Six médecins et membres du personnel médical de Bahreïn condamnés pour leur soutien au soulèvement de chiites de 2011 ont été incarcérés, hier, au lendemain de la confirmation de leurs peines par la Cour de cassation, selon leurs avocats. Parmi les personnes incarcérées figurent Ali Alekri, un orthopédiste, condamné à cinq ans de prison et l'infirmier en chef, Ibrahim Damastani, qui a écopé de trois ans de prison, ont précisé les avocats. Les quatre autres sont condamnées à des peines allant de deux mois à un an de prison. Le sort de trois autres, dont les peines ont été confirmées, reste inconnu pour le moment. Ces médecins et membres du personnel médical font partie d'un groupe de 20 employés de l'hôpital public Salmaniya de Manama qui avaient été poursuivis pour soutien aux manifestants chiites lors des marches de mars 2011. Les membres de ce groupe ont été condamnés à de lourdes peines par un tribunal spécial. Neuf ont été acquittés en appel et deux, qui sont en fuite, n'ont pas été rejugés. L'opposition bahreïnie, notamment le mouvement Wefaq, chiite, ont condamné, dans un communiqué, le verdict de la Cour de cassation, le qualifiant de politique. Certains des médecins ont affirmé avoir subi des tortures lors des interrogatoires et la justice a décidé de poursuivre sept policiers pour leur implication présumée dans ces mauvais traitements. Le jugement des policiers fait partie de ce que les autorités affirment être la mise en application les recommandations d'une commission d'enquête indépendante qui avait conclu à un usage excessif de la force de la part de la police pendant les protestations de chiites. Bahreïn est secoué depuis l'an dernier par un mouvement de contestation, animé par des chiites qui réclament une monarchie constitutionnelle dans ce petit royaume du Golfe.