Les Bourses européennes ont terminé la semaine en ordre dispersé, soutenues en fin de séance par de nouvelles informations de presse suggérant que la Banque centrale européenne (BCE) entendait imposer une limite aux taux d'emprunt des pays fragiles en zone euro. Le marché s'est hissé dans le vert dans les dernières minutes d'échanges, grâce à "des informations qui indiquent que la BCE examine la possibilité d'encadrer l'évolution des taux d'emprunt sur le marché", souligne Alexandre Baradez, analyste chez Saxo Banque. Des mesures similaires avaient déjà été évoquées il y a quelques jours dans la presse allemande. La situation en zone euro continuait également de préoccuper, la Grèce menant actuellement des discussions afin d'obtenir plus de temps pour appliquer ses réformes structurelles. L'Eurostoxx 50 a progressé de 0,21% L'indice SMI des 20 valeurs vedette de la Bourse suisse a terminé la semaine sur une légère hausse de 0,34% à 6 475,94 points. Les poids lourds du SMI ont soutenu l'indice. Ainsi, le géant de l'agroalimentaire Nestlé a gagné 0,67% à 60,25 francs, tandis que le groupe pharmaceutique Novartis prenait 0,52% à 57,55 francs. Parmi les financières, Credit Suisse a reculé de 0,49% à 18,36 francs. Pour sa part, UBS, a chuté de 1,47% à 10,72 francs. La Bourse de Paris a terminé, avant-hier, sur une note quasi stable, l'indice CAC 40 prenant 0,02% à 3 433,21 points. Les valeurs bancaires ont un peu limité la casse en fin de séance, à l'instar de BNP Paribas (-1,71% à 34,18 euros), Crédit Agricole (-0,91% à 4,24 euros) et Société Générale (-0,84% à 20,57 euros). Eurodisney s'est envolé (+22,04% à 5,15 euros) sur des informations du magazine Time, évoquant un rachat des parts des actionnaires minoritaires par la maison mère américaine Walt Disney. La Bourse de Londres a clôturé à l'équilibre. L'indice FTSE-100 des principales valeurs n'a gagné aucun point par rapport à la clôture de la veille, à 5 776,6 points. Il a perdu 1,30% sur l'ensemble de la semaine. Le groupe de distribution Marks & Spencer a terminé en tête de l'indice FTSE-100, prenant 6,43% à 371,7 pence, bénéficiant d'un nouveau regain de spéculations. L'agence Bloomberg a en effet rapporté que le fonds d'investissement CVC avait envisagé une offre sur l'entreprise, avant d'y renoncer. Au lendemain d'un accord trouvé avec Codelco après dix mois de contentieux au Chili, Anglo American a perdu 2,68% à 1 885 pence en raison d'un abaissement de recommandation par Jefferies. L'ensemble du secteur minier était sous pression, à l'image de ENRC (-3,85% à 338,9 pence), Vedanta (-1,69% à 924,5 pence) ou BHP Billiton (-1,73% à 1 933 pence). La banque HSBC a pour sa part abandonné 1,06% à 553,2 pence après avoir vu la perspective sur sa note abaissée à "négative" par Standard & Poor's. L'indice Dax de la Bourse de Francfort a fini, avant-hier, en hausse de 0,31% à 6 971,07 points. Les valeurs automobiles ont souffert, après que la plupart des constructeurs allemands ont publié des chiffres de ventes reflétant une situation difficile sur le marché européen. Volkswagen a perdu 2,19% à 142,60 euros, BMW 1,25% à 60,05 euros et Daimler 0,51% à 40,98 euros. L'indice Ibex-35 de la Bourse de Madrid a terminé en hausse de 0,38% à 7 310,3 points. Les valeurs bancaires ont fini en ordre dispersé, alors que la pression monte pour l'Espagne afin qu'elle demande un soutien financier plus large pour son économie: Santander a perdu 0,64% à 5,556 euros, BBVA a pris 0,32% à 5,728 euros, CaixaBank a grimpé de 1,78% à 3,023 euros et Bankia a plongé de 5,33% à 1,26 euro. Le gouvernement espagnol a nié, avant-hier, comme l'avait fait auparavant la Commission européenne, qu'il y ait des "négociations en cours" sur un éventuel sauvetage financier global de la quatrième économie de la zone euro. La Bourse de