La Banque de France (BdF) a confirmé, hier, son estimation d'un recul de 0,1% du Produit intérieur brut (PIB) de la France au troisième trimestre, après trois trimestres consécutifs de stagnation de l'activité économique du pays. Il s'agira, si cette troisième estimation de la BdF est confirmée par l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), du premier trimestre de contraction de l'économie depuis que la France est sortie de la récession au printemps 2009. Selon les dernières prévisions de l'Insee publiées le 4 octobre, le PIB continuerait de stagner aux troisième et quatrième trimestres (contre +0,1% puis +0,2% prévus en juin), ce qui porterait à cinq le nombre de trimestres consécutifs de croissance zéro, une situation totalement inédite depuis l'après-guerre. L'Insee doit publier fin décembre les chiffres officiels de la croissance pour le troisième trimestre. Une récession est classiquement définie comme au moins deux trimestres consécutifs de contraction de l'activité économique. L'Insee table sur une croissance de 0,2% sur l'ensemble de l'année contre 0,4% dans ses précédentes prévisions publiées fin juin. C'est légèrement en-dessous du taux de 0,3% escompté par le gouvernement pour ramener le déficit public de la France à 4,5% du produit intérieur brut (PIB) à la fin de l'année. Ces prévisions annoncent un départ sans élan pour l'année 2013, pour laquelle le gouvernement prévoit une croissance de 0,8% sur laquelle il a fondé son projet de budget 2013 présenté fin septembre. C'est sur cette hypothèse, déjà mise en doute par les économistes, qu'a été calculé l'effort supplémentaire de 30 milliards d'euros, en hausses d'impôts et maîtrise des dépenses, nécessaire pour faire reculer le déficit public à 3% du PIB fin 2013. Sous l'effet de cette stagnation, l'économie devrait selon l'Insee continuer de détruire des emplois en 2012: 67.000 emplois marchands non agricoles en moins au second semestre. Le taux de chômage va donc franchir le cap symbolique des 10% de la population active en France métropolitaine pour la première fois depuis mi-1999. Il passera de 9,7% au deuxième trimestre à 10% au troisième puis 10,2% en fin d'année (de 10,2% à 10,4% puis 10,6% en intégrant l'Outre-Mer).