Les Bourses européennes, euphoriques, mercredi, à la suite de l'accord budgétaire aux Etats-Unis, ont marqué une pause le lendemain en fluctuant assez peu, faisant preuve de prudence avant les chiffres du chômage américain. La signature, mardi soir, d'un accord qui évite aux Etats-Unis de tomber dans la récession a soulagé les marchés mais, maintenant, les opérateurs reprennent leurs esprits et soulignent que de nouveaux défis attendent les Américains et notamment celui sur le plafond de la dette. Autre élément incitant à la prudence, des chiffres mitigés sur le marché du travail américain ont été annoncés, avant-hier, à la veille de la publication d'un rapport mensuel sur le taux de chômage et l'emploi aux Etats-Unis. Si les entreprises privées ont enregistré une nette accélération des embauches en décembre, selon une enquête publiée par la société ADP, les chiffres officiels des inscriptions au chômage ont rebondi plus que prévu dans les derniers jours de l'année 2012. L'Eurostoxx a perdu 0,37% A la Bourse de Paris, l'indice CAC 40 a cédé 0,34% à 3 721,17 points. Alcatel-Lucent s'est distingué par une très forte hausse (+9,75% à 1,16 euro), après une note favorable de Credit Suisse. Le titre du groupe est connu pour être massivement vendu à découvert par des opérateurs qui parient sur sa baisse et sont donc contraints de racheter la valeur pour se couvrir quand le cours remonte. Les valeurs bancaires ont fait une pause après leur hausse de la veille, à l'image de BNP Paribas (stable à 44,46 euros), Crédit Agricole (-0,03% à 6,35 euros) et surtout Société Générale (-0,92% à 29,58 euros). A Londres, l'indice FTSE-100 des principales valeurs a terminé en hausse de 0,33% à 6 047,34 points. Parmi les plus fortes progressions, la chaîne d'habillement Next a pris 2,68% à 3 873 pence après avoir annoncé une progression de ses ventes en novembre et décembre et indiqué que ses profits annuels allaient s'inscrire dans le haut de la fourchette de ses prévisions. Le géant pétrolier BP a gagné 2,41% à 441,7 pence, le groupe de la grande distribution Tesco de 2,12% à 350 pence et le fabricant de cigarettes Imperial Tobacco de 1,13% à 2 412 pence. En revanche, le groupe d'énergie Centrica a cédé 1,17% à 336,8 pence et le groupe minier Rio Tinto 0,88% à 3 658,5 pence. A Francfort, l'indice Dax a reculé de 0,28% à 7 756,44 points, tandis que le MDax des valeurs moyennes a gagné 0,31% à 12 186,87 points. Les valeurs automobiles ont perdu du terrain: Volkswagen a cédé 0,06% à 178,90 euros et Daimler 0,34%. Le groupe pharmaceutique Bayer a baissé de 0,01% à 71,96 euros. Il a pourtant fait part "de résultats positifs" dans une étude de phase III, qui montre que son médicament Nexavar prolonge la survie de malades atteints d'un cancer de la thyroïde. Le fabricant de sels et d'engrais K+S a chuté de 3,53% à 33,88 euros, faisant les frais d'une baisse de recommandation d'analystes. A Milan, l'indice vedette FTSE Mib a terminé en hausse de 0,10% à 16 910 points. Le constructeur Finmeccanica a progressé de 2,93% à 4,632 euros, profitant de l'annonce d'une grosse commande d'avions par la compagnie indonésienne à bas coûts Citilink. Fiat a gagné 1,44% à 3,946 euros, après l'annonce de chiffres de ventes record en 2012 au Brésil. La Bourse de Bruxelles a terminé à l'équilibre, à 2516,85 points (+0,06%). L'assureur Ageas a enregistré la plus forte hausse, prenant 2,07% à 23,41 euros, suivi par les valeurs du secteur industriel: Bekaert (sidérurgie) a progressé de 1,86% à 22,50 euros et le numéro un mondial du zinc Nyrstar de 1,79% à 4,72 euros. Le groupe de services automobiles D'Ieteren a continué de subir le contrecoup d'un avertissement sur résultat qui remonte à près de deux semaines, perdant 2,67% à 29,21 euros. L'indice AEX des principales valeurs de la Bourse d'Amsterdam a clôturé en hausse de 0,15% à 350,74 points. Le groupe Air France-KLM a grimpé de 5,11% à 7,57 euros. Le fonds immobilier franco-néerlandais Unibail-Rodamco a cédé 2,26% à 183,70 euros. La Bourse de Zurich, fermée la veille, a terminé sur une forte hausse de 2,90% à 7 020,46 points. Transocean, qui a conclu un accord avec le département américain de la Justice sur l'affaire Deepwater, a bondi de 10,61% à 44,62 francs suisse. Les deux valeurs du luxe suisse, Swatch Group et Richemont ont aussi été plébiscitées avec des hausses respectives de 6,35% et de 5,74%. Les valeurs bancaires ont été bien orientées: +5,39% pour Credit Suisse et +4,06% pour UBS. A Madrid, l'indice Ibex35 a reculé de 0,52% à 8 403,4 points. Valeur vedette de 2012, le géant du prêt-à-porter Inditex a abandonné 1,65% à 107,5 euros. Le secteur du BTP et des transports s'en est mieux sorti, avec une hausse de 2,05% à 60,74 euros pour Acciona, et de 2,06% à 11,66 euros pour Ferrovial. BBVA, qui a placé avec succès une émission obligataire de 1,5 milliard d'euros, s'est replié de 0,58% à 7,245 euros. L'indice PSI-20 de la Bourse de Lisbonne a clôturé en hausse de 0,96% à 5 867,87 points, notamment grâce à un bond de 4,32% du groupe de BTP Mota-Engil. Le papetier Portucel a avancé de 2,62% tandis que le groupe pétrolier Galp a pris 1,35%. Les valeurs bancaires ont connu des fortunes diverses: la BES a gagné 2,21% et la BPI 1,11% mais la BCP a reculé de 1,30%.
