Les Bourses européennes ont ouvert, hier matin, en légère hausse dans les premières cotations. La crise de la dette en Europe et le ralentissement économique en Chine ainsi que les inquiétudes quant aux résultats de sociétés qui vont être publiés cette semaine aux Etats-Unis ont également pesé sur les premiers échanges. Les indicateurs avant-bourse étaient mitigés. Vendredi, Wall Street a terminé sans tendance et, ce matin, Tokyo a pris un peu plus d'un demi-point. En Chine, l'inflation est tombée à 1,9% en septembre, fournissant au gouvernement des marges de manœuvre pour des mesures de relance, ce qui peut soutenir les places boursières mondiales. Mais les marchés attendent surtout les chiffres trimestriels de croissance du pays, publiés jeudi. La méfiance est aussi "de mise avant la publication des résultats de Citi, cette après-midi", estiment les analystes chez Saxo Banque, pour qui "la saison des résultats (trimestriels des entreprises américaines) permettra notamment d'analyser un peu plus en profondeur le ralentissement économique global". Les marchés se préparaient en outre au Conseil européen qui se tient à Bruxelles jeudi et vendredi. "Le sommet de jeudi et vendredi pourrait être un tournant pour la zone euro", notait James Hughes, analyste chez Alpari UK. Le Premier ministre Antonis Samaras, a assuré, à un journal grec paru avant-hier, que les coupes dans les dépenses et hausses d'impôt requises par la troïka des créanciers - Fonds monétaire international (FMI), Union européenne (UE), et Banque centrale européenne (BCE) - seraient approuvées "dans les jours à venir" par le Parlement. D'ici au début du Sommet européen, a-t-il ajouté, le gouvernement grec et la troïka "seront parvenus à un accord sur les mesures budgétaires et les réformes de structure à mettre en œuvre en préalable" à l'obtention d'une nouvelle ligne de crédit de 31,5 milliards d'euros, en suspens depuis juin. Par ailleurs, l'Espagne restait aussi au cœur des préoccupations des cambistes, alors que le gouvernement espagnol est toujours réticent à demander un plan de sauvetage financier global, en plus de l'aide accordée cet été aux banques du pays, et ce malgré les attentes très élevées des marchés. Ainsi, "certains investisseurs et analystes tournent déjà leurs espoirs d'une solution aux problèmes de l'Espagne et de la Grèce vers le sommet européen de novembre", relevait Valentin Marinov, analyste chez CitiFX. Ce sommet extraordinaire des dirigeants européens pour trouver un accord sur le budget pluriannuel de l'Union européenne pour la période 2014-2020 se tiendra les 22 et 23 novembre 2012. Paris: le CAC 40 rebondit avant des publications aux USA (+0,89%) La Bourse de Paris rebondissait, hier, dans les premiers échanges (+0,89%), à l'entame d'une séance qui devrait être dominée par la publication d'indicateurs économiques américains et des résultats trimestriels de la banque Citigroup. Peu après l'ouverture, l'indice CAC 40 gagnait 30,18 points à 3419,26 points. Après avoir lâché 0,72% vendredi, le marché parisien se reprenait un peu avant une semaine qui s'annonce chargée en rendez-vous économiques. Les valeurs bancaires tiraient le marché vers le haut à l'image de BNP Paribas (+0,86% à 38,78 euros), Crédit Agricole (+1,26% à 6,05 euros) et Société Générale (+1,19% à 24,26 euros). PSA Peugeot Citroën poursuivait son ascension (+1,94% à 6,14 euros) après des informations de presse évoquant un rapprochement avec Opel. Vivendi prenait 2,29% à 15,65 euros. Le groupe travaille sur l'avenir de l'opérateur télécoms SFR et une fusion avec le câblo-opérateur Numericable est à l'étude, parmi d'autres options, selon la presse. Technip (+0,50% à 88,29 euros) ne se distinguait pas du marché après avoir obtenu en partenariat avec un chinois un contrat d'une valeur de près de 200 millions d'euros de China National Offshore Oil Corporation (CNOOC) pour un projet de développement gazier en mer de Chine. France Télécom gagnait 0,60% à 9,33 euros. Le groupe devrait afficher une hausse du nombre de ses abonnées à la téléphonie mobile sur l'année 2012, malgré l'arrivée de Free Mobile, a indiqué, samedi, son P-DG, Stéphane Richard, lors d'un entretien à la