La crise que traverse le complexe sidérurgique d'El Hadjar Annaba est sur le point de connaître son épilogue. La direction de Mittal Arcelor vient, en effet, de donner son accord pour le gel du nouveau programme de développement de l'entreprise, ayant été présenté sous forme d'un plan social et qui prévoit le départ de quelque 1 200 travailleurs sur les 8 400 que compte l'entreprise actuellement. A l'issue de la réunion qui a mis face-à-face les représentants des travailleurs, les responsables du syndicat de l'entreprise en l'occurrence, les émissaires de la direction générale du groupe indien ainsi que la direction des ressources humaines, la direction du groupe a fini par accepter de prendre en charge la plate-forme de revendications, contenant pas moins de 12 points liés dans leur ensemble aux conditions socioprofessionnelles des travailleurs du groupe que le syndicat a brandies depuis le 1er mai dernier, tout comme le gel de la mise en exécution du fameux plan social qui devra aboutir à la mise à la porte de 1 200 travailleurs du personnel d'El Hadjar. Hier, le représentant de la direction générale du groupe Mittal Arcelor a procédé à la signature d'un protocole d'accord avec les syndicalistes en présence des membres de la direction de la centrale syndicale UGTA, à leur tête le secrétaire général Abdelmadjid Sidi Saïd. Ce dernier, faut-il le noter, a exprimé sa solidarité avec les milliers de travailleurs du complexe d'El Hadjar depuis le début du conflit, il y a quatre mois. Dans le souci d'accompagner les représentants des travailleurs dans leur action jusqu'au bout il a promis de prendre part à toutes les tentatives de réconciliation et du règlement de ce conflit à l'amiable. Selon des représentants des travailleurs au niveau du complexe, le premier responsable de l'UGTA a dû intervenir même pour la levée de l'ultimatum lancé par le syndicat d'entreprise qui a menacé de recourir à une grève illimitée à partir du 22 du mois en cours si la direction de Mittal Arcelor persiste sur la mise en application du fameux plan social. L'envoyé personnel du P-DG du groupe a été attendu pour s'exprimer notamment sur les deux principaux volets de la plate-forme de revendications, à savoir, le dossier des retraites ainsi que le dossier relatif à la restructuration de l'organigramme de fonctionnement du complexe El Hadjar. L'émissaire du premier responsable du groupe, selon des sources proches des travailleurs, devait faire part de mesures optimistes en faveur des travailleurs du groupe. En tout cas, parmi les points que les deux parties en conflit viennent de régler il y a lieu de mentionner que les syndicalistes ont exigé de la direction du groupe de se référer aux accords signés entre les deux parties depuis que le géant indien de la sidérurgie s'est engagé dans son partenariat avec le complexe d'El Hadjar en 2001. Avec la conclusion de ces accords, les milieux des travailleurs se félicitent de l'aboutissement d'"une contestation socioprofessionnelle" qui a duré plus de trois semaines. La démonstration des travailleurs d'El Hadjar a tout de même le mérite d'exprimer le sens d'une action sociale et syndicaliste.