Le général Jean-Félix Akaga, commandant de la Force multinationale d'Afrique centrale (Fomac) déployée en Centrafrique, a averti mercredi la rébellion centrafricaine que toute tentative de prendre la ville de Damara, dernier verrou à 75 km de Bangui où est positionnée la Fomac, serait considérée comme "une déclaration de guerre". "Nous ne cèderons pas Damara, que ce soit clair. Si les rebelles attaquent Damara, c'est une déclaration de guerre, cela veut dire qu'ils ont pris la résolution d'engager les 10 Etats d'Afrique centrale. Je ne pense pas sincèrement qu'ils en arriveront là", a déclaré lors d'un point de presse à Bangui le général Akaga. Les pays d'Afrique centrale ont envoyé des renforts pour protéger la capitale centrafricaine menacée par les rebelles du Séléka positionnés à Sibut (160 km au nord), et qui, contrôlant une large partie du pays, réclament le départ du président François Bozizé. Les effectifs de la Fomac, dont le gros des troupes est tchadien, devraient atteindre 760 hommes à la fin de la semaine, selon une source au sein de la Fomac. Le chef de l'Etat tchadien, Idriss Déby Itno, président en exercice de la Communauté économique des Etats d'Afrique centrale (CEEAC) et allié du président Bozizé, qu'il a aidé à prendre le pouvoir en 2003, avait déjà prévenu lundi que Damara constituait "une ligne rouge à ne franchir par aucune des deux parties". Les troupes tchadiennes sont officiellement déployées dans le cadre de la Fomac, mise en place en 2008 pour aider à la stabilisation du pays, et qui était dans un processus de retrait définitif au moment du début de l'offensive rebelle le 10 décembre. La France, ancienne puissance coloniale, dispose de près de 600 soldats sur place pour protéger et éventuellement évacuer ses ressortissants.