Wall Street en baisse, redoute la fin accélérée du soutien de la Fed Wall Street a fini en baisse, avant-hier, redoutant une fin plus proche qu'anticipé d'un programme de soutien de la Réserve fédérale américaine (Fed) à l'économie du pays, et marquant une pause après son envol la veille: le Dow Jones a cédé 0,16% et le Nasdaq 0,38%. Selon les chiffres définitifs à la clôture, le Dow Jones Industrial Average a reculé de 21,19 points à 13 391,36 points et le Nasdaq, à dominante technologique, de 11,69 points à 3 100,57 points. L'indice élargi Standard and Poor's 500 s'est replié de 0,21%, soit de 3,05 points, à 1 459,37 points. Les opérateurs ont marqué une pause dès l'ouverture au lendemain d'un bond de plus de 2% des grands indices de Wall Street, qui faisait suite à l'adoption d'une loi très attendue sur le budget américain écartant le risque à court terme d'une cure d'austérité forcée. La publication de bons chiffres sur le marché du travail américain, avec l'accélération des embauches privées en décembre aux Etats-Unis, de bon augure à la veille de la diffusion d'un rapport mensuel sur l'emploi et le chômage, ont par ailleurs apporté un peu de soutien au marché, qui a oscillé autour de l'équilibre en première partie de séance. Cependant, la publication des minutes de la dernière réunion de politique monétaire de la Fed a provoqué en deuxième partie de séance un glissement plus net des indices en territoire négatif. "Les courtiers se sont rendus compte qu'une partie des membres de la Fed envisageaient de mettre un terme à ses rachats d'actifs bien avant la fin de 2013", a expliqué Chris Low, de FTN Financial, "et donc que la politique actuellement très accommodante menée par l'institution pourrait s'interrompre bien plus tôt que prévu". "Cela les a pris par surprise", a-t-il ajouté. A l'issue de cette réunion de deux jours, en décembre dernier, le Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) avait décidé de racheter sur les marchés des titres adossés à des créances immobilières et des obligations d'Etat américaines pendant une durée indéterminée, pour un montant total de 85 milliards de dollars par mois. Or, la Fed avait aussi expliqué qu'elle entendait poursuivre ce concours financier "tant que la perspective du marché du travail ne s'améliore pas nettement". Dans ce contexte, "les chiffres du chômage (vendredi) seront étudiés de très près", a estimé M. Low.Les courtiers ont également relativisé les avancées de l'accord budgétaire salué la veille. "L'accord conclu entre démocrates et républicains laisse de nombreuses questions en suspens, dont le relèvement du plafond de la dette des Etats-Unis et des coupes budgétaires" nécessaires, sur lesquelles toute décision a été repoussée de deux mois, a noté Nicolas Colas, stratège chez ConvergEx Group. Dans le secteur de l'automobile, alors que les grands groupes américains diffusaient les chiffres de ventes de voitures aux Etats-Unis l'an dernier, Ford a gagné 1,97% à 13,46 dollars après l'annonce d'une hausse de 4,7% de ses ventes sur cette période. De même, General Motors, dont les ventes ont progressé de 3,7%, s'est apprécié de 2,37% à 29,82 dollars. Les valeurs financières ont perdu du terrain au lendemain d'une forte hausse: Bank of America a reculé de 0,58% à 11,96 dollars, Morgan Stanley et JPMorgan Chase de 0,20% à, respectivement, 19,58 dollars et 44,57 dollars, Goldman Sachs de 0,55% à 130,94 dollars. Citigroup a pris 0,34% à 41,39 dollars. Dans l'habillement, le géant américain Gap s'est apprécié de 2,30% à 32,09 dollars, notamment après l'annonce, avant-hier, du rachat de l'enseigne de vêtements et d'accessoires de luxe pour femmes Intermix pour environ 130 millions de dollars en numéraire. Côté technologique, Google, qui était accusé par une série de rivaux d'abuser de sa position dominante dans la recherche sur internet, a été blanchi, avant-hier, par les autorités américaines. Son titre a grappillé 0,06% à 723,67 dollars. Le marché obligataire a reculé. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a progressé à 1,899% contre 1,839% la veille et celui à 30 ans à 3,107% contre 3,046%.