La présidence tunisienne a indiqué prolonger de trois mois l'état d'urgence, jusqu'à fin janvier 2013, contre un mois habituellement, ont rapporté les médias de l'Etat, mercredi dernier. Cette décision semble signifier une détérioration des conditions de sécurité en Tunisie."Le président de la république provisoire Moncef Marzouki a décidé mercredi de prolonger de trois mois l'état d'urgence à compter du 1er novembre 2012". Cette décision a été prise "sur proposition de cadres sécuritaires et militaires et après concertation avec le chef du gouvernement provisoire (Hamadi Jebali) et le président de l'Assemblée nationale Constituante" Mustapha Ben Jaafar", selon la même source. L'état d'urgence, qui accorde des pouvoirs d'intervention accrus aux forces de l'ordre et à l'armée, est en vigueur en Tunisie depuis janvier 2011 et la fuite du président Zine El Abidine Ben Ali à l'issue d'une révolution. Depuis juillet, il n'était prolongé que par tranches de 30 jours, et les autorités assuraient que cela témoignait d'une amélioration des conditions de sécurité. Mais depuis plusieurs semaines, les incidents violents, parfois sanglants, se sont multipliés en Tunisie. Les plus graves ont impliqué des groupuscules islamistes radicaux.Mardi soir, un salafiste présumé a ainsi été tué dans l'attaque de deux postes des forces de l'ordre dans la banlieue de la capitale tunisienne. Le 14 septembre, des centaines de militants de cette mouvance ont pris d'assaut l'ambassade des Etats-Unis (quatre morts parmi les assaillants). Les forces de l'ordre manifestent contre les violences Quelques centaines d'agents des différents services de sécurité tunisiens ont manifesté jeudi pour dénoncer les attaques dont ils se disent les victimes, notamment de la part de la mouvance salafiste, et leur manque de moyens. Des policiers, des agents de la Garde nationale, de la protection civile et de la garde présidentielle se sont réunis pendant une heure devant le ministère de l'Intérieur jeudi matin. Nous dénonçons les violences contre les agents et demandons au gouvernement de prendre les mesures nécessaires très rapidement pour protéger les agents et leurs familles qui sont menacés, a déclaré aux m2dias présents sur les lieux, Sami Gnaoui, un responsable du Syndicat général de la Garde nationale. Les forces de l'ordre réclament en particulier des équipements et des instructions leur permettant d'user de tous les moyens nécessaires pour assurer leur sécurité lorsqu'ils sont attaqués. Les manifestants se plaignent aussi du manque de reconnaissance de la population tunisienne, alors que la police a très mauvaise réputation en Tunisie en raison de la répression sous le président déchu Zine El Abidine Ben Ali.