du chômage.En l'état actuel des choses, ses prévisions sur ce point ne sont guère encourageantes: selon elle, le taux de chômage devrait être compris entre 8,0 et 8,2% en moyenne sur le quatrième trimestre 2012, et entre 7,6 et 7,9% un an plus tard.