Les cours du pétrole ont clôturé dans le vert, avant-hier, les inquiétudes liées aux tensions géopolitiques au Moyen-Orient et les bons chiffres de l'emploi américain prenant le pas sur une forte hausse des réserves de brut aux Etats-Unis. Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en novembre a gagné 82 cents à 92,07 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour même échéance a fini à 115,71 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 1,38 dollars par rapport à la clôture de la veille. En Asie, les cours du pétrole étaient en hausse, avant-hier, dans les échanges matinaux, de craintes pour l'approvisionnement liées aux tensions géopolitiques au Moyen-Orient. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en novembre progressait timidement de 4 cents, à 91,29 dollars, tandis que le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison à même échéance progressait de 28 cents à 114,61 dollars. Les inquiétudes sur le Moyen-Orient dominent le marché, selon James Williams de WTRG Economics. Depuis le bombardement, mercredi dernier, du village frontalier turc d'Akçakale par des tirs venus de Syrie, l'armée turque répond coup pour coup aux tirs syriens qu'ils attribuent aux troupes fidèles au président Bachar al-Assad. Et avant-hier, la Syrie a accusé son voisin turc de comportement hostile, après l'interception la veille par Ankara d'un avion de ligne syrien, au motif qu'il transportait une cargaison suspecte. Même si ces deux pays ne sont pas eux-mêmes des pays producteurs majeurs de brut, certaines infrastructures permettant d'acheminer du pétrole à l'Europe passent par la Turquie, a souligné Andy Lipow, évoquant notamment un pipeline transportant du brut irakien. Si la situation devait empirer, cela pourrait affecter les exportations de la région, a noté l'expert de Lipow Oil Associates. Ces troubles l'emportent sur les fondamentaux du marché, en premier lieu le fait que les réserves de brut aux Etats-Unis sont abondantes, a remarqué M. Williams. Selon le rapport hebdomadaire du département américain de l'Energie (DoE), diffusé avec un jour de décalage en raison d'un lundi semi-férié aux Etats-Unis, les stocks de brut ont en effet progressé de 1,7 million de barils aux Etats-Unis lors de la semaine achevée le 5 octobre, soit presque trois fois plus que la hausse de 600 000 barils prévue par les experts interrogés par l'agence Dow Jones Newswires. Ils sont en hausse de 8,5% par rapport à la même période l'an dernier. Les stocks de produits distillés, qui incluent le gazole et le fioul de chauffage, ont en revanche fortement diminué, de 3,2 millions de barils, et les réserves d'essence ont baissé de 500 000 barils. Mais, selon M. Williams, l'écart entre les réserves de brut et les produits transformés n'est pas étonnant à cette période de l'année puisque beaucoup de raffineries sont en cours de maintenance. L'annonce d'une baisse des nouvelles inscriptions au chômage aux Etats-Unis lors de la première semaine d'octobre, à leur niveau le plus bas depuis la mi-février 2008, était également de nature à rasséréner les opérateurs. Le brut a enfin profité de l'affaiblissement du billet vert face à l'euro, qui rend plus attractifs les achats de brut libellés en dollar pour les investisseurs munis d'autres devises.