Après 20 ans de travaux dont huit cycles de négociations intergouvernementales, les délégations de plusieurs pays ont demandé, lors du débat de l'Assemblée générale de l'ONU sur la réforme du Conseil de sécurité, un texte de négociation concis et assorti d'un calendrier raisonnable pour faire avancer cette réforme. S'exprimant au nom des Etats d'Afrique et du Comité des Dix de l'Union africaine, le représentant de l'Algérie à l'ONU a soutenu qu'il fallait atteindre un accord au plus tôt sur un modèle de réforme qui tiendra compte des valeurs-clés des Nations unies : participation, transparence et efficacité. A ce sujet, il a considéré que les Nations Unies risquent de perdre toute crédibilité si la volonté politique nécessaire n'est pas réunie à ce sujet. Dans ce sens, il a affirmé que l'Afrique continuait de participer aux négociations intergouvernementales, en restant ouverte, avec pour objectif de remédier à l'injustice historique dont elle a souffert. Il a ainsi rappelé que le continent africain n'est pas représenté dans la catégorie des membres permanents, comme il est sous-représenté dans celle des membres non permanents". "C'est la raison pour laquelle les Etats de l'Union africaine se sont vus priés d'inclure la réforme du Conseil de sécurité parmi les priorités de leur politique étrangère", a-t-il poursuivi. A ce propos, il a affirmé que la demande des pays africains est d'avoir pas moins de deux sièges permanents, avec les prérogatives et privilèges liés à ce statut, y compris le droit de veto, et cinq sièges non permanents". De son côté, le représentant de la Jamaïque, qui intervenait au nom du Groupe L.69 qui regroupe plusieurs pays en développement d'Afrique, d'Amérique latine, des Caraïbes et d'Asie, a également insisté pour que des sièges permanents soient octroyés notamment à l'Afrique, à l'Asie et à l'Amérique latine. Dans le G-4, à savoir l'Allemagne, le Brésil, l'Inde et le Japon, ces derniers réclament chacun un siège permanent, alors que l'Union africaine et son Comité des 10 veut pas moins de deux sièges permanents avec droit de veto. Si le représentant du Pakistan, membre du groupe "Unis pour le consensus", a approuvé la revendication africaine, il s'oppose à celle du G-4 car, explique-t-il, contrairement à l'Afrique qui est "un cas à part" car il s'agit d'une revendication qui concerne tout un continent, les autres demandent un siège permanent à titre individuel.