Les principales Bourses européennes ont ouvert en baisse, hier, dans le sillage des places asiatiques, dans un climat d'incertitude avant l'élection présidentielle américaine d'aujourd'hui et l'ouverture, jeudi, du Congrès du Parti communiste chinois. À Paris, le Cac 40 perd 0,64% à 3 470,02 points dans les premiers échanges. Francfort recule de 0,46% et Londres de 0,46%, moins cependant que la Bourse de Madrid qui lâche 1,02%. L'indice paneuropéen Eurostoxx 50 abandonne 0,68%. "Les marchés reculaient, hier matin, en raison d'un regain d'aversion au risque avant les élections américaines. La prudence des investisseurs est également dictée par la situation en Chine, où le parti communiste va commencer, jeudi, son Congrès qui doit assurer une transition de génération dans son leadership", explique un trader parisien. La prudence des marchés était alimentée par le fait que de nombreux événements sont attendus cette semaine avec notamment une passation de pouvoir en Chine et une réunion de la Banque centrale européenne (BCE) jeudi. Les investisseurs préfèrent prendre des bénéfices avant d'avoir "une idée plus claire sur les négociations en Grèce ainsi que sur les changements politiques en Chine et aux Etats-Unis", relève Markus Huber, analyste chez ETX Capital. La zone euro sera encore surveillée de près, d'autant que les ministres des Finances et banquiers centraux du G20 ont débuté dimanche une réunion de deux jours à Mexico qui va maintenir la pression sur l'Europe, sur fond de négociations en Grèce pour une nouvelle tranche d'aide. De son côté, le chômage a continué sa progression en Espagne en octobre, avec 4,83 millions de demandeurs d'emploi, alors que le pays multiplie les mesures de rigueur, au risque de retarder sa sortie de la récession. Le CAC opte pour la prudence, avant l'élection américaine La Bourse de Paris a ouvert en baisse, hier, (-0,63%), dans le sillage de Wall Street, vendredi soir, faisant preuve de prudence à l'approche de l'élection présidentielle américaine, alors que la séance sera pauvre en rendez-vous économiques. Peu après l'ouverture, l'indice CAC 40 perdait 22,03 points à 3470,43 points, après avoir pris 0,49% vendredi. Le marché parisien évoluait dans les pas de la Bourse de New York, qui a terminé en nette baisse, vendredi, méfiante avant un scrutin américain très incertain. "Les attentes portent désormais essentiellement sur les résultats des élections américaines", soulignent les économistes du courtier Aurel BGC. Selon eux, ces résultats auront "des conséquences économiques et sectorielles importantes". Au-delà du nouveau président, les marchés s'inquiètent de l'impact du "mur budgétaire", qui combinerait l'expiration d'avantages fiscaux et l'entrée en vigueur automatique de baisses des dépenses publiques, en l'absence d'accord entre démocrates et républicains. Les valeurs industrielles, les plus sensibles à la conjoncture, tiraient le marché parisien vers le bas, à l'image de Renault (-1,22% à 34,86 euros), Michelin (-1,43% à 67,03 euros), ArcelorMittal (-1,00% à 11,79 euros) et Schneider Electric (-1,10% à 49,67 euros). De même, les banques reculaient, comme BNP Paribas (-0,50% à 38,77 euros), Crédit Agricole (-1,49% à 5,89 euros) et Société Générale (-0,95% à 25,15 euros), qui doivent toutes trois publier leurs résultats pour le troisième trimestre dans la semaine. CGGVeritas (-2,05% à 24,79 euros) était en nette baisse malgré la confirmation de ses prévisions pour 2012 et une sensible progression de ses résultats au troisième trimestre. Eurofins perdait 1,71% à 118,15 euros en dépit de ventes en hausse de 27% et d'un bénéfice net en progression de 8% au troisième trimestre. Au contraire, Iliad progressait (+1,30% à 124,35 euros) à la faveur d'un relèvement de recommandation à "surpondérer", contre "neutre" auparavant, par JPMorgan Cazenove. Sodexo lâchait 0,21% à 60,39 euros après avoir finalisé l'acquisition de la totalité du capital de la société mexicaine Servi-Bonos, spécialisée dans l'émission de titres restaurants et de cartes d'alimentation