Les principales Bourses européennes ont ouvert en baisse, hier, après l'échec des discussions entre les ministres des Finances de la zone euro et les représentants du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque centrale européenne (BCE) sur la réduction de la dette grecque à un niveau soutenable de 120% du PIB, alors que les investisseurs avaient largement anticipé un accord la veille. A Paris, le CAC 40 recule de 0,48% à 3 445,92 points dans les premières cotations. À Francfort, le Dax cède 0,32% et à Londres, le FTSE perd 0,27%. L'indice paneuropéen EuroStoxx 50 accuse un recul de 0,49%. Au terme de près de douze heures de négociations, les représentants des différentes composantes de la "troïka" ont dû se résoudre au petit matin à prévoir une nouvelle réunion, la troisième du mois, lundi prochain 26 novembre, le temps d'obtenir le consensus nécessaire au versement d'une nouvelle tranche d'aide à la Grèce. Norbert Barthle, responsable des questions budgétaires du parti chrétien-démocrate (CDU) de la chancelière allemande Angela Merkel, a répété, hier, qu'il était hors de question d'effacer une partie de la dette grecque, comme le souhaite le FMI. "Il n'y a pas de désaccord politique majeur", a affirmé de son côté Jean-Claude Juncker, président de l'Eurogroupe. "Nous sommes près d'un accord, mais des vérifications techniques doivent être menées, des calculs financiers doivent être effectués" dans l'optique d'un report de l'objectif de 120% de 2020 à 2022. En attendant, l'absence d'accord à Bruxelles est un élément supplémentaire d'incertitude pour les acteurs des marchés, déjà préoccupés par l'approche du "mur budgétaire" américain dont le président de la Réserve fédérale, Ben Bernanke, a prévenu, avant-hier soir, qu'il pourrait replonger les Etats-Unis dans la récession. Dans une allocution prononcée devant le Club économique de New York, Ben Bernanke, s'est en revanche dit confiant pour l'économie américaine en 2013 si démocrates et républicains parviennent à s'entendre avant la fin de l'année au Congrès. Paris: le CAC en recul après l'échec d'une réunion sur la Grèce La Bourse de Paris était en recul, hier matin (-0,34%), déçue par l'échec des négociations sur la Grèce après une réunion infructueuse des ministres des Finances de la zone euro. Peu après l'ouverture, l'indice CAC 40 perdait 11,90 points, pour s'inscrire à 3 450 points. Parmi les fortes hausses, on note Veolia Environnement (+1,94% à 7,95 euros) après l'annonce de la vente de son activité déchets solides aux Etats-Unis qui lui permet de réduire sa dette de 1,4 milliard d'euros. Pages Jaunes continue à jouer au yo-yo et après un important recul la veille, le titre reprend 4,35% à 1,79 euros. Les valeurs bancaires sont en repli, pénalisées par l'échec des discussions sur la Grèce: Société Générale perd 1,49% à 25,86 euros, Crédit Agricole lâche 0,64% à 5,74 euros et BNP Paribas abandonne 0,26% à 40,97 euros. EADS, dont la note est maintenue inchangée par Moody's, cède 0,80% à 25,28 euros. Interparfums est quasi stable (-0,05% à 21,88 euros). Le groupe prévoit un chiffre d'affaires de 300 millions d'euros l'an prochain, en fort retrait sur les 425 millions attendus cette année en raison de la perte de la licence Burberry. Trigano recule de 2,88% à 8,60 euros. Le constructeur français de camping-cars a indiqué se préparer à une nouvelle année difficile, après avoir vu ses profits divisés par deux au cours de l'exercice achevé fin août. Londres: le Footsie (-0,14%) en baisse La Bourse de Londres évoluait en légère baisse, hier matin, alors que la zone euro n'est toujours pas parvenue à un accord sur le dossier grec. L'indice FTSE-100 des principales valeurs perdait 8,19 points dans les premiers échanges, soit un recul de 0,14% par rapport à la clôture de la veille à 5 739,91 points. Parmi les valeurs, Compass perdait 2,33% à 692,5 pence. Le numéro un mondial de la restauration