Les embauches ont ralenti aux Etats-Unis en décembre, et leur rythme, conforme à leur moyenne annuelle, a été insuffisant pour faire baisser le chômage, qui reste à son niveau le plus faible en quatre ans, selon des chiffres officiels publiés à Washington. L'économie américaine a créé 155 000 emplois de plus qu'elle n'en détruisait ce mois-là, en données corrigées des variations saisonnières, soit un peu plus que ce donnait l'estimation médiane des analystes (150 000), a indiqué le département du Travail. Le solde des embauches apparaît ainsi en baisse de 4% par rapport au mois précédent, pour lequel le chiffre des créations d'emplois nettes a été révisé en hausse de 10%, à 161 000. Le ministère précise qu'en moyenne, 153 000 postes ont été ajoutés à l'économie chaque mois en 2012. En décembre, indique un communiqué du gouvernement, l'emploi a augmenté surtout dans les domaines de la santé, de la restauration, du bâtiment et dans le secteur manufacturier. L'emploi public a reculé officiellement pour le troisième mois d'affilée (-13 000 postes). Les créations d'emplois ont été insuffisantes pour faire baisser le chômage, dont le taux officiel est resté en décembre à 7,8%, en données corrigées des variations saisonnières, son niveau le plus pas en quatre ans. 8,1% en moyenne annuelle en 2012 L'estimation médiane des analystes le donnait sable à 7,7%, mais le ministère a revu en hausse de 0,1 point son estimation initiale pour le mois de novembre, à l'occasion de sa révision annuelle des chiffres de l'année écoulée, qui en dehors de cela confirme essentiellement ce qui avait été publié. En moyenne annuelle, le taux de chômage officiel s'est établi à 8,1% en 2012, soit 0,8 point de moins qu'en 2011. Il est tombé ainsi à son plus bas depuis 2008, quand il était de 5,8%. Les derniers chiffres du ministère témoignent du chemin parcouru en un an, mais aussi des difficultés qui attendent toujours l'Amérique en vue d'un rétablissement économique complet : après le coup de mou de la croissance économique au printemps, les créations d'emplois se stabilisent depuis six mois autour de 160 000 embauches par mois, sans amélioration véritable. Le taux d'activité officiel, mesure du nombre des personnes employées ou cherchant activement du travail par rapport à l'ensemble de la population, est resté en décembre à 63,6%, tout juste au-dessus de son niveau du mois d'août (63,5%), où il avait touché son niveau le plus faible depuis 1981. D'autre part, le pays comptait en décembre officiellement 12,2 millions de chômeurs officiellement recensés comme tels, mais ce chiffre occulte toujours plusieurs millions de chômeurs découragés ou ayant cessé de chercher du travail pour diverses autres raisons. Et selon les données du ministère, près de huit millions d'actifs sont contraints de travailler à temps partiel faute de pouvoir trouver un emploi à plein temps comme ils le souhaiteraient. Le gouvernement indique d'autre part que le salaire hebdomadaire moyen des salariés du privé a progressé de 0,7% par rapport au mois précédent, sous l'effet d'une hausse du salaire horaire, et d'une légère augmentation du temps de travail hebdomadaire moyen. Accélération de l'activité dans les services en décembre L'activité s'est accélérée en décembre dans les services aux Etats-Unis, selon l'indice des directeurs des achats de cette branche de l'économie publié par l'association professionnelle ISM. L'ISM "non-manufacturier" a rebondi de 1,4 point par rapport au mois précédent pour atteindre 56,1% alors que la prévision médiane des analystes le donnait en baisse, à 53,5%. L'ISM mesure la perception que les directeurs des achats ont de la conjoncture dans leur secteur. Son indicateur "non-manufacturier" englobe les services au sens large puisqu'il prend en compte, en plus du secteur tertiaire, l'agriculture, la construction et les services d'utilité publique comme l'eau et l'électricité, soit plus des trois quarts de l'activité économique américaine. Il témoigne d'une hausse de l'activité d'ensemble de ces secteurs pour le 36e mois d'affilée. L'ISM précise dans un communiqué que la hausse de l'indice par rapport au mois précédent a été tirée par celle de ses composantes mesurant les commandes nouvelles et l'emploi. La composante "emploi" de l'indicateur a ainsi gagné 6 points, pour s'établir à 56,3, restant au-dessus du seuil séparant hausse et baisse des effectifs pour le sixième mois d'affilée. Selon l'ISM manufacturier publié mercredi, l'activité des industries manufacturières a rebondi aux Etats-Unis en décembre, après un moment de faiblesse en novembre. Commandes à l'industrie stables en novembre Les commandes reçues par les industries manufacturières aux Etats-Unis se sont stabilisées en novembre, après deux mois de hausse, selon des chiffres publiés à Washington par le département du Commerce. La prévision médiane des analystes donnait au contraire l'indicateur du ministère (exprimé en données corrigées des variations saisonnières) en hausse de 0,5% par rapport au mois précédent. Exception faite du secteur des transports, ou les fluctuations fortes sont fréquentes d'un mois sur l'autre au gré, le plus souvent, des variations des commandes d'avions, l'indicateur a connu en décembre sa hausse la plus faible (+0,2%) depuis le mois de juin, où il avait baissé pour la dernière fois. Le gouvernement a revu en hausse de 0,1 point, à 0,8%, son estimation initiale de l'augmentation des commandes de biens durables publiée le 21 décembre. Ralenties par une baisse de 1,0% dans le domaine des transports, celles-ci ont été tirées officiellement par tous les autres secteurs, à commencer par ceux des machines-outils (+3,0%) et de la production de métaux (+2,5%). Les commandes de biens non durables ont reculé de 0,6% par rapport à novembre, après trois mois de hausse, ajoute le ministère. En glissement annuel, indiquent les chiffres du gouvernement, l'ensemble des commandes aux industries manufacturière a augmenté de 3,2% sur les onze premiers mois de l'année.