A l'instar des Bourses asiatiques et de l'euro, les Bourses européennes ont ouvert, hier, en saluant d'une hausse modeste l'accord intervenu dans la nuit à Bruxelles entre le FMI et la zone euro pour réduire la dette de la Grèce et lui verser un prêt très attendu. Paris a ainsi ouvert en hausse de 0,74%, Francfort de 0,7%, Londres de 0,37%. Peu après l'ouverture, Madrid gagnait également 0,72% et Milan 0,64%. Après l'échec des négociations sur le budget européen, ce consensus permet de sauver la Grèce de la banqueroute et d'affronter les nouvelles échéances avec plus de sérénité, ont estimé les analystes de Saxo Banque. L'appétit pour le risque est de retour sur les marchés ce matin après l'accord dans la nuit, a aussi jugé Craig Erlam, analyste chez Alpari. Du côté des marchés asiatiques, l'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo a achevé la séance d'hier sur un gain de 0,37%. La hausse devrait néanmoins demeurer modeste, dans la mesure où les inquiétudes concernant les difficultés budgétaires aux Etats-Unis perdurent. L'effet positif devrait toutefois être limité car la date butoir sur le " mur budgétaire " (hausse automatique d'impôts et baisse drastique des dépenses publiques au 1er janvier) aux Etats-Unis approche, ce qui maintient les marchés dans l'incertitude, a ainsi souligné Markus Huber d'ETX Capital. La Maison Blanche s'est dit confiante sur l'issue des négociations, et a salué les déclarations de certains républicains sur la nécessité de davantage de recettes fiscales. Sur le marché obligataire, pour les taux d'emprunts à 10 ans de l'Espagne et de l'Italie la détente était très légère, elle était plus significative pour le Portugal, dont le parlement devait approuver définitivement hier le budget 2013, d'une rigueur extrême. Après plus de 13 heures de réunion, la zone euro et le Fonds monétaire international se sont finalement entendus pour que la dette grecque soit ramenée à 124% du PIB d'ici 2020, contre un objectif initial de 120% défendu par le FMI, selon un communiqué de l'Eurogroupe. Ce prêt était vital pour la Grèce, au bord de l'asphyxie. Paris: le CAC 40 débute en hausse La Bourse de Paris était en hausse, hier matin, les investisseurs saluant l'accord arraché dans la nuit par les ministres des Finances de la zone euro sur la réduction de la dette grecque. Peu après l'ouverture, le CAC 40 prenait 0,73% à 3 526,92 points. Sur le front des valeurs, le secteur bancaire était recherché après l'accord sur la réduction de la dette grecque. Crédit Agricole prenait la tête des hausses au sein du CAC 40 (+2,57% à 5,79 euros), suivi par Société Générale (+1,87% à 26,94 euros) et BNP Paribas (+1,27% à 42,35 euros). ArcelorMittal gagnait 1,78% à 11,74 euros. François Hollande devait rencontrer le P-DG du groupe Lakshmi Mittal hier, alors que la tension est encore montée d'un cran entre le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg - promoteur d'une nationalisation temporaire du site de Florange - et le géant de la sidérurgie. Renault prenait 0,85% à 38,13 euros après avoir signé une lettre d'intention avec le Venezuela pour étudier l'implantation d'une usine d'assemblage d'une capacité d'environ 30 000 véhicules. Le groupe, l'un des seuls grands constructeurs automobiles à ne pas encore fabriquer en Chine, veut construire une usine d'une capacité de 200 000 véhicules par an à Wuhan (centre), a-t-on appris hier de source proche du dossier. Hors CAC 40, Nexans signait la plus forte progression du SBF 120 (+6,23% à 35,48 euros). Le chilien Madeco, le principal actionnaire du fabricant de câbles, a désormais la possibilité de détenir jusqu'à 28% de son capital (contre 22,5% actuellement) en vertu d'un avenant à leur accord conclu en mars 2011. A l'inverse, Bic, leader sur le