Après une séance globalement hésitante, les marchés se sont franchement orientés dans le rouge en fin de journée, suite à un indicateur américain décevant. "Dans un marché fragilisé par les incertitudes et notamment par celles sur la situation budgétaire américaine, une déception, même minime, a un impact majeur sur le marché", a expliqué Xavier de Villepion, vendeur d'actions chez Global Equities. La production industrielle des Etats-Unis a rechuté en octobre, de 0,4%, notamment en raison du passage de l'ouragan Sandy, alors que les analystes attendaient le chiffre en hausse. Dans un premier temps le marché a peu réagi mais par la suite, il a accusé le coup d'autant que les inquiétudes grandissent sur les risques d'une impasse budgétaire aux Etats-Unis. L'enjeu est de parvenir à un accord entre Démocrates et Républicains pour éviter que le " mur budgétaire ", ensemble de coupes budgétaires et d'augmentations d'impôts, soit appliqué et fasse plonger les Etats-Unis dans la récession en 2013. Outre le dossier américain, la cote parisienne a été aussi pénalisée par le dossier grec qui traîne en longueur. Une réunion est prévue mardi pour décider des nouvelles conditions de crédit qui seront accordées à Athènes. "Le regain de tension entre Israël et la bande de Gaza pèse également sur le marché des actions" avec la crainte d'une dégradation de la situation dans l'ensemble de la région, souligne Saxo Banque. Paris: le CAC 40 finit dans le rouge (-1,21%), inquiétudes aux USA La Bourse de Paris a dégringolé en fin de séance, avant-hier, et terminé en repli de 1,21% après un indicateur américain décevant, dans un marché déjà fragilisé par les inquiétudes sur la situation budgétaire américaine. A la clôture, l'indice CAC 40 a lâché 40,88 points pour s'inscrire à 3 341,52 points, dans un volume d'échanges de 2,1 milliards d'euros. Parmi les fortes baisses, on note le repli des valeurs bancaires, premières victimes du regain d'inquiétude qui s'est emparé des investisseurs. Après un début de séance indécis, les valeurs bancaires ont terminé en net recul: BNP Paribas (-2,59% à 39,25 euros), Crédit Agricole (-2,86% à 5,46 euros) et Société Générale (-2,80% à 24,43 euros). Natixis s'inscrivait en net recul (-4,72% à 2,3 euros). Lafarge perdait 2,06% à 44,67 euros, affecté par la morosité de la conjoncture mondiale tout comme d'autres valeurs comme Arkema (-2,56% à 71,47 euros), Accor (-2,65% à 23,17 euros). Seules quelques valeurs du secteur automobile sont arrivées à tirer leur épingle du jeu, à l'image de Renault (+1,15% à 33,99 euros), Michelin (+0,17% à 65,21 euros), Plastic Omnium (+0,34% à 20,58 euros) après des chiffres européens soulignant que le marché automobile européen s'est porté un petit peu moins mal en octobre qu'au trimestre précédent. Bic a pris 1,08% à 96,65 euros. Londres: le Footsie finit en baisse La Bourse de Londres a clôturé la semaine en baisse, les investisseurs craignant une impasse budgétaire aux Etats-Unis qui entraînerait l'entrée en vigueur automatique de mesures de rigueur. L'indice FTSE-100 des principales valeurs a perdu 72,16 points - soit 1,27% - par rapport à la clôture de la veille, à 5 605,59 points. Les minières ont été sous pression, Eurasian Natural Resources lâchant 5,39% à 259,6 pence, Fresnillo 3,64% à 1.877 pence et Antofagasta 2,44% à 1 199 pence. Parmi les autres baisses, Lloyds Banking Group a cédé 3,77% à 43,975 pence, le groupe pétrolier BP 2,07% à 416,6 pence (au lendemain de l'annonce d'une amende record pour sa responsabilité dans la marée noire du golfe du Mexique) et le groupe de luxe Burberry 0,85% à 1 164 pence. Au rang des rares hausses, le groupe de défense Babcock a pris 0,31% à 960 pence tandis que le groupe boursier London Stock Exchange (LSE) a progressé de 0,65% à 936 pence après avoir annoncé un bénéfice stable au premier semestre. Francfort sous les 7 000 points La Bourse de Francfort a fini, avant-hier, sous la barre des 7.000 points, pour la première fois en clôture depuis le 5 septembre, inquiète comme les autres places européennes du risque d'impasse budgétaire aux Etats-Unis et de l'escalade des tensions au Proche Orient. L'indice vedette Dax a reculé de 1,32% à 6 950,53 points, passant fréquemment au-dessus