Du nouveau en Amérique latine. Une triplette en or, avec Hugo Chavez au Venezuela, Lula Da Silva au Brésil et Evo Morales en Bolivie. Leur montée peut être considérée comme étant le résultat d'un refus populaire de la voie néolibérale. Le constat a été sans équivoque. L'adoption des réformes économiques et financières et l'ouverture de leur marché ont aggravé les vulnérabilités de leurs économies permettant ainsi aux multinationales de prendre en main le marché de l'Amérique latine, avec toutes les implications négatives sur le pouvoir d'achat des populations. Depuis l'ouverture à l'économie de marché, aucun projet d'intégration n'a pu aboutir et s'ensuivit une dépendance encore plus grande des économies d'Amérique latine à l'égard des Etats-Unis. Deux projets d'intégration économique avaient été mis en place dans cette région, à savoir le Mercosur qui réunit l'Argentine, le Brésil entre autres, et l'Alena qui avait intéressé plus particulièrement les Etats-Unis, le Canada et le Mexique. Les Etats-Unis avaient tenté d'étendre l'Alena aux pays intégrés dans le Mercosur pour y exercer bien sûr leur hégémonie. Aujourd'hui, les attentions mondiales vont se porter sur le Venezuela où sont en train de se dérouler les élections législatives et présidentielles, après celles qui ont confirmé le président Lula Da Silva à la tête du Brésil et Evo Morales en Bolivie. Les champions du néolibéralisme vont suivre ces élections avec beaucoup d'inquiétude ; plus particulièrement quand il s'agit du Venezuela grand producteur de pétrole et qui a décidé de nationaliser le pétrole. L'opposition au Brésil avait tout fait pour renverser Da Silva mais n'y était jamais parvenu. On se souvient qu'en avril 2004, l'opposition avait eu recours à une disposition de la Constitution qui autorisait la tenue d'un référendum de révocation. Les résultats ont été favorables à Hugo Chavez, renforçant davantage sa légitimité. On se rappelle également des rassemblements organisés par l'opposition pour tenter d'appliquer le principe américain de la révolution orange, à savoir occuper les places publiques, rester dans la rue et paralyser par des grèves l'économie du pays jusqu' à la chute du gouvernement en place. Même les tentatives de coup d'Etat n'avaient pas abouti, et l'armée elle-même fut obligée par les manifestations monstres organisées par les électeurs de Chavez à libérer et à le remettre à sa place, c'est-à-dire à la magistrature suprême. Si la révolution orange n'avait pas pu faire engranger les dividendes attendus par l'opposition, par contre la révolution rose qui est en train de l'emporter en Amérique latine avec une vague de la gauche socialisante est en train de mettre et de remettre au pouvoir tous ceux qui ne se réclament pas du jusqu'au boutisme néolibéral, ouvrant peut être ainsi une nouvelle voie intermédiaire entre le socialisme et le libéralisme. "Je préfère être renversé que terminer en président social démocrate qui n'a rien fait" disait Hugo Chavez.