marché européen du briquet, était la lanterne rouge du SBF 120 (-3,14% à 96,60 euros) après la décision de l'Union européenne de ne pas reconduire la taxe anti-dumping sur les briquets chinois, en vigueur depuis plus de 20 ans. Enfin, Aéroports de Paris cédait 1,37% à 58,19 euros après avoir vu son titre dégradé par JPMorgan Cazenove, passé de "neutre" à "sous-pondérer". Londres: le FTSE ouvre en hausse La Bourse de Londres a ouvert en hausse hier, les investisseurs saluant l'accord trouvé dans la nuit sur la dette grecque qui va permettre le déblocage d'une nouvelle tranche d'aide vitale pour Athènes. L'indice FTSE-100 des principales valeurs prenait 34,89 points, dans les premières cotations, soit une progression de 0,60% par rapport à la clôture de la veille, à 5 821,61 points. Les investisseurs surveilleront aussi de près la deuxième estimation du PIB britannique du troisième trimestre, période au cours de laquelle le pays est sorti de la récession. Selon le consensus des économistes, elle devrait rester inchangée à 1% mais certains analystes attendent tout de même une légère révision à 0,9%. Les banques RBS (+2,67% à 292,7 pence) et Lloyds Banking Group (+1,93% à 45,97 pence) figuraient parmi les plus fortes progressions. Les minières gagnaient également du terrain, Eurasian Natural Resources s'adjugeant 1,88% à 277,1 pence, Vedanta Resources 1,78% à 1 084 pence et Kazakhmys 1,10% à 687 pence. Le géant des boissons alcoolisées Diageo cédait en revanche 0,29% à 1 868 pence. Francfort: le Dax en hausse La Bourse de Francfort était en hausse, hier en matinée, mais ne débordait pas d'enthousiasme après l'accord à l'arraché conclu entre les Européens et le Fonds monétaire international (FMI) pour aider la Grèce. Dans les premiers échanges, l'indice vedette Dax progressait de 0,83% à 7 352,87 points et le MDax des valeurs moyennes gagnait 0,59% à 11 438,1 points. Les valeurs bancaires étaient les plus en vue sur le Dax grâce à l'accord sur la Grèce: l'action Commerzbank prenait 4,38% à 1,4 euro, celle de Deutsche Bank 3,12% à 34,18 euros. Les valeurs d'assurances en profitaient aussi (Allianz +1,35% à 99,41 euros et le réassureur Munich Re 1,27% à 131,65 euros), et n'étaient guère contrariées par une estimation des dégâts assurés causés par l'ouragan Sandy fin octobre aux Etats-Unis fortement revue à la hausse par Air Worldwide - entre 16 et 22 milliards de dollars, contre une fourchette précédente entre 7 et 15 milliards. Bayer était en progression de 0,25% à 69,47 euros. Le groupe de chimie-pharmacie a annoncé hier avoir obtenu l'autorisation pour commercialiser son traitement ophtalmologique VEGF Trap-Eye, ou Eylea, sur une indication précise dans l'Union européenne, une région où il dispose des droits exclusifs de commercialisation. Le groupe a ajouté qu'il espérait décrocher aussi l'autorisation de ce traitement pour une nouvelle indication dans l'Union européenne d'ici la fin de l'année. Le VEGF Trap-Eye, conçu notamment pour soigner la dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA), est considéré comme l'un des produits de la division santé de Bayer les plus prometteurs en termes de chiffre d'affaires. Suisse : ouverture en hausse La Bourse suisse a ouvert en hausse, hier, après avoir perdu 0,5% la veille. Le soulagement domine sur les marchés suite à l'accord des créanciers publics de la Grèce. Le SMI montait de 0,39% à 6 708,05 points, peu après l'ouverture. Le SLI avançait de 0,42% à 1 017,75 points et le SPI de 0,37% à 6 173,58 points. Les financières profitaient largement de l'annonce de l'accord sur la Grèce. CS montait de 1,8%. La deuxième banque suisse pourrait supprimer cent emplois dans sa banque d'investissement au Royaume-Uni, selon l'agence Bloomberg. JPMorgan a relevé l'objectif de