Les principales Bourses européennes ont ouvert en légère baisse, hier, reprenant leur souffle après leur forte hausse de la veille. L'abaissement de la note de la France par l'agence Moody's, une décision attendue depuis plusieurs mois, n'a qu'un effet marginal, étant déjà inscrite dans les cours selon les intervenants. À Paris, le CAC 40 recule de 5,62 points ou 0,16% après vingt minutes d'échanges, au lendemain d'un bond de 2,93% qui constituait sa meilleure performance depuis dix semaines. Le FTSE 100 à Londres cède 0,16% également mais le Dax 30 à Francfort ajoute 0,11% aux 2,49% pris la veille. L'indice paneuropéen EuroStoxx 50 est pratiquement stable, abandonnant 0,03% à 2 494,34 points. La dégradation de la France par Moody's, à Aa1 au lieu de AAA, n'a pas surpris après la perte du triple-A de Standard & Poor's en janvier. "Le marché l'attendait depuis plus d'un an. Cela aura peut-être un impact sur le court terme, mais il ne durera pas. Les entreprises du CAC 40 sont de grosses multinationales qui ne seront pas impactées", note David Thébault, chez Global Equities. Cette nouvelle "refroidit l'ambiance sur les marchés, avant la réunion des ministres européens sur la zone euro", estiment les économistes chez Crédit Agricole CIB, même s'ils jugent les progrès sur le dossier budgétaire américain sont de nature à maintenir un certain optimisme parmi les investisseurs. Les marchés vont rapidement se tourner vers Bruxelles où se tient à partir de 17H00 une réunion des ministres des Finances de la zone euro pour discuter des moyens de réduire la dette de la Grèce et autoriser la reprise des versements des prêts de l'Union européenne et du Fonds monétaire international. Compte tenu des oppositions entre les créanciers internationaux sur la manière de réduire la dette du pays, "il y a un risque qu'un accord sur la Grèce soit une nouvelle fois repoussé", souligne Crédit Agricole CIB, qui ne voit pas là pour autant le scénario le plus probable. La journée sera dépourvue d'indicateur majeur en zone euro, mais le marché surveillera toutefois un emprunt de court terme de l'Espagne. Aux Etats-Unis, les investisseurs regarderont les mises en chantier de logements pour octobre. Paris: le CAC en légère baisse après la sanction de Moody's La Bourse de Paris débutait la séance en légère baisse, hier (-0,13%), digérant sans panique la perte du triple A de la France auprès de l'agence Moody's, avant une réunion européenne sur la Grèce. Peu après l'ouverture, l'indice CAC 40 perdait 4,57 points à 3 435,01 points, après avoir terminé en forte hausse de 2,93% la veille. Les valeurs bancaires tiraient le marché parisien vers le bas après Moody's, à l'image de BNP Paribas (-0,65% à 40,82 euros), Crédit Agricole (-1,15% à 5,68 euros) et Société Générale (-0,60% à 25,63 euros). Après avoir bondi la veille, les valeurs cycliques, dépendantes de la conjoncture, cédaient du terrain. Alcatel-Lucent perdait 1,12% à 0,80 euro, ArcelorMittal (-1,24% à 11,56 euros), Renault (-0,97% à 35,61 euros) et STMicroelectronics (-0,65% à 4,57 euros). Veolia Environnement lâchait 0,17% à 7,49 euros. Le groupe a annoncé avoir recruté François Bertreau, ancien président du directoire du transporteur routier Norbert Dentressangle, au poste de directeur général adjoint des opérations, chargé de piloter la restructuration du leader mondial de l'eau. En revanche, Carrefour (+1,24% à 18,36 euros) grimpait en tête du CAC 40 après avoir annoncé, hier, la cession de sa participation de 60% dans sa filiale en Indonésie à son partenaire local CT Corp pour 525 millions d'euros. Enfin, BigBen Interactive prenait 1,98% à 8,26 euros. La société a multiplié par dix son bénéfice net au premier semestre de son exercice décalé. Londres: le FTSE en recul (-0,21%) La Bourse de Londres évoluait en baisse, hier matin, le secteur bancaire reculant après la dégradation de la note de la France