Les marchés boursiers européens et asiatiques ont accueilli, hier, avec placidité la réélection du président américain Barack Obama pour un mandat de quatre ans, en dépit des nombreux défis économiques qui l'attendent. "Il y aura moins de changements que si (le républicain) Romney l'avait emporté. Mais Obama va emprunter une route cahoteuse jusqu'au mur budgétaire", a souligné Shigeo Sugawara, courtier chez Sompo Japan Nipponkoa Asset Management. Peu après l'ouverture, les Bourses européennes étaient pour la plupart en légère hausse, après la victoire de Barack Obama face à Mitt Romney, à l'issue d'un scrutin serré. Londres progressait de 0,12%, Paris de 0,57% et Francfort de 0,43%. "Le soulagement est perceptible sur les marchés qui saluent la fin d'une longue campagne électorale et le fait que quelqu'un soit désigné sans équivoque pour prendre la tête de la première économie mondiale pour les quatre prochaines années", souligne Markus Huber d'ETX Capital. La Bourse de Tokyo a terminé quasi stable, tout comme Shanghai, alors que Hong Kong a progressé de 0,71%. "Les problèmes auxquels fait face l'économie américaine ne changent pas", y compris "le barrage que représente le " mur budgétaire"", a mis en garde Michael Hewson de CMC Markets. Républicains et Démocrates doivent s'entendre d'ici janvier au Congrès sur un accord pour éviter l'application automatique du "mur budgétaire", à savoir des baisses draconiennes de dépenses et des hausses d'impôts qui menacent de faire retomber les Etats-Unis en récession. A l'issue du scrutin de la veille, les Démocrates vont garder le contrôle du Sénat et les Républicains celui de la Chambre des représentants. Pour Daniel So, stratégiste financier à SHK Financial, "une victoire d'Obama assure la continuité de la politique monétaire des Etats-Unis, qui va donc rester accommodante". Mise en place par le président de la Réserve fédérale américaine (Fed), Ben Bernanke, dès 2008 sous le premier mandat de Barack Obama, cette politique monétaire ultra-accommodante américaine permet un dollar plus faible, et donc le renforcement de l'euro, actif habituellement jugé risqué par les investisseurs. Mais la hausse de la monnaie unique européenne restait limitée par la crise qui perdure en Grèce et par l'Espagne, dont l'économie est toujours profondément en récession et qui se refuse toujours à demander une aide financière globale. Athènes n'a toujours pas trouvé d'accord avec la troïka représentant ses créanciers (Fonds monétaire international (FMI), Union européenne (UE) et Banque centrale européenne (BCE)) sur un nouveau plan d'économies qui conditionne le versement d'une tranche d'aide de 31,2 milliards d'euros, vitale pour les finances du pays dont les caisses seront bientôt vides. La réélection de Barack Obama restait sans impact sur le marché obligataire. Paris: le CAC en hausse après la victoire de Barack Obama La Bourse de Paris s'inscrivait en hausse, hier matin, saluant la réélection de Barack Obama à la présidence des Etats-Unis, dans un marché qui reste prudent avant la publication des prévisions de croissance de Bruxelles pour la zone euro et un vote crucial du Parlement grec. Dans les premiers échanges, l'indice CAC 40 gagnait 0,72% à 3 503,80 points. Les nombreux résultats de sociétés rythmaient les échanges. Veolia Environnement prenait la tête du CAC 40 (+4,97% à 7,97 euros) après avoir annoncé un bénéfice opérationnel sur neuf mois en baisse de 25%, mais légèrement supérieur aux attentes. BNP Paribas signait la deuxième plus forte progression de l'indice (+4,67% à 40,95 euros), les investisseurs saluant le bénéfice plus que doublé et meilleur qu'attendu dégagé par la banque au troisième trimestre. Alstom était aussi recherché (+3,80% à 28,65 euros). Le groupe a confirmé ses objectifs financiers, après avoir dégagé des résultats semestriels en nette progression sur les six premiers mois de son exercice entamé en avril. Danone gagnait 2,55% à 49,36 euros. L'investisseur activiste américain Nelson Peltz a pris une participation de 1% dans le groupe pour peser sur sa stratégie dans un sens plus favorable aux actionnaires, selon le Financial Times. A rebours de la tendance, L'Oréal cédait 0,72% à 96,45 euros après avoir fait part d'un ralentissement un peu plus prononcé que prévu de sa croissance organique au troisième trimestre. Euler Hermes était recherché (+4,46% à 55,48 euros). L'assureur-crédit a vu son bénéfice net légèrement progresser de 3,5% au troisième trimestre dans un environnement pourtant très difficile vu le ralentissement de l'économie mondiale et le nombre croissant des défaillances d'entreprises. Londres ouvre en hausse après la réélection d'Obama La Bourse de Londres a ouvert en hausse, hier, après la réélection de Barack Obama à la présidence des Etats-Unis mais les analystes prévenaient que l'"euphorie" devrait être de courte durée en raison des problèmes de l'économie américaine et en premier lieu du "mur budgétaire". L'indice FTSE-100 des principales valeurs prenait 12,71 points dans les