Le message adressé par le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, au roi Mohamed VI à l'occasion de la célébration du 57ème anniversaire de l'indépendance du Maroc, s'est voulu une autre dimension politique à ce que devrait être les relations entre l'Algérie et le Maroc. Le ton et le style de ce message contrastent avec un langage mêlant la chaleur et la franchise auxquelles le président Bouteflika avait habitué l'opinion marocaine à chaque événement. Le décor semble être planté du côté algérien pour que soit prononcée, une fois de plus, la solidité des liens de fraternité qui unissent les deux peuples frères et que réclament en " chœur " l'établissement, la consolidation et le raffermissement de ces liens intimes. De fait, la brouille entre les deux pays, jalonnée de petits et grands mécontentements diplomatiques, est à éviter. Les propos aimables du président Bouteflika adressés au roi Mohamed VI et au peuple marocain ménagent des voies d'une nouvelle description de l'air politique et économique entre les deux pays. Est-il besoin de préciser que pour la paix, la sécurité et le développement de la coopération économique dans toute la région du Maghreb, tout le monde devrait raisonner de la même manière et faire " route " commune pour améliorer la qualité de la stabilité de la région, mais aussi de faire en sorte que ne subsiste aucune controverse. Les divergences entre les deux pays, sur diverses questions régionales et internationales, devraient être aplanies, car il est évident que la " tendance " de l'Algérie voudrait maintenir des relations de coopération et de bon voisinage saines et qui permettraient notamment aux deux pays de jouer un rôle de premier plan dans la relance et la direction de l'UMA. La réalité de la situation s'explique clairement à ce sujet. Il est important de comprendre que l'UMA n'existe plus en tant que regroupement régional. Un des problèmes immédiats est de lui redonner corps. C'est là une ligne à tenir au milieu des remous actuels au niveau mondial et de la pression de l'histoire, car sur le chemin de l'émancipation du Grand Maghreb Arabe, la voie rectiligne n'est toujours pas trouvée. Il s'agit, comme le souhaite l'Algérie, de recentrer la coopération sur les espaces naturels, aux plans civilisationnel, géographique et historique, à savoir tout simplement l'espace maghrébin. C'est par excellence le chapitre le plus fondamental sur lequel tout peut transpirer. En l'état actuel des choses, on est bien obligé de relever que dans le message du président Bouteflika au roi Mohamed VI, il y a cet esprit qui domine une volonté de s'attaquer à une certaine rigidité qui prive les deux pays et toute la région d'une coopération active.