et dans l'attente d'une nouvelle réunion européenne sur la Grèce. Dans les premiers échanges, l'indice FTSE-100 des principales valeurs perdait 12,13 points, soit un recul de 0,21% par rapport à la clôture de la veille, à 5 725,53 points. Les banques étaient dans le rouge, à l'image de HSBC (-1,21% à 610,8 pence), Barclays (-1,06% à 247,1 pence), Standard Chartered (-0,89% à 1 442 pence) et Lloyds Banking Group (-0,67% à 44,8 pence). Dans l'indice des valeurs moyennes FTSE-250, EasyJet prenait en revanche 3,75% à 677 pence. La compagnie aérienne à bas coûts a annoncé un bénéfice net en hausse de 13% à 255 millions de livres sur l'exercice 2011/12, en dépit de la hausse de la facture de carburant, et va augmenter son dividende. Francfort: le DAX en baisse de 0,30% avant la réunion de l'Eurogroupe La Bourse de Francfort évoluait en baisse, hier, jouant la prudence après une forte hausse la veille, alors qu'une rencontre des ministres des Finances de la zone euro très attendue doit se tenir ce même jour à Bruxelles concernant l'avenir de la Grèce. L'indice vedette Dax cédait 0,30% à 7 103,24 points dans les premières cotations, contre une hausse de 2,49% la veille, tandis que l'indice MDax des valeurs moyennes progressait de 0,12% à 11 185,33 points. Les investisseurs choisissaient de jouer la prudence alors que l'incertitude gagne à nouveau du terrain en zone euro. Sur le Dax, les bancaires étaient en dernière place. Commerzbank perdait 1,53% à 1,29 euros, tandis que Deutsche Bank reculait de 1,43% à 33,18 euros. Le groupe de santé Fresenius SE laissait 0,13% à 84,53 euros après avoir annoncé la veille qu'il allait renégocier un accord bancaire qui devait arriver à terme en septembre 2013, afin "de tirer avantage des conditions actuellement favorables de financement sur le marché de la dette". Sur le MDax, Hochtief était en hausse de 0,48% à 37,99 euros. Le groupe, qui appartient à l'espagnol ACS, a annoncé le départ de son patron Frank Stieler. Son remplacement par l'Espagnol Marcelino Fernandez Verdes, devait être discuté lors d'une réunion du conseil de surveillance, hier. Selon la presse allemande, citant des sources proches du groupe, il envisage également de supprimer 700 emplois en 2013, dont la plupart en Allemagne, en raison de difficultés grandissantes. Suisse : ouverture en repli, Credit Suisse sous pression La Bourse suisse a ouvert, hier, autour de son niveau de la veille pour se replier ensuite après le rebond de la veille de 2% du SMI, les investisseurs marquant une pause et prenant leurs bénéfices. Peu après l'ouverture, le SMI cédait 0,26% à 6 621,56 points. Le SLI lâchait 0,25% à 1 004,59 points et le SPI 0,24% à 6 096,70 points. Credit Suisse plongeait de 2,4% après avoir ouvert en terrain positif. Les changements communiqués au sein du directoire de la banque, tout comme le rapprochement des secteurs Private Banking et Asset Management au sein de la nouvelle division Private Banking & Wealth Management, sont salués par la majorité des intervenants, qui regrettent toutefois que le groupe n'aille pas plus loin. La banque confirme son engagement dans des activités globales d'Investment Banking. Selon le "Financial Times, Credit Suisse se prépare en outre à affronter un conflit juridique aux USA portant sur des crédits hypothécaires. Le ministère public de l'Etat de New York est sur le point de lancer une plainte contre le CS, indique le journal. La deuxième grande banque UBS était également boudée par les investisseurs et perdait 1,5%. Les deux titres faisaient partie la veille des grands gagnants de l'indice. Les autres financières reculaient mais de façon plus modérée: Swiss Re de 0,5%, Swiss Life de 0,3% et Zurich Insurance de 0,3%. A l'inverse, les actions des groupes de produits de luxe enregistraient une évolution positive, Richemont s'appréciant de 0,8% et Swatch Group de 1,1% dans le sillage de la