collective a annoncé une baisse de 17% de son bénéfice net à 605 millions de livres sur l'exercice 2011/12, sous l'effet de charges exceptionnelles pour restructurer ses activités dans le sud de l'Europe. Les minières étaient également sous pression, à l'exemple de Randgold (-1,52% à 6 568,3 pence), ENRC (-1,31% à 271,4 pence), Rio Tinto (-1,16% à 2 993 pence) ou Anglo American (-0,89% à 1 679 pence). Parmi les petites valeurs, Darty bondissait de 6,25% à 46,75 pence. Le groupe de distribution d'électroménager a annoncé la vente de ses 20 magasins italiens, en difficulté, à la société italienne DPS Group. Francfort quasi stable La Bourse de Francfort était proche de l'équilibre, hier en matinée, sans énergie après l'échec d'un accord des ministres des Finances de la zone euro sur le versement d'une tranche d'aide à la Grèce. Après un départ en légère baisse, l'indice vedette Dax était proche de l'équilibre (+0,03% à 7 175,48 points) peu après l'ouverture. L'indice des valeurs moyennes MDax était aussi quasi à l'équilibre avec une baisse de 0,04% à 11 238,6 points. BASF était en légère baisse (-0,27% à 65,62 euros). Le groupe a annoncé, hier, l'acquisition du laboratoire norvégien Pronova BioPharma, qui va lui permettre de dominer le marché mondial des acides gras oméga-3, utilisés dans le traitement et la prévention des maladies cardio-vasculaires notamment. BASF a prévu de débourser environ 664 millions d'euros pour s'emparer du laboratoire, un prix perçu comme une bonne affaire selon les analystes, qui soulignaient la forte croissance et la rentabilité du secteur des oméga-3. L'action Deutsche Bank perdait 0,83% à 32,9 euros. Selon le quotidien Süddeutsche Zeitung paru hier, le groupe bancaire prévoit de supprimer les deux tiers des emplois dans sa filiale de banque privée Sal. Oppenheim rachetée en 2010, soit environ 500 postes. Siemens, qui a annoncé hier avoir reçu depuis l'été des commandes d'une valeur cumulée d'environ 880 millions d'euros pour fournir des éoliennes en Europe et en Afrique du Sud, reculait de 1,45% à 77,47 euros. Les valeurs automobiles en revanche étaient en hausse: BMW prenait 1,58% à 66,74 euros, Daimler 1,06% à 36,69 euros et Volkswagen 0,16% à 159,9 euros. Suisse : Ouverture en baisse La Bourse suisse a ouvert en baisse, hier. Dans les premières cotations, le SMI cédait 0,12% à 6 611,26 points, le SLI reculait de 0,15% à 1 004,2 points, le SPI s'effritait de 0,07% à 6 091,32 points. Au SLI, Swiss Prime Site (-2,3%) reculait nettement, après l'annonce d'une augmentation de capital de 350 millions de francs suisse. La nouvelle n'est pas une surprise, selon un analyste, qui y voit le signe que la société veut mettre à profit la situation favorable des taux d'intérêt pour exploiter des opportunités d'investissements intéressantes. Adecco (-1,7%) était sous pression. Son concurrent Randstad, qui tient aujourd'hui sa journée des investisseurs, a eu des commentaires très réservés sur l'évolution de son chiffre d'affaires au 4e trimestre. Parmi les autres cycliques, Schindler et Clariant (-0,4% chacun) étaient également dans le rouge. Après avoir largement profité hier des bons chiffres des exportations horlogères, les deux titres du luxe étaient contrastés, Richemont gagnant 0,5% alors que Swatch cédait 0,1%. Aux bancaires, CS (+0,4%) se reprenait un peu, après son repli de la veille. Dans "Finanz und Wirtschaft", le CEO Brady Dougan a défendu les nouvelles mesures de réorganisation, pourtant jugées insuffisantes par de nombreux intervenants. UBS reculait de 0,4%. Aux assurances, Swiss Life (+2,7%) se distinguait. Le "Wall Street Journal Deutschland" croit savoir que des suppressions d'emplois massifs sont en projet dans la filiale allemande AWD. Parmi les poids lourds défensifs, Novartis (+0,4%) se reprenait bien. La FDA a homologué son vaccin Flucelvax, destiné à se protéger de la grippe saisonnière, ce qui en fait le premier