Dix milliards de dinars : c'est l'enveloppe allouée par le gouvernement pour recapitaliser les banques publiques. La loi de finances complémentaire pour 2007, adoptée par ordonnance présidentielle et publiée dans le Journal officiel, introduit en effet, cette mesure, laquelle est destinée à augmenter le capital des banques étatiques pour leur permettre de jouer un rôle plus actif dans le financement de l'économie. Il est vrai que le secteur bancaire est dans l'incapacité de financer les grands projets d'investissements ou même de prendre part de façon active dans le financement de la PME. La raison en est que les banques publiques manquent de ressources à long terme. Face à cette situation, de nombreuses sociétés se sont tournées vers les banques étrangères installées en Algérie et le marché obligataire pour financer leurs projets et se développer dans un marché très concurrentiel. Aussi, de nombreux observateurs estiment que la réforme bancaire ne peut se passer de la recapitalisation des banques. Il est vrai qu'avant l'enclenchement des réformes, l'Algérie disposait d'un système bancaire qui fonctionnait et évoluait en tant qu'instrument privilégié au service de l'économie publique et de la planification centralisée, et l'activité bancaire se trouvait alors exclusivement axée sur le bon fonctionnement des entreprises publiques, qui constituaient l'essentiel du potentiel économique de l'Algérie. Mais, il faudra désormais compter sur une diversification du paysage économique algérien dans lequel la banque devra jouer un rôle actif. C'est dans ce contexte que la loi sur la monnaie et le crédit a été promulguée, laquelle a permis la mise en place d' un nouvel environnement bancaire et financier. Cette loi consacre le caractère universel du système bancaire et financier algérien en permettant l'ouverture de cet espace aux banques et institutions financières nationales et étrangères. Elle a aussi permis la diversification du paysage bancaire lequel compte aujourd'hui près de 40 institutions bancaires et financières. La part des établissements privés et étrangers, plus de 10 % du marché, va en s'accroissant. Cette diversification de l'offre bancaire inhérente à l'ouverture du système bancaire algérien, autorise les banques et établissements financiers étrangers à s'installer ou à se faire représenter en Algérie et s'accompagne, de plus, d'un réel et très sérieux effort de modernisation. Ce processus, en cours, vise à élever le niveau de bancarisation encore très faible de l'économie algérienne et à rendre plus fluides les opérations interbancaires en améliorant, en sécurisant les réseaux de communication et en introduisant toute la panoplie des moyens de paiement modernes. Aussi, l'amorce de ce processus d'assainissement et de modernisation se traduit avant tout par la recapitalisation des banques publiques et l'assainissement de leurs portefeuilles d'engagements en plus du lancement de chantiers interbancaires.