station de radio RTL. Eurosic (+0,28% à 32,10 euros) faisait moins bien que le marché, malgré un chiffre d'affaires pour les neuf premiers mois de 2012 en hausse de 29,6%. Mercialys était presque stable (+0,06% à 15,96 euros). La société a enregistré une progression de 1,3% de ses revenus locatifs sur les neuf premiers mois de l'année. Bongrain perdait 0,54% à 45,75 euros après avoir enregistré au troisième trimestre une légère progression de son chiffre d'affaires malgré une baisse de la consommation de produits fromagers. Enfin, Bic (-2,02% à 89,56 euros) était pénalisé par un abaissement de recommandation à "conserver", contre "acheter" auparavant, par Société Générale. Londres: le FTSE ouvre à l'équilibre, RBS lanterne rouge de l'indice La Bourse de Londres a ouvert à l'équilibre, hier, dans un marché attentiste, alors que la banque RBS était la lanterne rouge de l'indice vedette après le retrait de Santander d'un accord de près de 2 milliards d'euros. L'indice FTSE-100 des principales valeurs grappillait 4,13 points, dans les premières cotations, soit une très légère progression de 0,07% par rapport à la clôture de vendredi, à 5 797,45 points. En dernière position, Royal Bank of Scotland (RBS) lâchait 2,18% à 265 pence. La banque a annoncé, vendredi dernier, que l'espagnole Santander avait renoncé à un accord portant sur l'achat de 316 de ses agences pour un montant de près de 2 milliards d'euros. Selon une source proche du dossier, Virgin Money s'intéresse à ces agences tandis que le Financial Times a évoqué par ailleurs l'intérêt du fonds américain JC Flowers. Les valeurs minières étaient également sous pression, Rio Tinto cédant 1,08% à 2 989,5 pence, Kazakhmys 1,05% à 708 pence, Fresnillo 1% à 1 920,6 pence et BHP Billiton 0,78% à 1 920 pence. Parmi les hausses, le groupe de magasins de bricolage Kingfisher prenait 0,67% à 270,3 pence, le groupe de défense BAE Systems 0,61% à 329,1 pence et le géant de la distribution Tesco 0,46% à 311,425 pence. Francfort: le Dax en hausse de 0,68%, Douglas gagne plus de 7% La Bourse de Francfort était en hausse, hier dans la matinée, après avoir fait du surplace à l'ouverture, dans une séance qui devrait être surtout rythmée par des nouvelles en provenance des Etats-Unis et alors que le titre Douglas gagnait plus de 7%. Peu après l'ouverture, l'indice Dax des trente valeurs vedettes progressait de 0,68% à 7 281,88 points et le MDax des valeurs moyennes avançait de 0,65% à 11 304,53 points. Le marché francfortois attend la publication d'indicateurs et de résultats aux Etats-Unis, souligne Wolfgang Albrecht, analyste de la banque LBBW. Sur le MDax, le titre du groupe de distribution Douglas bondissait de 7,59% à 37,44 euros, se hissant en tête de l'indice, après l'officialisation par la société d'investissement américaine Advent International de son offre de rachat. Beauty Holding Three, filiale d'Advent, propose un prix de 38 euros par action Douglas, groupe présent dans la parfumerie mais aussi les bijoux, les chocolats et les librairies. Sur le Dax, le numéro deux allemand de l'énergie RWE gagnait 1,49% (à 35,08 euros). Les principaux opérateurs de réseaux électriques en Allemagne ont annoncé lundi un relèvement de près de 50% de la taxe payée par les consommateurs allemands pour soutenir le développement des énergies vertes, à la suite de la décision de Berlin de sortir du nucléaire. Le titre du numéro un allemand de l'énergie Eon progressait pour sa part de 0,69% à 18,28 euros. Du côté des valeurs bancaires, Deutsche Bank était en forme et évoluait en hausse de 1,30% à 33,04 euros tandis que Commerzbank prenait 1,49% à 1,49 euro. L'action du numéro un mondial de la chimie BASF gagnait 1,21% à 65,16 euros. Le groupe a annoncé vendredi vouloir acquérir une branche du polonais Ciech, pour un montant évalué par la presse à 43 millions d'euros. Le géant industriel Siemens voyait son titre prendre 0,23% à 76,39 euros. Selon le Financial Times Deutschland, le groupe pourrait renoncer à son offre de rachat (pour 1,3 milliard d'euros) sur l'italien Ansaldo Energia en raison de l'apparition d'une offre concurrente. Le producteur de sel et d'engrais K+S était en queue d'indice, perdant 