vaccin de cette catégorie autorisé aux USA. Roche perdait 0,2%. Nestlé (-0,3%), qui a annoncé quelques changements mineurs au sein de sa direction, a subi un revers au Mexique, dont la commission de la concurrence s'est opposée à l'achat par le groupe veveysan du secteur alimentaire pour bébés de la filiale mexicaine de Pfizer, qui risque selon elle de fausser les règles de concurrence du marché. Swisscom perdait 0,1%. Les groupes de transport Kühne+Nagel (-0,4%) et Panalpina (-1,5%) étaient également en baisse. HSBC a ramené leurs objectifs de cours respectifs et reste à "underweight". Meyer Burger (-2,5%) a annoncé de mauvaises nouvelles. L'entreprise prévoit de nouvelles suppressions d'emplois et table pour l'exercice 2012 sur une perte opérationnelle de 20 à 40 millions de francs suisse. Quelque 270 postes devraient disparaître, ramenant l'effectif du groupe à environ 2 000 employés. SHL Telemedicine (-2,3%) a présenté ses chiffres du troisième trimestre qui n'ont pas été non plus réjouissants. Le chiffre d'affaires de la société a reculé d'un bon tiers et glissé de ce fait le rouge. La direction de l'entreprise considère 2012 comme une année transitoire et promet un renversement de tendance l'année prochaine. La société de participations Airesis (non traitée) a enregistré au cours des neuf premiers mois une hausse de 20% de son chiffre d'affaires. Ceci a permis aux participations Le Coq Sportif et Boards&More de gagner du terrain. Les bénéfices respectifs des deux participations ont toutefois légèrement baissé. Tokyo clôture en hausse de 0,87% grâce au repli du yen La Bourse de Tokyo a terminé la séance d'hier en hausse de 0,87%, dopée par le repli du yen face au dollar et à l'euro, qui favorise les groupes exportateurs japonais. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a grimpé de 79,88 points à 9 222,52 points. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a gagné de son côté 0,65%, montant de 4,97 points à 767,01 points. L'activité a été moyenne, avec 1,87 milliard d'actions échangées sur le premier marché. La publication des statistiques du commerce extérieur japonais en début de journée a fait apparaître un lourd déficit, doublé sur un an, à cause d'une baisse des exportations nippones handicapées par la crise économique mondiale et des tensions sino-japonaises. Le yen a baissé en conséquence vis-à-vis du dollar et de l'euro. Habituelle valeur refuge prisée des investisseurs par temps économique difficile, le yen souffre depuis plusieurs jours des propositions du leader de la droite japonaise, Shinzo Abe, favori pour le poste de Premier ministre à l'issue des élections législatives qui auront lieu le 16 décembre. M. Abe veut notamment renforcer la coopération entre la Banque du Japon (BoJ) et le gouvernement afin d'amplifier la politique d'assouplissement monétaire lancée il y a des années pour lutter contre la déflation. Il suggère aussi de revoir la loi qui définit l'indépendance de la BoJ. Les investisseurs estiment que la politique monétaire accommodante de la BoJ pourrait du coup s'amplifier l'an prochain, ce qui pèse sur la valeur du devise japonaise. La baisse du yen élève mécaniquement les revenus tirés de l'étranger par les entreprises japonaises, lorsqu'elles les convertissent en monnaie nippone, aussi le recul d'hier a-t-il profité aux firmes exportatrices. Comme souvent en pareil cas, les constructeurs d'automobiles ont accéléré: Toyota de 2,23% à 3 435 yens, Nissan de 2,13% à 766 yens, Honda de 3,18% à 2 657 yens et Mazda de 5,88% à 126 yens. Le fabricant de pneumatiques Bridgestone a gagné 2,84% et le spécialiste des deux-roues Yamaha Motor 3,90% à 826 yens. Les groupes de sidérurgie ont aussi gagné du terrain: Nippon Steel & Sumitomo Metal 1,63% à 187 yens et JFE Holdings 2,06% à 1 238 yens. Le fabricant d'électronique Sharp, en grande difficulté financière, a encore chuté pour sa part de 4,65% à 164 yens.