Les Koweïtiens ont commencé à voter, hier, pour élire les 50 membres de leur parlement lors d'un scrutin boycotté par l'opposition qui conteste un amendement de la loi électorale. L'enjeu du scrutin, le deuxième en dix mois dans cet émirat du Golfe secoué par des crises politiques à répétition, est le taux de participation: l'opposition s'attend à un taux d'abstention de 70% alors que les candidats pro-gouvernementaux espèrent un taux de participation de plus de 50%.L'opposition a mené campagne pour le boycott du scrutin et des dizaines de milliers de ses partisans ont manifesté, avant-hier, dans la capitale pour appeler au boycott de ce scrutin législatif. "Le peuple veut l'abrogation de l'amendement" de la loi électorale, et "nous boycottons" le scrutin, a lancé la foule lors du rassemblement, autorisé par le pouvoir en place. Des femmes et des enfants ont pris part à la manifestation, conduite par des figures de l'opposition dont l'ancien président de la Chambre Ahmad al-Saâdoun, et deux ex-députés Mussallam al-Barrak et Fayçal al-Muslim, selon des médias. L'opposition islamiste, nationaliste et libérale a mené campagne pour le boycott du scrutin pour protester contre un amendement de la loi électorale jugé "anticonstitutionnel" et qui pourrait, selon elle, conduire à "une manipulation des résultats. Aucune figure de l'opposition ne figure parmi les 306 candidats, dont 13 femmes, en course pour le prochain Parlement, qui devrait être totalement contrôlé par des élus pro-gouvernementaux. Le scrutin est le cinquième depuis la mi-2006 dans cet émirat gouverné par la dynastie des Al-Sabah.