Après 20 ans de travaux dont huit cycles de négociations intergouvernementales'', les délégations de plusieurs pays ont demandé, lors du débat de l'Assemblée générale de l'ONU sur la réforme du Conseil de sécurité, un texte de négociation ''concis et assorti d'un calendrier raisonnable'' pour faire avancer cette réforme. S'exprimant au nom des Etats d'Afrique et du Comité des Dix de l'Union africaine (UA), le représentant de l'Algérie à l'ONU a soutenu qu'il fallait atteindre un accord au plus tôt sur un modèle de réforme qui tiendra compte des valeurs-clés des Nations Unies : participation, transparence et efficacité. A ce sujet, il a considéré que les Nations Unies risquent de perdre toute crédibilité si la volonté politique nécessaire n'est pas réunie à ce sujet. Dans ce sens, il a affirmé que l'Afrique continuait de participer aux négociations intergouvernementales, en restant ouverte, avec pour objectif de ''remédier à l'injustice historique'' dont elle a souffert. Il a ainsi rappelé que le continent africain ''n'est pas représenté dans la catégorie des membres permanents, comme il est sous-représenté dans celle des membres non permanents''. ''C'est la raison pour laquelle les Etats de l'Union africaine se sont vus priés d'inclure la réforme du Conseil de sécurité parmi les priorités de leur politique étrangère'', a-t-il poursuivi. A ce propos, il a affirmé que la demande des pays africains est d'avoir ''pas moins de deux sièges permanents, avec les prérogatives et privilèges liés à ce statut, y compris le droit de veto, et cinq sièges non permanents''. Pour sa part, le représentant de l'Egypte, qui s'est exprimé au nom du Mouvement des pays non alignés, a indiqué que la réforme du Conseil de sécurité doit être menée ''rapidement, de manière transparente, équilibrée et sans tarder.'' A cet égard, il a rappelé que le 16ème sommet des pays non alignés à Téhéran a regretté l'injustice faite à l'Afrique s'agissant de sa représentation au sein du Conseil de sécurité. Ce Sommet, a-t-il noté, ''a soutenu l'augmentation et le renforcement de la présence de la représentation de l'Afrique au Conseil de sécurité'', ajoutant que le Mouvement des non alignés rejette toute tentative de se servir du Conseil de sécurité pour poursuivre des objectifs politiques nationaux. Il a aussi affirmé que ce Mouvement regrette que le Comité du Conseil de sécurité sur l'admission de nouveaux membres n'ait pas été capable de présenter une recommandation positive sur la participation de la Palestine en tant que Membre des Nations Unies à cause d'un manque d'unanimité des membres du Conseil. Intervenant au nom du Groupe L.69 qui regroupe plusieurs pays en développement d'Afrique, d'Amérique latine, des Caraïbes et d'Asie, le représentant de la Jamaïque a également insisté pour que des sièges permanents soient octroyés notamment à l'Afrique, à l'Asie et à l'Amérique latine. A ce stade, il est à souligner que les groupes d'intérêt pour la réforme du Conseil de sécurité, qui représentent chacun une région du monde, dont le Comité des 10 pour l'Union africaine, le G-4, ''Unis pour le consensus'', le L69 et les ''Small Five'', ont dégagé un consensus sur trois points : l'amélioration des méthodes de travail du Conseil de sécurité, l'attribution d'une présence permanente à l'Afrique et l'augmentation du nombre des membres non permanents. Dans le G-4, à savoir l'Allemagne, le Brésil, l'Inde et le Japon, ces derniers réclament chacun un siège permanent, alors que l'Union africaine et son Comité des 10 veut pas moins de deux sièges permanents avec droit de veto. Si le représentant du Pakistan, membre du groupe ''Unis pour le consensus'', a approuvé la revendication africaine, il s'oppose à celle du G-4 car, explique-t-il, contrairement à l'Afrique qui est ''un cas à part'' car il s'agit d'une revendication ''qui concerne tout un continent'', les autres demandent un siège permanent ''à titre individuel''.