Quarante milliards de dinars est le montant de l'enveloppe que les pouvoirs publics ont décidé de consacrer à la recapitalisation des banques publiques et ce, dans le cadre de la loi des finances complémentaire pour 2008. Cette mesure, rappelons-le, est destinée à augmenter le capital des banques étatiques pour leur permettre de jouer un rôle plus actif dans le financement de l'économie. Il faut savoir que les banques publiques entendent bien accompagner des investissements très lourds notamment dans la pétrochimie et l'énergie électrique, à l'image de la BEA, de la BNA, de la Cnep et du CPA. Ces dernières financent, d'ailleurs, le projet réalisation du complexe d'ammoniac et d'urée d'Arzew, lancé en partenariat entre Orascom Construction et Sonatrach à hauteur de 1,1 milliard d'euros. La BEA finance également les nouvelles lignes de production des sociétés des ciments de Aïn El-Kebira (Sétif), de Chlef ECDE et de Beni Saf. On l'aura donc compris, on amorce un nouveau virage dans le développement industriel du pays et les banques doivent suivre. Le temps des guichets doit être mis à mort pour laisser place à des banques performantes, capables d'accompagner les entreprises dans leur développement. Et c'est cela justement le but de la réforme. Aussi, de nombreux observateurs estiment que la réforme bancaire ne peut se passer de la recapitalisation des banques. Il est vrai qu'avant l'enclenchement des réformes, l'Algérie disposait d'un système bancaire qui fonctionnait et évoluait en tant qu'instrument privilégié au service de l'économie publique et de la planification centralisée, et l'activité bancaire se trouvait alors exclusivement axée sur le bon fonctionnement des entreprises publiques, qui constituaient l'essentiel du potentiel économique de l'Algérie. Mais, il faudra désormais compter sur une diversification du paysage économique algérien dans lequel la banque devra jouer un rôle actif. C'est dans ce contexte que la loi sur la monnaie et le crédit a été promulguée, laquelle a permis la mise en place d'un nouvel environnement bancaire et financier. Cette loi consacre le caractère universel du système bancaire et financier algérien en permettant l'ouverture de cet espace aux banques et institutions financières nationales et étrangères. Elle a aussi permis la diversification du paysage bancaire, lequel compte aujourd'hui près de 40 institutions bancaires et financières. Aussi, la LFC 2008 introduit de nouvelles mesures en faveur des banques. Les immobilisations corporelles amortissables et non amortissables, figurant au bilan clos au 31 décembre 2007, des banques et établissements financiers, peuvent être réévaluées au plus tard trois mois après la promulgation de la présente ordonnance. Les plus-values de réévaluation au titre de cette opération sont inscrites en franchise d'impôt, au compte écart de réévaluation au passif du bilan.