de la barre symbolique des 7 000 points mais l'abandonnant en fin de séance dans le sillage de la baisse à Wall Street. Le MDax des valeurs moyennes a perdu 1,03% à 10 957,53 points. Presque toutes les valeurs du Dax ont fini dans le rouge. Le groupe de cosmétiques, de produits d'entretien et de colles Henkel a chuté de 4,65% à 58,41 euros. Faisant fi de ses bons résultats trimestriels, les investisseurs ont sanctionné la prudence de ses pronostics pour l'année en cours. Volkswagen a abandonné 1,53% à 151,25 euros, malgré l'annonce d'une hausse de 14,6% des ventes mondiales de son groupe en octobre, soit 788.700 unités, et ce en dépit du marasme du marché automobile en Europe de l'ouest. Plusieurs groupes allemands ont annoncé, avant-hier, des contrats ou des partenariats avec des entreprises russes, sur fond d'une visite de la chancelière allemande Angela Merkel à Moscou, mais leurs titres n'ont en pas profité. Siemens a ainsi terminé sur un recul de 0,96% à 76,62 euros bien qu'il ait annoncé un contrat de 2,5 milliards d'euros pour construire des locomotives pour équiper les chemins de fer russes RZD. L'opérateur boursier Deutsche Börse a reculé de 1,76% à 41,14 euros malgré la signature d'une lettre d'intention en vue d'un partenariat stratégique avec la Bourse de Moscou pour approfondir une coopération déjà existante. Daimler (-0,67% à 35,38 euros) a annoncé le renforcement de sa coopération avec le fabricant russe de poids lourds Kamaz. Daimler lui fournira dans un premier temps plus de 7 000 moteurs et 15 000 essieux pour bus et camions par an. Les deux entreprises prévoient à terme de créer une troisième coentreprise consacrée à la production d'essieux. Le groupe énergétique RWE (-2,95% à 31,70 euros) va quant à lui fournir du gaz à l'Ukraine, à un prix nettement moins cher que Gazprom, ce qui va permettre à Kiev d'alléger sa facture énergétique et sa dépendance vis-à-vis du gaz russe. Suisse : net recul, financières très faibles La Bourse suisse a essuyé un net recul, avant-hier, et terminé la semaine en zone rouge. A la clôture, le SMI a affiché un recul de 1,00% à 6 508,66 points. Il en résulte une baisse hebdomadaire de l'ordre de 3%. Le SLI a rétrogradé, avant-hier, de 1,09% à 983,30 et le SPI a concédé 0,95% à 5 990,69 points. Parmi les 30 titres du SMI/SLI, 25 d'entre eux ont terminé en zone rouge, alors que 5 ont progressé. Les financières figurent parmi les plus gros perdants, surtout UBS, en recul de 2,6%. Depuis l'annonce d'un redimensionnement des activités de la banque d'investissement, l'action a nettement progressé, si bien que des prises de bénéfice ne surprennent personne. L'action CS (-2,3%) a d'abord mieux performé mais a ensuite accentué ses pertes en fin de séance. Les assureurs se sont retrouvés au bas du tableau, avec Bâloise en baisse de 2,2%, Swiss Re de 1,1% et Swiss Life de 1,0%. Zurich Insurance a aussi de nouveau terminé en recul. Plusieurs cycliques, notamment Transocean (-1,8%), Clariant (-1,5%) et Sika (-1,5%) figurent aussi parmi les titres affichant les plus fortes pertes. D'autres cycliques ont cependant été recherchées, surtout Kühne+Nagel (+1,2%), Adecco (+0,1%) ainsi que Schindler et Sulzer, chacun en hausse de 0,1%. Actelion (+0,1%) est aussi parvenu à se maintenir en zone verte à la clôture. Les poids-lourds défensifs ont eux aussi essuyé des pertes, Roche de 1,4%, Nestlé de 0,8% et Novartis de 0,4%. Ces trois titres avaient déjà laissé des plumes la veille. Sur le marché élargi, Leclanché (+8,8%) s'est littéralement envolé, à la nouvelle que le groupe est en discussion avec des partenaires pour assurer les besoins en capitaux à court et moyen terme. Tornos (+6,2%) a à nouveau été recherchée, malgré les faibles résultats intermédiaires présentés en début de semaine.
