Les Bourses européennes ont ouvert en baisse, hier, dans des marchés qui restent sur la défensive dans la crainte de nouvelles déceptions au niveau des résultats trimestriels et dans l'incertitude persistante sur une éventuelle demande d'aide internationale de l'Espagne. À Paris, l'indice CAC 40 perd 0,82% à 3 406,85 points dans les premières cotations. À Francfort, le Dax cède 0,45% et à Londres, le FTSE perd 0,46%. L'indice paneuropéen EuroStoxx 50 recule de 0,43%, plombé notamment par les valeurs cycliques et les financières. Au Japon, le Nikkei a fini proche de l'équilibre hier. Ewald Nowotny, membre du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne, a déclaré, avant-hier, que l'Espagne n'avait pas besoin dans l'immédiat d'avoir recours au nouveau programme de rachat de titres de la BCE et devrait d'abord essayer de se refinancer avant de solliciter cette aide. "Le marché reste focalisé sur l'Espagne et de plus, nous avons eu une série plutôt mitigée de résultats de sociétés européennes" commente Richard Griffiths, de Berkeley Futures. La fermeture des marchés américains en raison de l'ouragan Sandy qui doit aborder dans les heures à venir la côte Est des Etats-Unis devait limiter l'activité hier. Paris: le CAC en baisse, déçu par des résultats venant d'Asie La Bourse de Paris était en recul, hier en début de matinée (-0,65%), dans un marché qui s'annonce calme avec la fermeture exceptionnelle de Wall Street et accusant le coup de dernières publications trimestrielles décevantes venant d'Asie. Peu après l'ouverture, le CAC 40 cédait 20,63 points pour s'inscrire à 3414,53 points. Hier la séance s'annonçait calme avec la fermeture totale de la Bourse de New York hier et probablement aussi aujourd'hui, à cause du passage de l'ouragan Sandy. La dernière fois que Wall Street avait fermé pour des raisons exceptionnelles remonte aux attentats du 11 septembre 2001. Et la dernière fermeture du marché pour cause d'ouragan date de 1985. L'approche des élections présidentielles incite également à la prudence. "Les grands gérants de portefeuilles devraient refuser de prendre des positions tranchées avant de connaître le résultat de l'élection présidentielle américaine", souligne le courtier IG Market. Autre facteur qui pèse sur le marché, les résultats très médiocres des grands groupes dans le monde. Ainsi les entreprises asiatiques ne font pas exception à la règle et ont annoncé, hier, des résultats décevants (Honda, Nomura, Sinopec...) Enfin sur l'Europe c'est toujours le statu quo. La Grèce n'a pas reçu officiellement un délai de paiement pour le remboursement de ses échéances et l'Espagne n'a pas encore fait sa demande d'aide financière à l'Europe. Parmi les valeurs, Ipsen se distinguait à la hausse (+2,83% à 18,92 euros) après avoir publié un chiffre d'affaires en hausse de 5% sur un an au troisième trimestre. Le laboratoire a précisé à la hausse son objectif de croissance de ses ventes de médecine de spécialité pour l'année 2012, désormais fixé "autour de 10%". Il tablait auparavant sur le haut d'une fourchette de 8 à 10% de progression Le secteur automobile accusait le coup des mauvais chiffres de Honda. Renault reculait de 1,90% à 34,08 euros, Peugeot perdait 1,65% à 5,19 euros. Mauvaise orientation pour l'équipementier Valeo (-1,09% à 33,09 euros). Le groupe a acquis en co-entreprise avec V. Johnson Enterprises la dernière usine de composants automobile du constructeur américain Ford aux Etats-Unis. Les valeurs industrielles à l'instar de ArcelorMittal (-1,97% à 11,78 euros), Saint-Gobain (-1,39% à 26,91 euros) étaient en recul. Les parapétrolières étaient mal orientées après la baisse du bénéfice trimestriel de Sinopec, géant chinois de l'énergie. Vallourec cède 1,79% à 32,07 euros, Technip recule de 1,21% à 86,12 euros. Londres évolue en baisse de 0,40% La Bourse de Londres a ouvert en baisse, hier, les investisseurs se montrant inquiets par le dossier grec, alors que Wall Street sera par ailleurs fermé. L'indice FTSE-100 des principales valeurs perdait 23,01 points dans les premières transactions, soit un recul de 0,40% par rapport à la clôture de vendredi, à 5 783,7 points. "Les actions européennes commencent la semaine sous pression en raison de mauvais résultats d'entreprises en Asie et des négociations sur une extension de la date limité accordée à la Grèce pour atteindre ses objectifs