cours à 28 (24) francs suisse, tout en confirmant sa recommandation "overweight". Julius Bär s'appréciait de 0,6% et UBS 0,4%. Swiss Life (+1,4%) avait également le vent en poupe, le titre tentait d'effacer en partie ses lourdes pertes de la veille (-4%). Bâloise (+0,7%) et Zurich (+0,3%) suivaient, alors que Swiss Re cédait 0,6%. Exane BNP a revu à la baisse l'objectif de cours du réassureur. Actelion (+0,6% à 44,76francs suisse) intéresse à nouveau Merrill Lynch: l'institut recommence à couvrir le titre avec un objectif de cours à 46 francs suisse et une recommandation à "neutral". ABB (+0,6%) a de son côté conclu un contrat de 100 millions de dollars pour des transformateurs en Chine. Les poids lourds du SMI évoluaient en ordre dispersé, Nestlé gagnant 0,3%, Novartis 0,8% et Roche cédant 0,2%. Chugai, la filiale japonaise de Roche, lance un partenariat avec Nippon Shinyaku pour développer et vendre le GA101, un anticorps CD20 de type II pour le traitement des lymphomes non hodgkiniens (NHL). Swisscom était à la traine, abandonnant 0,8%. Sur le marché élargi, Vontobel (+0,8%) a signé une lettre d'intention (memorandum of understanding) avec Australia and New Zealand Banking Group Limited (ANZ) pour renforcer sa présence en Asie-Pacifique. Les analystes de la BC Zurich jugent la nouvelle "neutre", alors que la banque Sarasin l'estime plutôt négative. Avec cette collaboration, Vontobel concentre ses activités de Private Banking sur la distribution de produits au lieu de l'acquisition de fonds, expliquent les analystes. OC Oerlikon (+4,0%) a finalisé la vente de sa division Solaire à Tokyo Electron (TEL). Cette transaction s'est traduite par un afflux de liquidités de 250 millions de francs suisse. La BC Zurich qualifie de positive la nouvelle. Infranor (inchangé) a publié par surprise ses résultats des six premiers mois 2012/2013, avec des ventes en baisse de plus de 10% et un bénéfice stable. Le spécialiste de l'automation industrielle a révisé ses prévisions à la baisse en raison d'un contexte morose. Flughafen Zürich (+0,7% à 398 francs suisse) bénéficiait d'un relèvement d'objectif de cours de JPMorgan à 470 (430) francs suisse. Dans le secteur immobilier, les analystes de la banque Vontobel ont procédé à plusieurs révisions. Ils ont ainsi relevé l'objectif de cours de Zug Estates (+0,7%), Allreal (+1,3%) et PSP (+0,1%) et abaissé celui de Mobimo (+0,3%) et SPS (-0,6%). En Asie, marchés soulagés par l'accord sur la Grèce, mais sans excès Les Bourses asiatiques affichaient pour la plupart une hausse modeste, hier matin, soulagés de l'accord intervenu à Bruxelles entre le FMI et la zone euro pour réduire la dette grecque et verser à ce pays une aide très attendue. À la mi-seance, l'indice Nikkei 225 de la Bourse de Tokyo s'inscrivait en hausse de 0,38%. Le Nikkei avait démarré la séance dans le rouge mais est passé en territoire positif après les annonces de Bruxelles. Hong Kong prenait 0,28%, le Kospi à Séoul 0,91% et Sydney 0,73%. A la fermeture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a progressé de 34,36 points pour finir à 9 423,30 points, enregistrant sa quatrième hausse d'affilée et repassant au-dessus de 9 400 points en clôture pour la première fois depuis fin avril. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a pour sa part augmenté hier de 0,27%, soit 2,10 points, pour terminer à 781,60 yens. La séance a encore été relativement active avec 1,99 milliard de titres échangés sur le premier marché. HIer, le meneur de l'opposition de droite, Shinzo Abe, donné favori pour devenir le prochain Premier ministre, a estimé que la banque centrale du Japon (BoJ) devait fixer un objectif d'inflation de 2% et prendre des mesures en ce sens. Ces propos ont contribué à l'affaiblissement du yen.