Les dirigeants européens ont échoué, avant-hier, à s'entendre sur le budget de l'Union européenne (UE) 2014-2020, leurs positions étant encore trop éloignées pour parvenir à un accord. Ils devront tenter de le faire lors d'un prochain sommet au début de l'année prochaine. Les 27 chefs d'Etat et de gouvernement "se sont séparés sans accord", a indiqué une source européenne peu après 16h30. "C'est terminé", a confirmé une autre source. Le président du Conseil européen Herman Van Rompuy, a déclaré avoir reçu mandat de continuer le "travail" pour rechercher un "consensus". "Un accord est possible en début d'année prochaine", a-t-il soutenu lors d'une conférence de presse, faisant état d'un "degré suffisant de convergences" entre les dirigeants des 27. "Je commencerai des consultations dès la semaine prochaine", a-t-il dit. Avant même le début du sommet, la veille, chacun s'accordait à reconnaître qu'un échec à ce stade ne serait pas "dramatique" car il n'y avait pas encore urgence à arrêter dès maintenant le budget pluriannuel. Répartition des coupes problématique Les dirigeants européens avaient repris leurs travaux, avant-hier matin, après une journée entière de rencontres bilatérales la veille avec M. Van Rompuy, et également entre eux. Mais ils ne sont pas parvenus à résoudre leurs divergences, à la fois sur le montant des coupes demandées par certains Etats membres et sur la répartition de ces réductions de dépenses entre les différentes politiques européennes. Le premier ministre britannique David Cameron, un des principaux obstacles à la conclusion d'un accord, avait estimé, avant-hier matin, avant la reprise des travaux, qu'il n'y avait "pas eu assez de progrès à ce stade". Un grand dossier, la PAC Dans son dernier projet de compromis, M. Van Rompuy, maintenait sa proposition initiale de budget à 973 milliards d'euros (environ 1,2 billion de francs), soit 1,01% du PIB européen.La Politique agricole commune (PAC), qui, dans la première proposition de M. Van Rompuy, avait perdu 25,5 milliards d'euros (environ 30 milliards de francs) récupère huit milliards (environ 9,5 milliards) dans la seconde par rapport à la coupe prévue. Accord possible début 2013, selon Van Rompuy Le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, a estimé, avant-hier, qu'il serait possible de trouver un accord début 2013 sur le budget de l'UE, dédramatisant l'échec du sommet qui s'est terminé sans accord. Un accord est possible en début d'année prochaine, a affirmé M. Van Rompuy, lors d'une conférence de presse, faisant état d'un degré suffisant de convergence potentielle entre les dirigeants des 27. Nous allons poursuivre les consultations dans les semaines qui viennent afin de trouver un consensus. Les discussions bilatérales la veille et les discussions constructives au sein du Conseil européen ont mis en évidence un degré suffisant de convergence potentielle pour aboutir à un accord, a-t-il ajouté. Nous avons besoin de temps pour finaliser. C'est un budget pour le reste de la décennie. Et les sept prochaines années vont être cruciales pour remettre l'Europe sur les rails de la croissance. Nous devons faire cela bien, s'est justifié M. Van Rompuy. Il a rappelé que par le passé, les négociations sur le budget ont nécessité en général plusieurs rencontres, comme en 2005 où elles ont débuté sous la présidence luxembourgeoise et se sont achevées sous présidence britannique. Le président du Conseil européen a indiqué qu'il avait fait une proposition de budget comprenant des coupes importantes par rapport à celui de la période 2007-2013. C'est une première dans des discussions sur le budget européen, a-t-il plaidé. Cette proposition est inférieure de 80 milliards d'euros à celle de la Commission européenne mais propose des augmentations dans le domaine de l'agriculture et de la cohésion, a-t-il affirmé.Tout le monde est d'accord sur un point: ça doit être un budget pour la croissance. Un budget qui se concentre sur les emplois, l'innovation, la recherche. C'est pour cela que dans ma proposition les dépenses pour la compétitivité et l'emploi sont en hausse de 50% par rapport à la période 2007-2013. La croissance dans un pays bénéficiera à tous, a-t-il ajouté.