Bruxelles a terminé à l'équilibre à 2 350,64 points (+0,08%). La moitié des valeurs de l'indice vedette Bel-20 a progressé tandis que l'autre reculait. C'est le brasseur AB Inbev qui a enregistré la principale hausse, prenant 2,20% à 65,58%, et le groupe de transformation des métaux Bekaert qui a le plus reculé, perdant 3,67% à 20,36 euros. L'indice vedette de la Bourse de Milan, le FTSE Mib a clôturé en baisse de 0,49% à 14 881 points. La banque Mediolanum a enregistré la meilleure performance (+1,38% à 3,092 euros), tandis que le géant de l'énergie Enel a gagné 1,19% à 2,558 euros, suivi par le groupe de luxe Salvatore Ferragamo (1,05% à 17,25 euros). Les groupes industriels fermaient la liste avec Fiat qui a chuté de 3,74% à 4,378 euros, suivi par Finmeccanica qui a baissé de 1,60% à 3,574 euros et par Fiat Industrial qui perdait 1,50% à 8,185 euros. L'indice AEX des principales valeurs de la Bourse d'Amsterdam a clôturé en baisse de 0,13% à 329,64 points. La baisse la plus importante a été enregistrée par le fabricant de systèmes de navigation par GPS TomTom, qui a cédé 3,73% à 3,46 euros. A la hausse, le numéro un mondial de la peinture AkzoNobel a gagné 1,17% à 45,30 euros. L'indice PSI-20 de la Bourse de Lisbonne a cédé 0,10% à 4 876,91 points, en raison du recul de ses valeurs financières. La banque BPI a ainsi reculé de 1,38%, la BES de 1,25% et la BCP de 1,08%. Les poids-lourds du secteur énergétique ont également fini dans le rouge: le groupe pétrolier et gazier Galp Energia a perdu 0,60% et l'électricien EDP 0,36%. Vedette de la séance le groupe diversifié Sonae a bondi de 6,29% au lendemain de l'annonce d'un bénéfice trimestriel en baisse de 22%, mais supérieur aux attentes. Wall Street termine en hausse, pariant sur une action des banques centrales La Bourse de New York a terminé la semaine sur un ton résolument optimiste, avant-hier, misant sur une action prochaine des banques centrales pour stimuler une économie mondiale vacillante: le Dow Jones a pris 0,77% et le Nasdaq 0,54%. Selon les résultats définitifs à la clôture, l'indice Dow Jones Industrial Average s'est apprécié de 100,05 points à 13 157,51 points et le Nasdaq, à dominante technologique, a gagné 16,39 points à 3 069,79 points. L'indice élargi Standard & Poor's 500 a progressé de 0,65% (+9,05 points à 1 411,13 points). Après une ouverture dans le rouge, les grands indices de Wall Street sont franchement repassés dans le vert, dans un contexte de relatif apaisement en zone euro et d'espoirs accrus d'une intervention prochaine de la Banque centrale américaine (Fed), sous la forme d'un nouvel assouplissement monétaire. Bien que l'humeur des courtiers ait pu varier ces derniers jours, au fil d'interventions de membres dirigeants la Fed soufflant le froid et le chaud, les opérateurs continuent de tabler sur une action de la Fed dans les prochaines semaines, a noté David Levy, de Kenjol Management. Depuis fin juillet, l'espoir d'une intervention prochaine de la Fed et de la Banque centrale européenne (BCE), soutiennent le redressement de la cote. Outre une prochaine réunion de politique monétaire de l'institution en septembre, le marché attend désormais fin août le discours de rentrée du président de la Fed Ben Bernanke à Jackson Hole (Wyoming) aux Etats-Unis, pour entrevoir des signes sur les perspectives des autorités monétaires. Par ailleurs, les courtiers ont plus d'espoirs que les choses avancent en Europe, notamment au sujet de la situation en Grèce, et de l'attitude de l'Allemagne, a noté Michael James, de Wedbush Securities. Soulageant le marché, la chancelière allemande Angela Merkel a ainsi assuré le Premier ministre grec Antonis Samaras de son soutien, en défendant la place de la Grèce dans la zone euro. Les indices avaient ouvert sous pression à la suite de la publication d'un rapport mitigé sur les commandes de biens durables aux Etats-Unis en juillet, ont relevé les experts de Charles Schwab. Le marché obligataire a terminé en légère baisse. