La question de l'informel revient à l'ordre du jour depuis le commencement de la mise en œuvre des réformes économiques. On se rappelle de la notion nouvelle de "trabendo" introduite dans le vocabulaire officiel. Il était question alors de donner aux commerçants de l'informel des registres de commerce pour légaliser leur activité et contrôler au moins l'argent en circulation, et pourquoi pas, améliorer le rendement de la collecte des impôts. Le trabendo qu'on considérait alors comme ramenant de la marchandise à vendre par valises, et de façon toujours informelle, a cédé le pas à des importateurs déclarés depuis la fin du monopole sur le commerce extérieur. Aujourd'hui, le marché informel est alimenté à la fois par les importateurs et même par les commerçants légaux qui préfèrent ainsi procéder de cette façon devant la forte concurrence que leur livrent ceux qui ne sont pas déclarés et qui peuvent augmenter leur marge bénéficiaire puisqu'ils ne paient ni loyers, ni impôts, ni salaires, entrant ainsi dans une concurrence déloyale. S'il y a une flambée des prix, celle-ci peut en partie être imputée au commerce informel. Mais en réalité, la flambée des prix est toujours d'actualité à l'approche du Ramadhan. Les prix dégringolent après le Ramadhan pour ce qui concerne les produits alimentaires. Ce sont les prix des vêtements qui flambent à la veille de l'Aïd El Fitr et ceux de la viande à l'approche de l'Aïd el Adha. Les périodes d'augmentations des prix dont on ne sait pas en réalité s'il ne s'agit que d'un phénomène normal lié à l'offre et à la demande, sont connues car répétitives d'année en année. D'autre part, depuis que les prix ne sont plus administrés, leur augmentation est imputée à l'économie de marché. Mais cela peut-il réellement être le cas quand on observe tout le temps une tendance haussière ? Alors qu'il est supposé que l'économie de marché introduise fatalement une concurrence par les prix, les opérateurs ne jouent pas le jeu de la concurrence et tendent plutôt à faire le choix de l'augmentation des prix, ce qui leur permet de faire l'économie de l'acquisition des capacités à améliorer leur compétitivité. Leur marge bénéficiaire s'obtient par l'augmentation des prix et non par la réduction des coûts.