budgétaires", a commenté Markus Huber, courtier chez ETX Capital. La Grèce va devoir encore mener à bien 150 nouvelles réformes de son économie engluée dans la récession et ses créanciers accepter des pertes supplémentaires, telles sont les recommandations du rapport provisoire des auditeurs mandatés par la troïka, rapportait dimanche l'hebdomadaire allemand Der Spiegel. Les banques étaient dans le rouge, à l'image de Barclays (-1,36% à 229,3 pence), Royal Bank of Scotland (RBS) (-1,22% à 274,3 pence) et Lloyds Banking Group (1,11% à 40 pence). Du côté des gagnants, le groupe Pearson prenait 0,98% à 1 233 pence, soit la plus forte progression de l'indice. Il a annoncé, hier, un accord avec l'allemand Bertelsmann pour rapprocher leurs maisons d'édition respectives Penguin et Random House afin de créer un géant mondial de l'édition en langue anglaise. Les activités des deux entreprises seront regroupées dans une coentreprise baptisée Penguin Random House, dont Bertelsmann détiendra 53% et Pearson 47%. Francfort: sans Wall Street, le DAX recule, inquiet pour la Grèce La Bourse de Francfort évoluait en baisse, hier, dans un marché qui devrait rester calme avec la fermeture exceptionnelle de Wall Street, même si les inquiétudes des investisseurs sur la Grèce sont reparties à la hausse. L'indice vedette Dax perdait 0,63% à 7 186,48 points dans les premiers échanges, tandis que le MDax des valeurs moyennes cédait 0,55% à 11 350,23 points. Du côté des valeurs, le titre Linde prenait la première position du Dax, en hausse de 2,21% à 131,65 euros. Le producteur de gaz industriels a annoncé, hier, avoir réalisé un bénéfice net en hausse de 7,9% au troisième trimestre 2012 par rapport à la même période en 2011, un résultat meilleur qu'attendu. Il a également annoncé la mise en œuvre d'un programme d'économies courant de 2013 à 2016 afin de réduire ses coûts de 750 à 900 millions d'euros. "En dépit d'un environnement plus difficile, Linde a réussi à produire des résultats solides. L'annonce attendue d'un nouveau plan d'économie alimente l'espoir d'une amélioration de sa rentabilité", estimaient les analystes de la banque Equinet. L'équipementier sportif Adidas progressait de 0,55% à 65,34 euros. Les analystes d'Equinet ont estimé que le groupe gardait son potentiel de croissance et de marges et ont maintenu leur recommandation d'achat de ce titre. A l'inverse, le numéro un européen de l'automobile Volkswagen reculait de 0,16% à 154,15 euros. Sa filiale de camions, l'allemand MAN, va faire une pause dans sa production, et ce depuis hier et jusqu'à vendredi dans ses usines de Munich (sud) et Salzgitter (nord), qui affectera 15 000 personnes, en raison de la mauvaise conjoncture. Sur le MDax, le titre MAN perdait lui 1,30% à 76,05 euros. Suisse ; le recul continue, UBS se démarque et grimpe La Bourse suisse évolue encore dans le rouge, hier en début de séance. Le SMI continuait donc son recul constaté ces sept dernières séances. Dans les premiers échanges, le SMI reculait de 0,175 à 6 589,63 points, le SLI de 0,085 à 987,90 points et le SPI de 0,17% à 6 086,73 points. UBS (+4,8%) montait fortement et monopolisait l'attention. Divers articles parus dans la presse dominicale ont spéculé sur l'imminence de l'annonce d'une grosse restructuration de la division Investment Banking de la grande banque. Le cas échéant, UBS va accroître l'importance du Wealth Management et cela serait très positif pour le cours de l'action. Les médias anglo-saxons notamment ont accordé beaucoup de place à ces spéculations. La nouvelle pourrait être annoncée par UBS aujourd'hui avec la publication des chiffres trimestriels. Les analystes parlent de stratégie "radicalement" nouvelle. Selon Citigroup par exemple, cette potentielle restructuration constituerait une direction radicalement nouvelle avec une banque d'investissement plus étroitement focalisée sur la gestion de fortune. Goldman Sachs relève que, le cas échéant, UBS procéderait à la plus grosse restructuration de l'Investment Banking en Europe, réduisant substantiellement ses ambitions dans ce secteur. L'effet serait positif pour l'action. Julius Bär (+1,8%) évoluait aussi à contre-courant. UBS a relevé sa recommandation à "buy" et nettement augmenté l'objectif de cours, en relation avec les opportunités offertes par l'acquisition du Wealth Management hors-USA et du Japon de Merrill Lynch. Nestlé