Quelques semaines après Siemens, c'est à nouveau au tour d'un groupe allemand, Bosch, de se retirer du projet Desertec en raison de la crise économique internationale. Mais d'autres, au même moment, rejoignent le projet énergétique dont l'objectif est de développer une production solaire massive en Afrique du Nord. Le groupe industriel allemand Bosch abandonnera à la fin de l'année sa participation dans le projet géant d'énergie solaire Desertec, en raison d'une situation économique plus difficile, annonce une porte-parole du groupe à l'Agence française de presse, confirmant ainsi des informations parues dans le Financial Times Deutschland. "En raison d'une situation économique plus difficile, nous avons gelé toutes nos participations, et décidé de ne pas prolonger notre participation à Desertec l'année prochaine", a précisé ce porte-parole. En octobre dernier, un autre allemand, Siemens, avait lui aussi annoncé son intention de quitter le projet, dans le cadre de l'arrêt de l'ensemble de ses activités dans le solaire. Mais d'autres partenaires ont montré récemment leur intérêt. L'équipementier allemand Leoni est devenu depuis le mois de juillet dernier un partenaire associé. L'américain First Solar expliquait quant à lui il y a quelques jours vouloir devenir actionnaire de Desertec. Sonelgaz a également signé en 2011une convention de coopération et d'échanges d'information avec les initiateurs allemands de Desertec dans le cadre de développement de l'énergie solaire en Algérie. Le français Saint-Gobain (via sa filiale Saint-Gobain Solar), l'italien Enel, l'espagnol Red Electrica et le marocain Nareva Holding rejoignent ainsi un "club" qui compte désormais dix-sept partenaires, emmenés par les deux géants allemands de l'énergie, E.ON et RWE. Sans compter d'autres poids lourds de l'économie allemande, dont Siemens, la Deutsche Bank ou encore le réassureur Munich Re. Lancé en 2009, le projet prévoit le développement de grandes centrales solaires en Afrique du Nord, afin de satisfaire les besoins électriques locaux mais aussi 15% de ceux de l'Europe en 2050. Il y a lieu de noter que les membres du projet sont réunis dans un consortium baptisé Desertec Industrial Initiative. Et compte tenu de son ampleur - plus de 400 milliards d'euros sont dégagés pour implanter des centrales solaires et des éoliennes en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, les responsables du dossier se donnent jusqu'à la fin de l'année 2012 pour mesurer exactement sa viabilité. Outre la capacité à mobiliser des fonds, il faut aussi pouvoir placer sur la carte les différentes installations. Il y a quelques mois, dans un bel élan d'optimisme, un industriel allemand soulignait qu'un territoire de 300 kilomètres sur 300 dans le Sahara équipé en miroirs paraboliques permettrait de répondre à tous les besoins énergétiques de la planète.