premières cotations, soit une progression de 0,22% par rapport à la clôture de la veille, à 5 897,61 points. Du côté des valeurs, le groupe de luxe Burberry prenait 1,86% à 1 275,28 pence. Ses résultats semestriels ont rassuré les investisseurs malgré une chute de 27,5% de son bénéfice net due à une charge exceptionnelle liée à la fin de son accord de licence avec le français Interparfums. La plupart des banques gagnaient également du terrain à l'exemple de Royal Bank of Scotland (+1,71% à 285 pence) ou de Lloyds Banking Group (+1,34% à 45,5 pence) tout comme les minières à l'image de Kazakhmys (+1,78% à 729,7 pence) ou de Vedanta Resources (+1,42% à 1 141 pence). Parmi les baisses, le groupe pétrolier BP cédait 0,36% à 442,6 pence et son concurrent Shell 0,07% à 2 238,5 pence. Suisse : ouverture en hausse sur un large front, Holcim recule La Bourse suisse était en hausse, hier à l'ouverture, suite à la réélection de Barack Obama à la présidence des USA, juste en dessous du plus haut d'octobre. Un grand nombre de titres sont dans le vert. Peu après l'ouverture, le SMI était en hausse de 0,58% à 6 784,7 points. Les 30 titres du Swiss Leader Index (SLI) avançaient de 0,48% à 1 029,75 points, pour un Swiss Performance Index (SPI) en hausse de 0,58% à 6 255,12 points. Holcim laissait 0,6% et prenait la lanterne rouge du SMI. Les résultats sur neuf mois au niveau du chiffre d'affaires et de l'EBITDA correspondent exactement au consensus. Sonova et Schindler reculaient les deux de 0,6%, SGS de 0,3%, dans la foulée de la publication, lundi, des résultats du concurrent Bureau Veritas. La majorité des valeurs listées au SMI montaient, portées par Novartis (+1,1%) et Roche (+1,0%). Novartis a annoncé une extension de la collaboration avec l'allemand Morphosys dans la recherche et le développement d'anticorps. Il a aussi présenté des données d'étude positives avec RLX030 (Serelaxin) dans le traitement d'insuffisance cardiaque. Roche était soutenu par la décision de la DDA américaine d'accorder une procédure accélérée pour l'homologation du produit candidat T-DM1 pour le traitement du cancer du sein. Swiss Re (+0,6%) évoluait positivement, après que son concurrent Munich Re a publié de premières estimations sur les dégâts de Sandy en Amérique du Nord. Selon le réassureur, la charge de la tempête se situera dans le milieu de la fourchette du million à trois chiffres en euros. Le réassureur pense aussi que Sandy aura pour conséquence une hausse des primes de l'assurance dommages aux USA. Julius Bär haussait de 1,0% et c'est de 0,8% que montaient Swiss Life, Actelion et Sulzer. UBS s'appréciait de 0,8%, le cours de CS restait inchangé. Nestlé (+0,3%) restait à la traîne. Le fabricant de cosmétiques L'Oréal, dans lequel Nestlé détient une participation de près d'un tiers, a publié, avant-hier soir, ses chiffres trimestriels. Sur le marché élargi, l'action Barry Callebaut (+3,7%) était très recherchée après la publication de ses résultats annuels supérieurs aux attentes. Life Watch (+0,1%) a également publié ses résultats intermédiaires. AFG (+0,9%) a acquis la société Dobroplast, c'est le premier fabricant polonais de fenêtres en matière plastique, avec un chiffre d'affaire de 90 millions de francs suisse. New Venturetec perdait 3,3% après ses résultats. Leclanché (+21%) reprenait un peu de couleurs, le cours a dernièrement chuté de 11 à 2,50 francs suisses après l'annonce de problèmes de liquidités. Tokyo: clôture quasi stable après la victoire d'Obama La Bourse de Tokyo a terminé, hier, quasi stable après la victoire de Barack Obama à l'élection présidentielle américaine. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes s'est effrité de 0,03%, lâchant 2,26 points à 8 972,89 points. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a grappillé de son côté 0,11%, prenant 0,83 point à 745,71 points. L'activité a été moyenne, avec 1,86 milliard d'actions échangées sur le premier marché. Après avoir dévissé lors de l'annonce des premiers succès du président sortant dans quelques Etats-clés, le marché a repris ce terrain perdu à l'annonce de la victoire du candidat démocrate sur l'ensemble du scrutin. Sony et Panasonic ont gagné respectivement 1,90% à 914 yens et 2,32% à 397 yens, tirés par des achats opportunistes après avoir plongé ces derniers jours au vu de prévisions annuelles mitigées voire inquiétantes. Sharp, en grande difficulté financière, a en revanche continué de dévisser, de 1,92% à 153 yens. Toyota a fini inchangé à 3.240 yens et Honda en légère hausse de 0,40% à 2 481 yens. Nissan a toutefois franchement accéléré, gagnant 4,14% à 705 yens. Le constructeur d'automobiles a certes abaissé ses prévisions annuelles la veille à cause d'une chute des ventes en Chine en lien avec un conflit diplomatique sino-nippon. Mais les investisseurs s'attendaient à un avertissement sur résultat plus drastique. Les compagnies aériennes ont figuré parmi les principales perdantes du jour: Japan Airlines a décroché de 3,25% à 3 720 yens et ANA de 0,59% à 166 yens.