était inchangée, contenant aussi la baisse de l'indice. Credit Suisse reculait de 0,8%. La presse dominicale a fait état d'une étude non publiée d'UBS, qui estime que sa rivale est sous-capitalisée. Les analystes d'UBS ont en revanche légèrement relevé l'objectif de cours de l'action CS après les chiffres trimestriels et maintenu la recommandation à "neutral". Adecco perdait 1,7%, après avoir déjà chuté de plus de 5% vendredi suite à une étude sectorielle critique de Goldman Sachs. Hier, Manpower a estimé que 150 000 emplois temporaires sont en danger en Allemagne en raison des augmentations de salaires pour les travailleurs temporaires dans les industries de la métallurgie et de la chimie. Swiss Re (-1,5%) et Zurich (-1,3%) reculaient nettement aussi, en prévision des dégâts que Sandy va causer aux USA. Swiss Life perdait 1,2% et Lonza 1,0%. Le président du conseil d'administration de Lonza Rolf Soiron a démenti dans la presse dominicale que Lonza soit un candidat au rachat. La presse a aussi spéculé sur des mesures pour augmenter la productivité de l'usine de Viège. Lonza, tout comme Clariant (-0,7%) et Sika (-0,2%) publient leurs chiffres trimestriels demain. SGS reculait de 0,7%. Vontobel a relevé, après des journées des investisseurs la semaine passée, que les perspectives à long terme de SGS sont toujours positives, même si certaines activités sont actuellement sous pression. La banque a confirmé "buy" et a mis l'objectif de cours en révision pour une éventuelle hausse. Sur le marché élargi, Gurit chutait de 7,6% après l'avertissement sur bénéfice de vendredi soir. Tokyo: clôture stable (Nikkei: -0,04%), prudence avant la Banque du Japon La Bourse de Tokyo a terminé la séance d'hier quasi stable (-0,04%), les investisseurs attendant avec prudence l'issue d'une réunion de la Banque du Japon aujourd'hui. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes s'est effrité de 3,72 points à 8 929,34 points. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a cédé de son côté 0,13%, lâchant 0,93 point à 740,30 points. L'activité a été extrêmement faible, avec 1,42 milliard d'actions échangées sur le premier marché en raison de l'arrivée de l'ouragan Sandy. Après une première partie de séance dans le vert, l'indice s'est replié, déçu par les résultats de Honda, publiés en cours de journée et non après la fermeture du marché comme d'habitude. Honda, troisième constructeur d'automobiles nippon après Toyota et Nissan, a abaissé sa prévision de bénéfice opérationnel, à 520 milliards de yens (5,2 milliards d'euros) pour l'exercice 2012/13, contre 620 milliards espérés auparavant, à cause d'une dégradation de la conjoncture qui pèse sur ses ventes et d'un yen toujours vigoureux. Le titre a perdu 4,65% à 2 399 yens. Toyota a cédé 1,62% à 3 030 yens, Nissan 2,19% à 670 yens et Mazda 3,09% à 94 yens. Sharp a encore perdu du terrain (-2,41% à 162 yens), dans l'attente de ses résultats trimestriels, prévu pour jeudi. Le groupe pourrait, selon la presse, essuyer une perte nette de quelque 400 milliards de yens (4 milliards d'euros) au premier semestre de l'exercice en cours, soit près de deux fois la perte estimée en août. Parmi les groupes ayant publié leurs résultats après la fermeture de la Bourse vendredi soir, NTT DoCoMo a reculé de 6% à 116 000 yens. Le premier opérateur japonais de téléphonie mobile a abaissé sa prévision de bénéfice net annuel en raison des coûts liés au développement du réseau à très haut débit LTE, à l'issue d'un premier semestre à la rentabilité déclinante. NEC a gagné lui 5,71% à 148 yens. Il a annoncé vendredi un retour au bénéfice net lors du premier semestre de l'exercice en cours, grâce à une réduction des coûts et une hausse de ses ventes d'infrastructures pour le réseau LTE. La Bourse de Tokyo attend par ailleurs la réunion de la BoJ aujourd'hui. Elle devrait prendre de nouvelles mesures d'assouplissement monétaire afin de relancer la troisième économie mondiale et tenter de remédier à la déflation. Avec des taux d'intérêt proches de zéro, le principal outil à disposition de la Banque est un programme d'achats de titres, pour 80 000 milliards de yens (800 milliards d'euros). "Les marchés ont d'ores et déjà pris en compte un programme d'achats de 10 000 milliards de yens supplémentaires de la part de la banque centrale", a déclaré Tatsunori Kawai, analyste chez kabu.com Securities.