Le nouveau gouvernement de droite japonais espère sceller dès ce mois-ci un accord avec la banque centrale du Japon (BoJ) pour lutter conjointement contre la déflation, a indiqué, hier, le porte-parole de l'exécutif. Notre principal objectif est de contrer la cherté du yen et d'extraire le pays de la déflation, a rappelé Yoshihide Suga lors de son point de presse matinal. Et d'ajouter, je pense que la direction prise est celle d'un accord lors de la prochaine réunion du comité de politique monétaire de la banque centrale. Cette réunion est prévue les 21 et 22 janvier. Le Parti Libéral-Démocrate (PLD), formation du Premier ministre Shinzo Abe, a remporté une victoire écrasante lors du scrutin législatif anticipé du 16 décembre dernier, grâce à des promesses de redresser le pays en mettant fin à la baisse continue des prix qui freine depuis des années l'activité économique nippone. M. Abe, veut forcer la Banque du Japon, statutairement indépendante, à fixer un objectif d'inflation de 2% d'un an sur l'autre et à prendre toutes les dispositions possibles pour y parvenir. Le gouverneur de l'institution, Masaaki Shirakawa, s'est d'abord montré réticent, arguant qu'un objectif d'inflation de ce niveau engendrerait des risques, mais le comité de politique monétaire, qui compte neuf membres lui compris, a quand même décidé d'étudier cette possibilité lors de sa prochaine réunion. Jusqu'à présent, la BoJ a un objectif d'inflation de 1% que M. Abe considère trop faible pour entraîner un réel regain économique. Son ministre des Finances, Taro Aso, a aussi jugé récemment que la Banque du Japon avait jusqu'à présent été trop timorée dans sa lutte contre la déflation, un phénomène économiquement négatif dû à un écart trop grand entre l'offre abondante et la demande insuffisante. M. Aso, a toutefois jugé la veille, lors d'une émission télévisée que la lutte contre la déflation ne devait pas être conditionnée à un accord entre le gouvernement et la banque centrale.