2,43% à 36,78 euros. La banque Barclays a abaissé, hier, son objectif de cours de 48 à 47 euros. Suisse : ouverture dans le vert La Bourse suisse a ouvert en hausse, hier, effaçant dès les premiers échanges son plus haut annuel touché au début de la semaine dernière. La bonne tendance d'ensemble est quelque peu troublée par les deux groupes de transport et logistique Kühne+Nagel et surtout Panalpina, qui pèsent sur les indices. Dans les premiers échanges, le Swiss Market Index (SMI) prenait 0,46% à 6 686,04 points, après un plus haut de l'année à 6 692,79 points. Le Swiss Leader Index (SLI) gagnait 0,49% à 993,04 points, le Swiss Performance Index (SPI) avançait de 0,42% à 6 165,02 points. Les nouvelles de sociétés sont rares, à l'exception des deux transporteurs déjà mentionnés. Cela va changer dans les jours à venir, avec les résultats sur neuf mois de Roche (+1,0%), aujourd'hui, suivis par ceux de Nestlé (+0,3%) jeudi. Roche était soutenu par une bonne nouvelle de sa filiale Genentech, qui a reçu l'approbation de la FDA pour étendre l'homologation de son médicament Actemra (tocilizumab) dans le traitement de l'arthrite rhumatoïde, modérée à sévère, pour les adultes. Kühne+Nagel (-0,3%) faisait partie des rares perdants. Les résultats sur neuf mois publiés, hier matin, par le groupe de transport et logistique sont plus ou moins en ligne avec les attentes, mais sans bonne surprise, selon des intervenants. Panalpina, qui ne fait pas partie des blue chips, reculait fortement de 7,7% après l'annonce, vendredi soir, d'un avertissement sur bénéfice. Panalpina a déçu, une fois de plus, a commenté la BCZ/ZKB. La banque cantonale abaissera ses prévisions pour le groupe logistique, mais maintient pour l'instant la recommandation "pondérer au marché". En revanche, Citigroup a ramené la recommandation à "neutral" ("buy") et Kepler à "under review" ("buy"). La grande majorité des blue chips gagnaient du terrain. Givaudan, Geberit (les deux +1,1%) et Credit Suisse (+1,1%) faisaient la plus grande avancée. CS était quelque peu soutenu par une recommandation d'Exane BNP Paribas, relevée à "neutral" ("underperform"). Après un été difficile, l'Investment banking s'est révélé particulièrement fort en septembre, a commenté la banque. UBS (+0,8%) suivait de très près. Une plainte collective a été déposée aux Etats-Unis contre plusieurs banques européennes et américaines pour avoir manipulé le taux Libor. Le titre UBS n'en a toutefois été que peu affecté. Sur le marché élargi, Addex (+1,3%) gagnait légèrement du terrain. La société biopharmaceutique genevoise a encaissé 10,3 millions de dollars lors d'un placement privé. Tokyo: le Nikkei en hausse de 0,51% à la clôture La Bourse de Tokyo a fini, hier, en hausse de 0,51%, la chasse aux bonnes affaires compensant le fort repli du groupe japonais de la téléphonie mobile Softbank qui planifie le rachat de son concurrent américain Sprint Nextel. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a gagné 43,81 points à 8 577,93 points, soit +0,51%. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a également progressé de 0,65%, soit 4,67 points à 722,99 points. L'activité a été faible avec 1,54 milliard d'actions échangées sur le premier marché. Softbank a été un frein majeur à la progression de l'indice, ses actions chutant de 5,30% à 2 268 yens. Elles avaient déjà plongé de 17%, vendredi, après que l'opérateur de téléphonie mobile eut fait part de son intention de prendre une participation de 70% de Sprint pour un montant de 20 milliards de dollars. Les titres des constructeurs automobiles et des aciéristes ont rebondi dans l'après-midi ramenant les principaux indices en territoire positif, ont indiqué les courtiers. Le groupe Honda a pris 3,89% à 2 429 yens, Toyota a gagné 2,07% à 2 995 yens et Nissan a crû de 1,35% à 675 yens. Les gains des exportateurs s'expliquent également par le fléchissement du yen face au dollar, les produits japonais étant ainsi moins chers à l'étranger. Le premier fabricant nippon de semi-conducteurs Renesas Electronics a vu son action bondir de 14,39% à 302 yens après l'annonce de son rachat par un consortium public-privé japonais, pour 2 milliards d'euros.