Les rebelles centrafricains du Séléka ont annoncé, hier, la suspension de leur offensive en direction de la capitale. Ils vont également envoyer une délégation aux pourparlers de paix organisés à Libreville, au Gabon. "J'ai demandé à nos forces de ne pas bouger de leurs positions à partir d'aujourd'hui parce que nous voulons participer aux discussions de Libreville pour trouver une solution politique", a déclaré Eric Massi, porte-parole du mouvement, joint par téléphone à Paris. "Je suis en discussion avec nos partenaires pour avancer des propositions afin de mettre fin à la crise mais une solution pourrait être une transition politique dont le président (François Bozizé) serait exclu", a-t-il ajouté. Dimanche, le chef de l'Etat s'était dit prêt à un dialogue sans délai à Libreville, au Gabon, proposant même la formation d'un gouvernement d'union nationale auquel pourraient participer les rebelles. Mise en garde La Force multinationale d'Afrique centrale (Fomac) déployée en Centrafrique a mis en garde, hier, la rébellion centrafricaine contre toute tentative de prendre la ville de Damara, dernier verrou à 75 km de Bangui. Une telle opération serait considérée comme "une déclaration de guerre". "Nous ne cèderons pas Damara, que ce soit clair. Si les rebelles attaquent Damara, c'est une déclaration de guerre, cela veut dire qu'ils ont pris la résolution d'engager les 10 Etats d'Afrique centrale. Je ne pense pas sincèrement qu'ils en arriveront là", a déclaré le commandant de la Fomac, le général Jean-Félix Akaga, dont les troupes sont positionnées à Damara. Les pays d'Afrique centrale ont envoyé des renforts pour protéger la capitale centrafricaine menacée par les rebelles du Séléka positionnés à Sibut (160 km au nord), et qui, contrôlant une large partie du pays, réclament le départ du président François Bozizé. L'UE préoccupée, appelle au dialogue L'Union européenne est "très préoccupée" par la crise qui secoue la république Centrafricaine, et appelle les parties concernées au dialogue afin de trouver une issue au conflit qui perdure, a indiqué, avant-hier, la Haute représentante pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Catherine Ashton dans un communiqué. "Je suis vivement préoccupée par la crise qui perdure en République Centrafricaine. Dans les circonstances actuelles, il est essentiel que toutes les parties prennent l'engagement de résoudre de manière pacifique, par le dialogue et la négociation, les divergences qui subsistent", a affirmé Mme Ashton, dans un communiqué. Toutes les parties doivent s'engager à éviter l'utilisation de la force à des fins politiques et en particulier à protéger les populations civiles dans les zones sous leur contrôle, a-t-elle ajouté. "Je demande instamment aux autorités de prendre toutes les mesures nécessaires pour mettre, sans délai, un terme à toutes les exactions qui sont actuellement commises contre les populations dans les quartiers de Bangui et qui compromettent les chances d'un dialogue pacifié", a-t-elle déclaré.