au Mexique. Ingenico perdait 1,86% à 40,00 euros. Le groupe a indiqué, hier, s'attendre à une hausse "significative" du volume de ses ventes en 2012, grâce au "succès" de sa nouvelle gamme de produits. Francfort: le DAX en baisse, prudente avant l'élection américaine La Bourse de Francfort était en baisse, hier, au seuil d'une semaine qui s'annonce chargée, les investisseurs ayant en ligne de mire l'élection présidentielle aux Etats-Unis, une réunion mensuelle de la BCE et une nouvelle vague de résultats trimestriels. L'indice vedette Dax cédait 0,70% à 7 312,36 points dans les premiers échanges, tandis que le MDax des valeurs moyennes reculait de 0,31% à 11 590,33 points. En l'absence d'indicateurs macroéconomiques majeurs, mis à part l'indice ISM d'activité dans les services pour octobre aux Etats-Unis, le marché francfortois devrait évoluer avec prudence. La semaine est marquée par un agenda chargé. Les investisseurs scruteront aujourd'hui le résultat de l'élection présidentielle américaine et jeudi, la conférence de presse mensuelle du président de la BCE à l'issue de la réunion du conseil des gouverneurs. Le tout sur fond d'une nouvelle batterie de résultats trimestriels d'entreprises du Dax. "A la veille de l'élection présidentielle américaine, le Dax devrait évoluer sans impulsion", notait Wolfgang Albrecht, de la banque régionale allemande LBBW. Sur le Dax, les valeurs bancaires étaient à la peine. Deutsche Bank chutait de 2,27% à 34,81 euros et Commerzbank de 1,31% à 1,50 euros. Le titre Bayer perdait également du terrain, en baisse de 0,44% à 67,13 euros, malgré un feu vert accordé hier par l'Agence fédérale américaine des médicaments (FDA) pour son anticoagulant oral Xarelto, sur lequel reposent beaucoup de ses espoirs. Le conglomérat Siemens reculait de 0,40% à 79,24 euros, après des informations de presse, hier, selon lesquelles sa récente décision de sortir du solaire lui coûterait plus cher que prévu et constituerait un "désastre financier", selon le journal allemand Financial Times Deutschland. Suisse : ouverture un peu plus faible, défensives recherchées La Bourse suisse a ouvert, hier, sur une note un peu plus faible. Après les avances de vendredi et de la semaine passée, qui a vu le SMI gagner 1,5%, on assistait à une petite consolidation. Dans les premières cotations, le SMI reculait de 0,22% à 6 686,39 points, le SLI de 0,38% à 1 011,81 points et le SPI de 0,27% à 6 168,48 points. Parmi les 30 titres du SMI/SLI, trois seulement gagnaient du terrain, deux étaient inchangés et 25 en baisse. Les informations en provenance d'entreprises sont assez rares. Transocean fait exception, qui a publié ses chiffres trimestriels. Le groupe de forage pétrolier en haute mer a affiché une perte nette de 381 millions de dollars, à cause de charges de 880 millions de dollars liées aux activités non poursuivies. Avant-bourse, le titre, coté à New York et à Zurich, reculait de 2% environ. A l'heure mentionnée, il cédait nettement moins: -0,4%. Les premiers commentaires d'analystes parlent de chiffres mitigés. Cette semaine, plusieurs sociétés du SMI publient leurs chiffres trimestriels, à savoir Adecco (-1,3%) aujourd'hui, Holcim (-0,3%) demain, Swiss Re (-0,9%) et Swisscom (-0,1%) jeudi et Richemont (-0,1%) qui publiera lui ses chiffres semestriels vendredi. Les bancaires continuent de retenir l'attention. UBS (-0,9%) a annoncé la semaine passée d'importantes mesures de restructuration de sa banque d'affaires et sa focalisation sur la gestion de fortune. Le titre a gagné 18% sur la semaine et on devrait assister à des prises de bénéfices, qui avaient d'ailleurs déjà commencé vendredi. A moyen terme, les acteurs restent convaincus que cette action affichera encore une bonne dynamique. CS, qui a gagné 5% la semaine passée, reculait de 0,9%. Une consolidation se dessine aussi pour les valeurs du luxe. En plus de Richemont, déjà mentionné, Swatch cédait 1,0%. La semaine passée, ces deux titres avaient gagné près de 9%. Les poids lourds défensifs se présentaient sous un jour