Wall Street termine la semaine sur une note positive Les indices ont rebondi, avant-hier, tirés vers le haut par le début encourageant des négociations sur le fiscal cliff aux Etats-Unis. Le Dow Jones a terminé en légère hausse de 45,93 points ou 0,37% à 12 588,31 points. Parmi les plus grands gagnants de l'indice figurent Home Depot (+1,43%), Alcoa (+1,3%), UnitedHealth (+1,07%). Les plus grands perdants ont été Hewlett-Packard (-1,8%), Wal-Mart (-1,08%) et Boeing (-0,55%). Le S&P500 a grimpé de 6,55 points ou 0,48% à 1 359,88 points. Le Nasdaq a progressé de 16,19 points ou 0,57% à 2 853,13 points. Le Russell 2 000 a bondi de 0,9%. Avant-hier, les indices ont légèrement rebondi après quatre séances dans le rouge. Le début des négociations concernant le fiscal cliff a été plutôt encourageant. En effet, le speaker de la Chambre des Représentant, John Boehner, s'est montré optimiste, estimant que les Républicains et les Démocrates allaient trouver un accord pour éviter ce fiscal cliff. A la sortie de la réunion, les responsables républicains ont déclaré qu'ils étaient prêts à accepter d'augmenter les recettes de l'état à condition qu'elles s'accompagnent de baisses des dépenses. Dans ce contexte, les indices ont réussi à se redresser. Le rebond a été plutôt technique, les indices ayant besoin de remonter légèrement après quatre séances consécutives dans le territoire négatif. Quasiment tous les secteurs ont terminé dans le vert, à l'exception notable des télécoms et du secteur automobile qui ont affiché de très légers replis. Gap (+0,99%) a affiché une hausse suite à l'annonce de ses résultats trimestriels, la veille, après la clôture du marché. Dell a plongé de 7,33% aujourd'hui suite à la publication de ses résultats trimestriels après la clôture du marché. Son rival, Hewlett-Packard (-1,76%), a également cédé du terrain. Applied Materials s'est replié de 1,46% suite à la présentation de ses résultats trimestriels. Facebook s'est envolé de 6,27%. Le réseau social a étendu son service des cadeaux en ligne à des dizaines de millions d'utilisateurs. Ce service lancé le 27 septembre 2012 permet aux utilisateurs d'envoyer de vrais peluches ou des petits gâteaux à leurs amis. Cette annonce a été bien accueillie par les investisseurs à l'approche des fêtes de fin d'année. Malgré tout, S&P Capital a réitéré sa recommandation de conserver le titre. Selon le Wall Street Journal, Google (-0,01%) serait proche de dévoiler une application "Maps" pour le système opérationnel iOS 6 d'Apple. Tokyo: le Nikkei gagne 2,20% L'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo a terminé la semaine sur un gain de 2,20%, profitant pour la deuxième journée d'affilée d'une forte baisse du yen face au dollar et à l'euro, dans l'espoir d'un changement de gouvernement au Japon. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a gagné 194,44 points pour finir à 9 024,16 points, sur fond d'ascension du dollar et de l'euro face au yen. Après un gain de 1,90% la veille, il a pris 3% sur l'ensemble de la semaine, malgré plusieurs jours de recul. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a de son côté grimpé, avant-hier, de 1,88% (13,83 points) pour terminer à 751,34 points. La journée boursière a été extrêmement active avec 2,58 milliards de titres échangés sur le premier marché, un niveau supérieur de plus d'un milliard comparé à celui des premiers jours de la semaine. L'affaiblissement du yen est bénéfique aux firmes exportatrices de l'archipel à la merci de la conjoncture extérieure et sensibles aux variations des cours de change. L'action du premier constructeur d'automobiles, Toyota, a poursuivi sa remontée, gagnant 3,42% à 3 325 yens, après avoir déjà rebondi de 5% la veille. Le titre de son concurrent Honda a aussi été très couru, s'élevant comme la veille de 5,12% à 2 591 yens, et celui de Nissan a pris 5,13% à 738 yens. Dans l'autre secteur-vedette, celui de l'électronique, Sharp s'est offert un nouveau gain notable de 6,55% à 179 yens. Panasonic a pour sa part augmenté de 4,05% à 411 yens. Quant à Sony, qui avait dévissé de près de 9% la veille en raison de l'annonce d'une émission d'obligations convertibles, a rebondi de 3,28% à 819 yens. Le titre Nintendo, qui s'était déjà distingué par des gains lors des trois précédentes séances grâce à des prévisions extérieures de bon augure pour les ventes de sa nouvelle console de jeu de salon Wii U, a encore engrangé 1,73%, finissant à 10 570 yens. Le titre du groupe de bureautique Canon, également gros exportateur en Europe, a pour sa part affiché une hausse de 5,81% à 2 697 yens, tandis que l'action de son compatriote et rival Nikon a augmenté de 7,23% à 1 987 yens.