Les prix du pétrole hésitaient autour de l'équilibre, hier, en cours d'échanges européens, le marché faisant preuve de prudence avant les chiffres hebdomadaires sur les stocks pétroliers américains, et à la veille d'une salve de statistiques très attendues en Chine. À la mi-journée, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre, dont c'est le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, valait 113,88 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 12% par rapport à la clôture de la veille. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en novembre avançait de 7 cents à 92,16 dollars. Le léger repli du Brent était alimenté par le passage au contrat pour livraison en décembre, qui s'échangeait 1 dollar en-dessous du contrat de novembre lors de l'expiration de celui-ci, avant-hier soir, soulignaient les experts de Commerzbank. Mais au-delà de ce facteur technique, le marché est assombri par l'annonce d'une hausse, bien plus forte que prévu, de 3,7 millions de barils des stocks américains de brut lors de la semaine achevée le 12 octobre, dans les estimations de la fédération professionnelle API publiées la veille, ajoutait-on chez Commerzbank. Dans ce contexte, les investisseurs se montraient prudents avant les chiffres officiels publiés, hier, par le Département américain de l'Energie (DoE), considérés comme un baromètre de la demande pétrolière des Etats-Unis, premier consommateur de brut au monde. Selon les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires, le DoE devrait faire état d'une augmentation de 1,3 million de barils des stocks de brut aux Etats-Unis la semaine dernière (une prévision plus modérée que les estimations de l'API). Ces stocks avaient grimpé de 1,7 million de barils la semaine précédente. Les réserves d'essence sont quant à elles attendues en hausse de 300.000 barils, et les stocks de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage), en baisse de 1 million de barils. Les opérateurs faisaient par ailleurs montre de prudence avant une batterie de statistiques importantes, dont les chiffres de la croissance au troisième trimestre, prévues jeudi en Chine, et qui devraient donner des indications sur la vigueur économique du deuxième pays consommateur de brut de la planète. Les indicateurs économiques aux Etats-Unis ont été dans l'ensemble meilleurs qu'attendu ces dernières semaines, mais les statistiques récemment publiées en Chine n'ont en revanche pas été de nature à atténuer les inquiétudes sur un ralentissement de l'activité dans le pays, observait Olivier Jakob, analyste du cabinet Petromatrix. Le Brent devrait cependant rester soutenu par de nouveaux retards, pour des raisons techniques, dans le redémarrage de plateformes de la mer du Nord après une longue période de maintenance en septembre. Ces travaux de maintenance ont entraîné en septembre un important recul de la production de pétrole de la Norvège, qui a chuté de 17% par rapport à celle du mois d'août, et s'est affichée 15% en-deçà des prévisions officielles, selon des chiffres provisoires publiés, hier, par la Direction norvégienne du pétrole. Le marché continuait par ailleurs de surveiller les tensions persistantes au Moyen-Orient, après un nouveau renforcement, lundi, par l'Union européenne (UE) de ses sanctions financières et commerciales contre l'Iran, soupçonné de développer un programme nucléaire à visée militaire. En Asie, les cours du pétrole étaient hésitants dans la matinée, entre une hausse attendue des stocks hebdomadaires américains de but et des développements positifs dans la zone euro. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en novembre gagnait 35 cents, à 92,44 dollars, dans les échanges matinaux. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison à même échéance cédait 4 cents à 113,96.