favorable. Roche gagnait 0,4% à 181,40 francs suisse, meilleure performance des blue chips. Le groupe bâlois a fait état de résultats positifs d'une étude avec Aleglitazar, pour le traitement du diabète de type 2 chez les patients souffrant de faiblesse rénale modérée. Vontobel a relevé l'objectif de cour à 211 francs suisse. Roche reste un leader dans le domaine de l'oncologie, selon les analystes. Nestlé gagnait 0,1% et Novartis reculait de 0,5%. Sur le marché élargi, Leclanché chutait de 42% après un avertissement sur bénéfice. L'entreprise yverdonnoise a enregistré des retards pour plusieurs projets de stockage d'énergie pour l'industrie. En plus, le marché des cellules lithium-ion pour les petites centrales électriques installées dans des maisons individuelles n'évolue pas comme prévu. Leclanché a adapté ses prévisions de chiffre d'affaires et de bénéfice, à la baisse. Pour couronner le tout, les liquidités sont minces et l'entreprise étudie les options pour lever de nouveaux capitaux. Dufry (-1,4%) a publié ses chiffres trimestriels, tout comme Phoenix Mecano (+0,3%). Les données des deux entreprises se sont révélées assez conformes aux attentes. Partners Group (-1,4%) a annoncé son intention d'augmenter le flottant de ses actions, qui est actuellement de 52% environ. Les trois membres fondateurs et actionnaires principaux vont accepter de réduire un peu leur participation, ce qui est accueilli avec un sentiment légèrement négatif. Tokyo: le Nikkei cède 0,48% sur des prises de bénéfices L'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo a terminé, hier, la séance en baisse de 0,48% sur des prises de bénéfices, mais le recul a été limité par des informations de presse sur une possible révision positive des prévisions de résultats annuels du groupe d'automobiles Toyota. Le Nikkei 225 des valeurs vedettes, qui avait progressé lors des trois précédentes séances, a perdu 43,78 points pour s'afficher à 9 007,44 points à la fermeture. La proximité des élections pour le choix du prochain président des Etats-Unis incite les donneurs d'ordres à la prudence, ont souligné les courtiers. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a pour sa part régressé de 0,55%, soit un recul de 4,14 points, pour finir à 747,95 points. La journée boursière a été peu active avec seulement 1,46 milliard de titres échangés sur le premier marché, un niveau très bas. Les acteurs de la place tokyoïte attendaient avec impatience la publication des comptes semestriels et des prévisions annuelles de Toyota, lesquels sont tombés immédiatement après la clôture. Toyota a effectivement légèrement amélioré son estimation de bénéfices d'exploitation et net pour l'exercice qui sera clos en mars prochain. Anticipant cette annonce, les investisseurs ont misé sur le titre qui a ainsi progressé de 2,2% dans la journée pour terminer à 3 210 yens. L'action de son concurrent Honda a pour sa part augmenté de 1,22% à 2 497 yens et celle de Nissan de 0,73% à 691 yens. Nissan annoncera ses résultats semestriels aujourd'hui après la fermeture du marché. Dans l'autre secteur-vedette, celui de l'électronique, l'attention s'est focalisée sur Panasonic, dont l'action a encore dévissé de 5,59% à cause de ses très mauvaises perspectives financières et de la nouvelle dégradation de la note de sa dette vendredi par l'agence Standard & Poor's. Le titre Panasonic, le plus échangé de la journée, est tombé à 388 yens, soit un nouveau recul de 23 yens, après avoir déjà dégringolé de plus de 100 yens depuis le 1er novembre, au lendemain de l'annonce surprise de prévisions de pertes colossales pour l'année budgétaire en cours.Le titre de son rival Sony a quant à lui fléchi, hier, de 2,25%, à 913 yens et l'action Sharp a perdu 6,67% pour terminer à 154 yens, ces deux entreprises étant également malmenées par la conjoncture, la concurrence et la cherté handicapante de la devise nippone. Les valeurs des groupes majeurs du domaine de la photo, Canon et Nikon, ont pour leur part respectivement baissé de 1,27% à 2.556 yens et 2,39% à 1 882 yens.