Jamais un pays, avec qui l'Algérie a tissé des relations bilatérales, n'est parvenu à investir sur le marché national autant que ce que viennent de réaliser les Emirats arabes unis. C'est grâce, au volume des capitaux, que les cercles économiques de ce pays ont placé ou comptent placer dans les différents secteurs d'activité, que les investissements directs étrangers (IDE) en Algérie ont pu enregistrer une nette croissance ces dernières années. Toutes les statistiques fournies, jusque-là, donnent les Emirats arabes unis comme le premier pays investisseur en Algérie et dans la sous-région du Maghreb en général. Les placements de ce pays, en dehors du secteur des hydrocarbures de surcroît, dépassent du loin le cap des 20 milliards de dollars. A l'avenir, tous ces investissements sont appelés à s'accroître à court terme. La coopération bilatérale entre les deux pays s'est accru à un rythme effréné ces dernières semaines, à la faveur des intenses visites des responsables politiques émiratis à Alger, dont la ministre de l'économie des EAU dimanche dernier, et les différents accords de coopération bilatérale qui ont été signés. Lesquels accords touchent à divers domaines de l'économie. A la fin de l'année 2006, les investissements émiratis en Algérie se sont chiffrés à plus de 10 milliards de dollars, selon le ministère des Finances de ce pays. Tandis que les échanges commerciaux entre l'Algérie et les EAU, durant la même année, sont passés au-delà de la barre des 400 millions de dollars, un volume qui représente le double des échanges enregistrés durant l'année 2000, soit sept ans plutôt. Les cercles économiques de ce pays considèrent que la coopération bilatérale de leur pays avec l'Algérie se veut singulière et le marché national demeure toujours la destination privilégiée des capitaux émiratis depuis que le regain de la stabilité est devenu un fait avec la fin progressive de la crise sécuritaire. Pour propulser davantage cette coopération vers un stade plus haut, les hommes d'affaires émiratis qui ont fait le déplacement à Alger la semaine dernière avec la ministre de l'Economie de leur pays ont appelé les responsables des différents secteurs économiques de notre pays à alléger les procédures administratives au niveau des centres de décision intervenant dans le cycle d'investissement et de création d'entreprises. Le premier projet d'investissement qui vient de se concrétiser est celui relatif à la gestion du port d'Alger ainsi que celui de Djendjen, dans la wilaya de Jijel, par la compagnie émiratie Dubai Ports World (DP World). Cette dernière a promis la modernisation des deux structures portuaires et le renforcement de leurs potentiels en matière de trafic maritime. Dans le domaine du tourisme, que les EAU maîtrisent remarquablement, étant le premier pays touristique dans le monde arabe, selon le dernier classement qui vient d'être élaboré par un institut international spécialisé, des Emiratis se sont engagés à injecter d'importants capitaux, notamment pour le développement de l'hôtellerie en Algérie. Dans ce créneau, le groupe, Al-Qodra Holding, s'est distingué avec un projet géant à Sidi Fredj. L'agriculture n'est pas en reste, puisque les Emiratis ont manifesté leur intention d'investir dans la production laitière. Un projet de production d'aluminium est aussi prévu dans la région de Beni Saf, à l'ouest du pays, pour une valeur qui dépassera les cinq milliards de dollars, ainsi que d'autres projets dans divers secteurs.