L'ex-conseiller à la Sécurité nationale du président Carter, pense à la veille du second mandat du président américain Obama, que sa stratégie devrait prendre comme point de départ la reconnaissance du fait que le conflit mondial international de ces 200 dernières années ne sera plus pareil à l'avenir. " C'est dire que la notion d'hégémonie mondiale par une seule puissance n'est plus possible, y compris pour les plus puissants. Mais en même temps, nous allons être confrontés à bien d'autres conflits simultanés avec des risques potentiellement élevés. C'est pourquoi notre réponse doit être plus intelligente, plus diversifiée, et espérons- le collective, avec d'autres Etats majeurs, afin d'éviter une sorte de confrontation totale qui était implicite dans notre récente expérience historique ". M. Brzezinski, intervenant, hier, sur une chaîne de télévision, estime que les priorités d'Obama sont dictées par " les événements auxquels nous sommes confrontés aujourd'hui à savoir la tension grandissante au Moyen-Orient. Il y a différents conflits, pas seulement le traditionnel conflit israélo-palestinien. Il y a le front syrien et son potentiel de tensions régionales très larges. Obama doit affronter les risques posés par l'Iran, mais pas seulement. Prenons une carte du monde, et regardons les limites sud de l'Eurasie : de la Corée du Nord en passant par l'Inde, la Chine, l'Afghanistan et le Pakistan, l'Iran jusqu'à l'Egypte, le Niger, le Mali…Nous sommes devant une ceinture potentiellement explosive ". Certains observateurs pensent que, sous Obama, l'Amérique est devenu européenne. Mais aussi que l'Europe a montré un certain sens de la responsabilité, elle a montré un leadership politique. Y a-t-il quelque chose que l'Amérique peut apprendre de l'Europe en ce moment ? D'après lui, dans un sens oui. " Si on regarde l'Europe et certains de ses problèmes, on dirait le miroir de certains de nos problèmes : graves problèmes budgétaires, conflits socioéconomiques, sérieuses polarisations en interne, impasse politiques, absence de vision commune et convaincante de l'avenir. Nous pouvons apprendre des erreurs des autres ". Cependant, il est optimiste pour l'Europe et les Etats-Unis. " Je pense que nous allons surmonter nos principaux problèmes, que les Européens, en particulier ceux qui dans l'Union européenne, vont s'en sortir ". Sur la question de la concurrence entre les Etats-Unis et les puissantes émergentes comme la Chine, l'Inde et la Russie. M Brzezinski concernant la Chine, l'Inde et la Russie, explique que si l'on regarde de plus prés, l'un de ces pays est une puissante émergente, mais les deux autres non. " L'un d'eux la Russie lutte contre la nostalgie du passé, tandis que l'autre l'inde se surestime, étant donné sa situation socioéconomique globale, même s'il a un grand potentiel. Il n'y a qu'une seule puissance émergente, c'est la Chine. Et bien sûr, nous devons y prêter attention ". Mais l'Europe est déjà une entité extrêmement importante, rappelle-t-il. " C'est notre principal partenaire commercial, notre principal allié, elle a une grande vitalité potentielle qui peut contribuer de manière significative à la situation économique dans le monde, à condition que les Européens s'attaquent sérieusement à la question de l'avenir qu'ils souhaitent. Il y a certaines tendances en Europe vis-à-vis des particularismes, certaines tendances nostalgiques, des envies de faire marche arrière. Ce ne résoudra pas les problèmes de l'Europe. Aujourd'hui, l'Europe a besoin d'un leadership qui doit être davantage tourné vers l'avenir, un peu comme celui qu'elle avait il y a quelques années, mais qui lui fait défaut aujourd'hui ".