publication des statistiques horlogères pour le mois d'octobre. Elles ont augmenté de 13,2% et franchi la barre des 2 milliards de francs. Mais il faut souligner qu'en 2012 le mois d'octobre compte deux jours ouvrés de plus qu'en 2011. Sur le segment des cycliques, Adecco engrangeait 0,5% et ABB 0,4%. Holcim (-0,7%), Lonza (-0,4%) ou encore Givaudan (-0,4%) se repliaient. Syngenta perdait aussi 0,4%, le groupe d'agrochimie a annoncé l'acquisition de Sunfield Seeds, une société américaine spécialisée dans les semences et basée dans plus de 30 pays. Nestlé et Novartis se repliaient de respectivement 0,4% et 0,2%, Roche de 0,2%. Sur le marché élargi, Helvetia (-0,7%) a annoncé le renforcement de sa présence en Italie. L'assureur a annoncé l'achat d'une part majoritaire (51%) de la société Chiara Assicurazioni pour 22 millions d'euros et, dans le domaine non-vie, la prolongation de la collaboration avec Banco di Desio. Les analystes approuvent, écrivant qu'une nouvelle expansion en Italie est positive, même si la situation économique est difficile dans ce pays. Tokyo clôture stable (-0,12%), fin d'une dynamique positive La Bourse de Tokyo a terminé, hier, la séance quasi stable (-0,12%), la dynamique positive des dernières séances semblant s'apaiser. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes s'est effrité de 10,56 points à 9 142,64 points.L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a aussi fait du surplace (-0,02%), lâchant 0,12 point à 762,04 points. L'activité a été moyenne, avec 1,87 milliard d'actions échangées sur le premier marché. Le Nikkei avait fortement progressé ces derniers jours, atteignant la veille son plus haut niveau en deux mois, grâce à la dissolution de la chambre des députés du Japon, annoncée la semaine dernière par le Premier ministre de centre-gauche, Yoshihiko Noda. Pour les élections législatives anticipées du 16 décembre, les investisseurs tablent sur une victoire du principal mouvement de droite, le Parti Libéral-Démocrate (PLD), réputé favorable aux entreprises. Le président du PLD et favori pour le poste de Premier ministre, Shinzo Abe, est un partisan vigoureux d'une politique monétaire ultra-accommodante. Il a déclaré vouloir que la Banque du Japon fasse davantage pour affaiblir le yen, dont la vigueur récente nuit aux firmes nippones à l'étranger. L'espoir d'une arrivée proche du PLD au pouvoir a dopé le marché tokyoïte depuis et affaibli le yen, mais la dynamique née de l'annonce de la dissolution est arrivée en bout de course hier, faute de nouvelles incitations à l'achat. "Le yen plus faible, l'espoir d'un changement de gouvernement et d'assouplissements monétaires plus vigoureux de la Banque du Japon avaient dopé le marché lors des sessions précédentes, mais cet élan est terminé", a résumé Yutaka Miura, courtier chez Mizuho Securities, cité par Dow Jones Newswires. Le comité de politique monétaire de la Banque du Japon n'a pas annoncé de nouvelle mesure d'assouplissement hier, à l'issue d'une réunion de deux jours. Ce résultat était attendu par le marché, car l'institut avait augmenté les montants consacrés à ses achats d'actifs financiers lors de ses deux réunions précédentes. Mais il n'en a pas moins renforcé l'attentisme ambiant. Peu d'évolutions nettes de cours de titres ont été constatées. Des investisseurs ont pris des bénéfices sur des secteurs qui avaient rebondi lors des séances précédentes, comme l'automobile: Toyota a perdu 0,30% à 3 360 yens, Nissan 0,13% à 750 yens et Honda 1,04% à 2 575 yens. Parmi les groupes de l'industrie des loisirs en difficulté, la firme de jeu vidéo Nintendo a chuté de 3,65% à 10 290 yens et le fabricant d'électronique Sharp a encore reculé de 1,71% à 172 yens. En proie à une conjoncture difficile, les deux géants de l'électronique Sony et Panasonic sont restés en petite forme, perdant respectivement 0,73% à 816 yens et 3,78% à 407 yens.