Le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Yukiya Amano, a jugé, hier, à Paris, la situation préoccupante dans la crise du nucléaire iranien, après un entretien avec le président François Hollande. La situation actuelle est préoccupante mais il est important de continuer à rechercher une solution diplomatique, a déclaré M. Amano. Le matériel et les installations déclarés sont sous la surveillance de l'AIEA et nous pouvons vérifier qu'ils sont toujours destinés à des usages pacifiques, a-t-il cependant poursuivi, n'évoquant toutefois que les installations déclarées. Nous allons avoir un dialogue de haut niveau avec l'Iran le 13 décembre à Téhéran, a encore rappelé le patron de l'AIEA. La façon de résoudre cette question doit emprunter la voie diplomatique et nous allons poursuivre nos efforts. L'Elysée a évoqué dans un communiqué des échanges approfondis sur la crise nucléaire iranienne, rappelant la publication vendredi d'un rapport de l'AIEA qui confirme une nouvelle fois les inquiétudes de la communauté internationale sur le programme nucléaire iranien. François Hollande a fait part à M. Amano du plein soutien de la France pour que l'Iran réponde à ses obligations internationales et coopère pleinement avec l'AIEA, a poursuivi l'Elysée. Le chef de l'Etat a également rappelé l'attachement de la France à l'action de l'AIEA contre la prolifération, à ses missions en faveur de la sûreté et la sécurité nucléaires, et à son rôle pour la promotion responsable des technologies nucléaires civiles. Les grandes puissances et Israël soupçonnent l'Iran de vouloir se doter de l'arme atomique, ce que Téhéran nie. Dans son rapport, l'AIEA réaffirme que, faute de coopération suffisante de la part de Téhéran, elle n'est toujours pas en mesure de conclure que tous les matériaux nucléaires en Iran sont (utilisés) à des fins pacifiques. Pour le ministère français des Affaires étrangères, le programme nucléaire iranien continue de se développer en violation des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies et du Conseil des gouverneurs de l'AIEA. Le rapport de vendredi dernier le montre une nouvelle fois. L'Iran poursuit l'accumulation de nouvelles capacités d'enrichissement sur son site enterré de Fordo, a souligné, hier, Philippe Lalliot, porte-parole du Quai d'Orsay, lors d'un point de presse. L'Iran a terminé l'installation de ce site clé enfoui sous une montagne près de la ville sainte de Qom (centre), augmentant ainsi nettement sa capacité d'enrichissement d'uranium, selon le nouveau rapport de l'AIEA. L'AIEA accuse les autorités iraniennes d'empêcher son travail de vérification sur le site militaire de Parchin, près de Téhéran, où l'agence veut se rendre depuis un an.