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a progressé à 1,678% contre 1,666% la veille et celui à 30 ans, à 2,792% contre 2,780%. Tokyo clôture en baisse de 1,17% sur des prises de bénéfices La Bourse de Tokyo a terminé la semaine en nette baisse de 1,17%, les investisseurs prenant leurs bénéfices avant une rencontre entre le Premier ministre grec et la chancelière allemande, consacrée au plan d'austérité mis en œuvre par Athènes. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a perdu 107,36 points à 9 070,76 points. Sur l'ensemble de la semaine, il a perdu 1%. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a abandonné de son côté 0,96%, lâchant 7,36 points à 757,23 points. L'activité a été extrêmement faible, avec 1,19 milliard d'actions échangées sur le premier marché. Comme les Bourses occidentales la veille, la place de Tokyo a mal digéré, avant-hier, les propos du président de l'antenne de Saint Louis de la réserve fédérale américaine (Fed), avertissant qu'un soutien supplémentaire de la Fed à l'économie des Etats-Unis n'était pas garanti. Mercredi et jeudi, les Bourses des pays développés avaient au contraire progressé sur la foi des minutes de la dernière réunion de la Fed, selon lesquelles de nombreux responsables de la banque centrale étaient favorables à un soutien supplémentaire, par exemple via un nouvel assouplissement quantitatif. Mais l'intervention du responsable de Saint Louis a fait l'effet d'une douche froide pour de nombreux investisseurs qui jugeaient ce soutien comme acquis, espérant un coup de pouce bienvenu à la première puissance économique mondiale et indirectement à la croissance du Japon, dont les Etats-Unis sont le deuxième partenaire commercial. Des indicateurs PMI pour la Chine et la zone euro publiés la veille ont en outre été décevants, aggravant un peu plus l'inquiétude pour la croissance mondiale déjà ralentie. De nombreux investisseurs ont en conséquence pris des bénéfices, après la hausse des indices boursiers ces dernières semaines permise par l'accalmie observée sur le front de la crise européenne d'endettement. A ce sujet, les opérateurs attendaient avec intérêt un sommet entre le Premier ministre grec Antonis Samaras, et la chancelière allemande Angela Merkel, sur la mise en œuvre du plan d'austérité imposé à Athènes. M. Samaras aimerait que ses partenaires européens lui accordent un peu de temps pour instaurer la totalité des efforts budgétaires exigés de la Grèce en échange de l'aide internationale. Au fond, l'anxiété concernant la santé financière de la zone euro n'a pas abandonné le marché. Ces craintes multiples ont poussé des mouvements de vente dans quasiment tous les secteurs, notamment parmi les plus exposés aux vents de la conjoncture. Les groupes sidérurgiques ont ainsi dévissé, Nippon Steel fondant de 1,15% à 172 yens et JFE Holdings de 3,51% à 1 072 yens, tout comme le transport aérien, ANA, tombant de 1,12% à 176 yens, et les compagnies maritimes, Mitsui OSK coulant de 2,82% à 207 yens. Les fabricants d'électronique n'ont pas brillé - Sony lâchant 1,18% à 918 yens et Panasonic 1,93% à 559 yens -, à l'exception de la firme en difficulté Sharp qui a bondi de 5,49% à 192 yens, portée par l'espoir de nouveaux prêts bancaires en sa faveur. Dans l'industrie lourde, Toshiba a baissé de 2,53% à 270 yens et Mitsubishi Heavy Industries de 1,76% à 335 yens. Victimes des craintes pour le système financier international, les banques aussi ont perdu du terrain: Mitsubishi UFJ Financial Group 1,60% à 369 yens, Mizuho Financial Group 2,29% à 128 yens et Sumitomo Mitsui Financial Group 1,18% à 2 507 yens.